(Investir au Cameroun) - A l’occasion de sa prise de contact avec les promoteurs des entreprises de presse et les directeurs de publication le 20 juin à Yaoundé, René Emmanuel Sadi (photo), le ministre de la Communication (Mincom), a peint un tableau peu reluisant de l’environnement médiatique au Cameroun.
M. Sadi parle notamment de « violation flagrante, non seulement, de l’éthique et de la déontologie journalistiques, mais aussi, du principe professionnel qui sacralise les faits ». « La presse camerounaise, jour après jour, tend à s’enliser dans les déviances des appels à la haine de l’autre, de l’apologie de l’irrédentisme et des replis identitaires qui sont autant de dangereux catalyseurs du tribalisme », ajoute le Mincom.
Le Mincom a aussi dénoncé l’attitude « complètement irresponsable et inadmissible » des opérateurs de certains organes de presse écrite, audiovisuelle et cybernétique, qui ont choisi, selon lui, délibérément et de façon continue, de pratiquer le métier de journaliste en marge des canons de la profession et des valeurs de la République.
Selon le membre du gouvernement, les axes du discours médiatique au Cameroun, lorsqu’ils sont teintés de manipulation et de désinformation, d’allégations non fondées, voire d’atteintes systématiques aux valeurs de la nation et de la mère patrie, contribuent incontestablement à la désorientation de l’opinion publique nationale.
Aussi a-t-il émis le vœu qu’à côté de la régulation assurée le Conseil National de la Communication, que les professionnels des médias puissent se pencher résolument sur l’idée de la mise en place d’un système d’autorégulation professionnelle. « C’est par cette voie, j’en suis convaincu, que nous parviendrons à atteindre un seuil de responsabilité optimal, qui contribuera sans aucun doute, à limiter les recours aux procès et aux poursuites contre les journalistes devant les instances judiciaires », a indiqué le membre du gouvernement.
Sylvain Andzongo