(Investir au Cameroun) - Après avoir obtenu un moratoire du G-20 sur les remboursements de prêts gouvernementaux bilatéraux qui a allégé son service de la dette 2020 de 98,2 milliards de FCFA, les autorités camerounaises sont en discussion avec la Banque mondiale pour le doublement de son soutien budgétaire. L’appui budgétaire de la Banque au titre de l’exercice 2020 passerait donc de plus de 100 millions de dollars (plus 58 milliards) à 200 millions de dollars (plus 116 milliards de FCFA).

Lors d’une interview accordée à Investir au Cameroun, le directeur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Abdoulaye Seck, avait évoqué cette possibilité. Dans une note publiée ce mois de juin, le Fonds monétaire international (FMI) rapporte que des négociations sont déjà en cours.

Le FMI explique que le Cameroun a besoin de ces ressources pour faire face à la pandémie du coronavirus. Car, malgré le fait que le gouvernement a intensifié le resserrement des contrôles sur les dépenses et a entamé une réévaluation de son programme d’investissement pour redéfinir les priorités des projets, le choc pandémique a généré des besoins budgétaires immédiats proches de 400 milliards de FCFA pour 2020.

Ce qui a poussé les autorités camerounaises à rechercher activement des financements concessionnels auprès des partenaires au développement. Car, « permettre de nouveaux emprunts non concessionnels affaiblirait davantage la viabilité de la dette déjà compromise ; cela irait à l’encontre de l’intérêt des autorités et saperait leurs efforts pour obtenir le soutien de la communauté internationale dans un environnement dans lequel le G-20 vient de convenir d’une suspension du service de la dette des prêts gouvernementaux bilatéraux aux pays à faible revenu », analyse l’institution de Bretton Woods. 

Dans l’ordonnance modifiant son budget 2020, les appuis budgétaires passent de 115,5 à 440,5 milliards de FCFA soit une hausse attendue de 325 milliards de FCFA. Ces appuis viennent de plusieurs partenaires. On peut notamment citer en plus de la Banque mondiale, le FMI qui accordé un prêt de 135 milliards de FCFA au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR), la Banque africaine de développement, l’Union européenne ou l’Agence française de développement (AFD) avec qui le gouvernement a récemment signé trois conventions de financement d’un montant de 18 milliards de FCFA.

Sylvain Andzongo