(Investir au Cameroun) - 6,6 millions de personnes dans le Nord-Ouest, Sud-Ouest et l’Ouest du Cameroun pourraient se retrouver en insécurité alimentaire entre mars et avril 2019, si rien n’est fait. Henri Eyebe Ayissi (photo), le ministre en charge de l’Agriculture (Minader) a tiré la sonnette d’alarme le 13 août 2018 à Yaoundé. Le membre du gouvernement s’exprimait ainsi dans le cadre d’une conférence de presse sur l’identification des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire dans certaines régions du Cameroun.
« La situation alimentaire pourrait se dégrader graduellement dans le Nord-Ouest, le Sud-ouest et l’Ouest.», selon le Minader. Ainsi a indiqué M. Eyebe Ayissi, contrairement à la situation courante, si rien n’est fait, on aurait à la période projetée, cinq départements en phase minimale, huit départements (3 dans le Nord-Ouest, un au Sud-Ouest et quatre à l’Ouest) en phase de sous pression. En phase de crise, on aura huit départements (3 dans le Nord-ouest, cinq au Sud-Ouest).
Dans le détail, 4,7 millions de personnes seraient en phase minimale d’insécurité alimentaire. 1,4 million de personnes seraient en phase de sous pression, 485 576 personnes seraient en phase de crise. Dans cette dernière phase, les populations se concentreraient principalement dans la région du Nord-Ouest (56%). Les deux autres régions (Sud-Ouest et Ouest) auraient respectivement 40% et 4% de la population en crise alimentaire.
Comme recommandations, le Minader propose au gouvernement camerounais et ses partenaires de prendre des mesures idoines pour améliorer et renforcer leur appui technique et financier. La priorité doit être accordée à toutes les populations affectées afin d’anticiper la détérioration de la sécurité alimentaire. Les actions prioritaires sont, par exemple, de déclencher l’aide humanitaire pour les populations hôtes ou en crise (231 198 personnes) dans les régions de l’analyse.
Le gouvernement devra également mobiliser ses propres ressources en complément des appuis des partenaires financiers (Arabie Saoudite, Turquie, Japon, Chine, Union européenne, PAM, Unicef, HCR…) afin d’améliorer les conditions de vie, de protéger les moyens d’existence, de prévenir la perte des avoirs, et de réduire les niveaux de malnutrition aiguë.
S.A