(Investir au Cameroun) - « Le Cameroun joue un rôle central dans la Cemac (espace communautaire que ce pays partage avec cinq autres États, à savoir le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad et la RCA, NDLR) ». C’est par cette précision que la Banque africaine de développement (BAD) entame l’analyse des indicateurs économiques du Cameroun, dans son récent rapport sur les perspectives économiques en Afrique en 2020.
Dans l’optique d’étayer la thèse d’une contribution déterminante du Cameroun dans l’économie de la zone Cemac, la BAD révèle qu’en plus de détenir « près de 40 % de la masse monétaire » de cet espace communautaire, le Cameroun est le principal animateur des échanges commerciaux intracommunautaires dans la zone Cemac.
« Sur la période 2014-2017, sa part du total des échanges intracommunautaires a atteint 24,7%, grâce à la relative diversification de son économie et de l’existence de corridors routiers avec tous les pays de la Cemac et le Nigéria », précise la BAD.
Ces échanges commerciaux entre le Cameroun et ses pairs de la Cemac auraient pu être plus importants en l’absence des obstacles au commerce transfrontalier auxquels font face les pays de cet espace communautaire. Parmi ces obstacles, l’on dénombre l’insuffisance des infrastructures, malgré les nombreux projets en cours, mais surtout les tracasseries des agents des administrations publiques sur les différents corridors.
Par exemple, dans une étude intitulée « briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale », qui a été officiellement présentée le 30 août 2018 dans la capitale camerounaise, la Banque mondiale révèle que les tracasseries perpétrées par les agents de police, de la gendarmerie, de la douane ou encore de la sécurité routière, etc., représentent jusqu’à 14% du prix final des produits agricoles sur le corridor entre le Cameroun et le Gabon.
Mieux, apprend-on de la même source, le coût des tracasseries dans le prix final des marchandises agricoles sur ce corridor équivaut à presque cinq fois la marge bénéficiaire du producteur (3%), et se situe pratiquement au même niveau que les coûts de production (18%) et de transport (16%).
Brice R. Mbodiam
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