(Investir au Cameroun) - Dans son rapport 2019 de l’Initiative de transparence dans les industries extractives (ITIE), présenté le 19 novembre 2021 à Yaoundé, la capitale du pays, le comité ITIE révèle que les paiements des sociétés extractives au bénéfice de l’Etat et de ses démembrements ont atteint un montant de 908,28 milliards de FCFA. Cette enveloppe est en hausse de 18,9% par rapport aux 763,9 milliards de l’année 2018.
Comme à l’accoutumée, ces revenus proviennent à 90% de l’exploitation pétrolière, selon le rapport. Viennent ensuite le gaz naturel, dont le pays est devenu producteur et exportateur en 2018, et l’or, dont l’exploitation dans le pays est encore artisanale dans la plupart des sites miniers.
À en croire le même rapport, l’enveloppe des revenus reversée au budget de l’État est de ce fait en hausse. Celle-ci a culminé à 703,9 milliards de FCFA au cours de l’année 2019, contre seulement 568,3 milliards de FCFA en 2018, ce qui révèle une augmentation de plus de 135 milliards de FCFA sur un an.
Mais au-delà des chiffres, l’on peut remarquer que le comité ITIE a publié son rapport 2019 plus d’un mois avant le 31 décembre 2021, date à laquelle était attendu ledit rapport. Ce qui fait dire à un expert des questions de transparence dans les industries extractives que le pays a tiré les leçons de sa dernière suspension (à partir du 1er avril 2021), suite à la non publication dans les délais du rapport ITIE 2018.
Cette suspension avait ensuite été levée le 23 juillet 2021 (après publication du rapport le 30 juin 2021), réaffirmant ainsi « (…) la place du Cameroun dans le prestigieux club des pays cherchant à améliorer leur climat des affaires, en favorisant la transparence dans les secteurs pétrolier, gazier et minier », avait exulté le ministre camerounais des Mines, Dodo Ndoké, par ailleurs vice-président du comité ITIE au plan local.
Pour rappel, depuis 2007, l’ITIE a permis au Cameroun de faire d’importants progrès en matière de transparence dans la gestion des ressources provenant des industries extractives. Par exemple, pour la première fois, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) a commencé à divulguer les dépenses liées aux opérations de souveraineté et de sécurité réalisées à la demande du gouvernement, sur les recettes pétrolières et gazières engrangées par le pays. Ce qui, d’après le Conseil d’administration de l’ITIE, renforce la redevabilité dans l’utilisation des revenus pétroliers.
BRM
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