(Investir au Cameroun) - Pour soutenir la relance optimale du Service d’aide médical d’urgence (Samu), le Cameroun a engagé des pourparlers avec la Banque populaire d’investissement (BPI) de France, bras armé de l’État français en matière de financement des entreprises. L’information a été révélée par le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) en marge de la signature le 29 mai dernier avec l’ambassadeur français, d’un accord de prêt de 32,8 milliards de FCFA destiné à renforcer l’équipement du Corps national des sapeurs-pompiers du Cameroun.
« La perspective pour le Cameroun de bénéficier de nouveaux concours financiers dans le secteur de la santé et des infrastructures autoroutières est hautement saluée. En effet, un dialogue est ouvert avec cette institution (BPI France, NDLR) pour la réalisation du projet Samu, en appui à la couverture santé universelle, portée par le ministre de la Santé publique. Il est envisagé un concours financier estimé à 80 millions d’euros (soit environ 52 milliards de FCFA, NDLR) », a déclaré Alamine Ousmane Mey.
Le membre du gouvernement a par ailleurs révélé que l’entreprise française Gruau, spécialisée dans la fourniture de véhicules de secours et de sécurité, a été choisie comme partenaire technique du projet.
S’il est accordé, ce financement pourrait permettre de relancer de manière optimale les activités du Samu 19 ans après sa création. « L’inefficacité du Samu du Cameroun et l’arrêt de ses interventions sont une lacune dans le système de santé à laquelle le ministre de la Santé souhaite apporter très rapidement des solutions », indique un appel d’offres du ministère de la Santé publique publié en décembre 2022.
Au Cameroun, le Samu avait été créé le 15 janvier 2004 avec deux bases opérationnelles à Douala et à Yaoundé et des postes relais tout le long des axes routiers accidentogènes. Très vite, ce projet va afficher des insuffisances en lien avec les ressources matérielles et financières qui ont paralysé son fonctionnement. Chargés d’assurer aux malades, blessés et victimes de catastrophes, les soins d’urgence appropriés à leur état, les services du Samu étaient également jugés onéreux, car pour chaque intervention, il fallait par exemple que les patients déboursent la somme de 10 000 FCFA en zone urbaine en plus des frais pour les soins.
Cédrick Jiongo