(Investir au Cameroun) - Après une baisse de 20,9% de la production bananière du Cameroun au premier trimestre 2020, le ministère de l’Économie (Minepat) révèle dans une récente note d’analyse que l’État du Cameroun espère booster la filière. Le pays mise sur la reprise des activités de l’agro-industriel Cameroon Development Corporation (CDC).
Mais cette reprise est notamment conditionnée par le déblocage d'un appui financier de l’État, unique actionnaire de l'entreprise. En effet, explique le Minepat, la CDC avait sollicité un financement, d'un montant de 29 milliards de FCFA, pour relancer ses activités en début d’année 2020: soit 7 milliards dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananerais, 7 milliards pour les palmeraies, et 1 milliard pour financer les arriérés de salaires. Mais le document ne dit pas clairement si cet argent a déjà été débloqué ou pas.
Cet appui étatique à la CDC est l’un des éléments clés qui font dire au ministère de l’Économie qu’en dépit de l’actualité internationale dominée par la panique provoquée par la crise sanitaire du coronavirus et les mesures de confinement prises par les pays dans le monde pour stopper sa propagation, la production de banane devrait repartir à la hausse au Cameroun. Aujourd’hui, on observe d’ailleurs que plusieurs pays prennent en ce moment des mesures de déconfinement.
Un autre facteur d’espoir, relevé par le Minepat, c’est que PHP, poids lourd dans la filière, envisage une acquisition de 12 tracteurs financée par les mesures d’accompagnement aux pays ACP fournisseurs de bananes. « Ainsi, ce secteur devrait dès 2020 s’inscrire à nouveau dans une dynamique favorable soutenue principalement par la poursuite de la bonne performance des autres opérateurs dont les nouvelles parcelles devraient entrer en exploitation », projette le ministère de l’Économie.
D’ailleurs, la contreperformance de la filière banane au Cameroun au premier trimestre 2020 est en particulier imputable à la baisse de régime observée à la société de la PHP, dont les exportations ont chuté de 21%. Une situation tributaire notamment à l’insécurité dans les plantations, du fait de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Par ailleurs, précise le Minepat, le Cameroun a connu une longue saison sèche (achevée autour du 15 mars 2020), qui a perturbé la production en dépit des techniques d’irrigation mises en place par les producteurs. En outre, les exportations de bananes au mois de mars ont souffert de la pandémie à coronavirus.
Sylvain Andzongo