(Investir au Cameroun) - Si le mémorandum d’entente avec l’opérateur ferroviaire camerounais Camrail, annoncé par la junior minière australienne Canyon Resources, qui développe le projet de bauxite de Minim-Martap dans la région de l’Adamaoua, aboutit à un accord commercial, l’activité fret de la filiale locale du groupe Bolloré devrait tripler.
En effet, l’accord établit un cadre de travail qui permettra, apprend-on, aux deux parties de travailler sur une solution visant à transporter annuellement 5 millions de tonnes de bauxite extraite à Minim-Martap, vers le port de Douala pour exportation. Et donc, dès l’année 2022, date prévisionnelle du début de l’exploitation du gisement de bauxite de Minim-Martap par Canyon Resources, Camrail pourrait transporter 5 millions de tonnes de bauxite uniquement pour la junior-minière australienne.
Jusqu’ici, sur le segment fret, Camrail se situe en deçà de 2 millions de tonnes de marchandises transportées par an. Le volume du fret pourrait donc passer au-dessus de 6 millions de tonnes par an, soit un triplement des quantités actuelles.
De bonnes sources, le scénario actuel que peaufine Canyon Resources, pour l’exploitation de la bauxite de Minim-Martap, prévoit l’ouverture d’une route d’une vingtaine de kilomètres qui partira des différents sites miniers jusqu’à la localité de Makor. À partir de cette bourgade de la région de l’Adamaoua, qui abrite une gare ferroviaire, le minerai qui arrivera par route sera ensuite transporté par Camrail jusqu’au port de Douala ou de Kribi pour exportation.
Pour rappel, des analyses plus affinées de 16 des 79 plateaux bauxitiques, identifiés sur les gisements de Minim-Martap et Ngaoundal, à partir de septembre 2018, ont permis de porter son potentiel à 892 millions de tonnes, en hausse de 342 millions de tonnes par rapport aux estimations initiales.
Sur ce volume global, 250 millions de tonnes sont à « très haute teneur », donc idéales pour la production de l’aluminium, souligne Canyon Resources. L’analyse des 63 plateaux restants pourrait bien faire de Minim-Martap et Ngaoundal « le plus grand gisement du monde, en quantité et qualité », soutient James Durrant, le chef du projet.
Brice R. Mbodiam
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