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Yaoundé - 29 mars 2024 -

8700 hommes. C’est le nombre total de militaires, policiers et civils que le Cameroun, le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Bénin vont déployer pour lutter contre la secte islamiste Boko Haram. Contrairement aux 7 500 militaires annoncés pour la Force multinationale mixte destinée à la lutte contre Boko Haram décidée par le Conseil de sécurité de l’Union africaine et entériné par les chefs d’Etat africains le 31 janvier dernier, les experts militaires et juridiques de ces pays et de l’Union africaine réunis à Yaoundé au Cameroun du 05 au 07 février 2015 ont revu à la hausse leurs ambitions.

Comment sera financée cette force ? Les experts n’ont pas pu s’entendre. Des chiffres n’ont pas été avancés, encore moins les contenus des discussions et la date d’opérationnalisation de la force, tous gardés secret défense par la majorité des participants.

Néanmoins, précise le communiqué final de cette rencontre rendu public ce 07 janvier 2015, « un groupe restreint » définira dans les jours qui suivent un budget initial de la force avant de transmettre le Concept d’opérations de la Force au CPS (Conseil de paix et de sécurité de l’UA) pour approbation et transmission au Conseil de sécurité des Nations Unies.

D’après les informations glanées auprès des experts présents, un montant fixe n’a pas été imposé aux pays, parce que de nombreux experts penchaient plutôt sur une implication financière au prorata de la mobilisation de chaque pays et des moyens dont il dispose. Les autres organisations régionales africaines (CEDEAO, CEEAC) et les bailleurs bilatéraux et multilatéraux (ONU, Union européenne et l’Organisation de la coopération islamique) présents à la rencontre de Yaoundé auront sans doute encore leur mot à dire dans ce groupe restreint qui se mettra en place.

Autre décision de Yaoundé, les experts ont également validé la décision des ministres des Affaires étrangères et des ministres de la Défense prise à Niamey en janvier dernier et entériné il y a quelques jours lors du 24e sommet de l’UA à Addis-Abeba. Décision selon laquelle le quartier général de la Force multinationale mixte sera basé à Ndjamena au Tchad.

Il a également été créé un « commandement central militaire et un mécanisme conjoint de coordination sous l’autorité desquels opéreront les troupes contribuées par les Etats membres de la CBLT et le Bénin. »

Le communiqué final ne précise pas celui qui prendra le commandement central militaire de la force, mais plusieurs participants à cette réunion confient qu’il a été décidé que le commandement de la Force multinationale mixte revienne au Nigeria.

B-O.D.

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Le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) du Cameroun célèbre dès cette semaine jusqu’au 05 décembre 2014 ses quarante ans d’existence. Occasion pour Philippe Camille Akoa (photo), le directeur général de l’institution créée le 05 décembre 1974, de dresser un bilan de cette organisation étatique placée sous la tutelle administrative du ministère en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Ainsi, de 1974 à 2014, le Feicom a réalisé des interventions financières pour les différents projets des communes et communautés urbaines du pays pour un montant total de 152,8 milliards de F.Cfa, dont 69 milliards de F.Cfa consacrés aux projets sociaux.

Son rôle étant également de collecter et de redistribuer aux communes et communautés urbaines les centimes additionnels communaux et autres impôts communaux soumis à péréquation, le Fonds a mobilisé et redistribué, pour la période de 1998 à 2014, 509 milliards de francs Cfa.

Au fil des années, l’on a constaté une augmentation graduelle du montant des centimes additionnels collectés. Par exemple, l’on est passé de 26 milliards de F.Cfa en 2009 à 47 milliards de F.Cfa en 2010. Depuis lors, la courbe est ascendante.

Au troisième trimestre 2014 par exemple, 62 milliards de F.Cfa avaient déjà été mobilisés. Or, 14 ans plus tôt, au cours de l’exercice 1999-2000, à peine neuf milliards de F.Cfa étaient collectés.

B-O.D.

Philippe Camille Akoa, le directeur général du Feicom, explique les raisons de l’augmentation graduelle du montant des centimes additionnels communaux et autres impôts communaux collectés et redistribués depuis 2010.

« On peut citer plusieurs raisons pour justifier cette augmentation des ressources depuis 2010. Déjà en 2009, la loi portant sur la fiscalité locale a été adoptée. Cette loi a eu pour conséquence la mise à la disposition des communes de nouvelles ressources. Aussi, après la restructuration du Feicom, nous avons pensé dans le cadre de l’organisation qui existait que l’ensemble des métiers du Feicom n’avait pas été prise en compte. L’un des métiers du Feicom est la collecte des ressources. Donc, on n’avait pas une structure directement dédié à la collecte des ressources. Un grand travail interne a été fait par cette direction du recouvrement chargée de la mobilisation des ressources. Ces ressources sont assises sous celles de l’Etat, parce que l’embellie que nous avons connue est également une embellie qui a été constaté au niveau de l’Etat auxquelles les ressources des communes sont également greffées.

A côté de cela, je dois dire qu’un grand travail d’aplanissement des relations a été fait. Aujourd’hui, nous travaillons en toute collaboration avec le ministère des Finances. Ce qui permet que nous puissions avoir plus de ressources. Vous l’avez également observé, cette année nous allons battre les records des années précédentes. Il y a un certain nombre de réformes au niveau de la direction générale des Impôts qui ont pour conséquence l’augmentation des ressources destinées au Feicom. (…)

Un nouveau critère a été introduit dans le cadre de la répartition des ressources aux communes. Si par exemple à la fin du trimestre il y a 10 milliards de francs Cfa à redistribuer à l’ensemble des communes et communautés urbaines, il est d’abord retenu 20% des 10 milliards de F.Cfa, donc deux milliards de francs Cfa, et nous faisons une division par 374 (nombre de communes et communautés urbaines, ndlr).


L’ensemble des ressources ayant augmenté depuis 2010 comme vous l’avez relevé, vous n’avez plus aujourd’hui des communes qui ont des difficultés de financements nées du fait manque de financement. L’introduction de ce critère a permis de corriger un certain nombre de disparités. Nous avons également mis sur pied un produit destiné aux communes à revenus faibles qui permet au Feicom de réaliser des projets de réaliser des projets d’investissement communaux pour ces communes-là sans leur demander quoi que ce soit et totalement sous forme de subventions. »

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21-07-2014 - Le Feicom a distribué 63 milliards de FCfa aux communes camerounaises en 2013

29-05-2014 - En 37 ans, le Crédit foncier du Cameroun a financé la construction de 69 500 logements sociaux

17-04-2014 - L’Allemagne finance des projets dans 16 communes camerounaises, à hauteur de 10 milliards de FCfa

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(Présidence du Cameroun) Les commémorations du 70ème anniversaire du Débarquement en Provence auront lieu le 15 août 2014 sur le Porte-avions Charles de Gaulle en présence du Président de la République français et des Chefs d’Etat et de Gouvernement africains. A cette occasion, la présidence du Cameroun a souhaité rappeler le rôle essentiel des soldats africains, parmi lesquels les Camerounais, dans la victoire contre l’Allemagne nazie.

La cérémonie du 15 août 2014 rend hommage aux vétérans du débarquement, à leur courage et leur sens du devoir. Ces hommes ont sacrifié leur vie pour un idéal de liberté.  Près de 200 combattants français et étrangers assisteront à la cérémonie internationale à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Parmi les vétérans étrangers, la majorité viendra d’Algérie, du Maroc, des Etats-Unis et de Guinée. Il y aura aussi des vétérans de Russie, de Tunisie, du Burkina Faso, du Royaume-Uni, du Mali, du Sénégal, de Madagascar, etc.

Les soldats qui ont débarqué en Provence appartiennent aux armées anglo-américaines et à l’armée française, issue des Forces françaises libres et de l’armée d’Afrique. Ensemble, ils se sont battus pour libérer la France. Après avoir combattu en Afrique, en Italie et ailleurs, ces combattants de toutes les origines et leurs chefs ont permis que « l’opération Dragoon »      (15 et 16 août 1944) soit un succès. Grâce aux forces combinées des hommes de la 7e armée américaine, de la 1ère division aéroportée anglo-américaine et de l’armée B française, la Provence est rapidement libérée. Ces soldats étaient originaires de : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte-d’Ivoire, Djibouti, Etats-Unis, France, Gabon, Guinée, Les Comores, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, République Centrafricaine, Royaume-Uni, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie.

Le contexte historique de la commémoration

Au matin du 15 août 1944, entre Cavalaire et Saint-Raphaël, commence « l’opération Dragoon », nom de code du débarquement complémentaire de celui du 6 juin en Normandie. Face aux unités de la 19e armée allemande, intervient la 7e armée américaine du Général Patch, qui comprend le 6e corps d’armée US, une division aéroportée et l’armée B française. Il est convenu que dès son engagement à terre, cette armée B passe uniquement sous commandement français, celui du Général de Lattre de Tassigny. 

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Tandis que les Américains s’avancent vers la Haute-Provence et la vallée du Rhône, les troupes françaises s’emparent des ports de Toulon et de Marseille, après de durs combats, bien avant la date prévue. Au lieu d’attendre un regroupement général, le Général de Lattre de Tassigny a décidé d’envoyer vers ces villes les unités au fur et à mesure de leur arrivée à terre. De leur côté, les résistants, en alerte dès le 6 juin et déjà aux prises, dans certains secteurs alpins, avec les Allemands, participent à cette libération, renseignant, guidant ou faisant le coup de feu. 

Le 28 août 1944, les hommes du général de Lattre de Tassigny rejoignent les Alliés à la poursuite des Allemands. Petit à petit, les villes tombent et, dès septembre, les combattants d’Overlord et de Dragoon se rejoignent en Bourgogne. Ensemble, ils poursuivront leur épopée qui les conduira jusqu’au cœur du territoire du IIIe Reich.

Le rôle déterminant joué par les soldats africains dans la victoire de la France libre

Le Professeur d'histoire coloniale à l'Université de Toronto Éric Jennings montre très bien dans son ouvrage intitulé « La France libre fut africaine (paru en mars 2014) que : 

  • C’est en Afrique-Equatoriale Française (AEF) et au Cameroun que le Général Charles de Gaulle a acquis sa stature d’homme d’Etat. 
  • C'est en AEF que la France libre a mené des batailles victorieuses offrant à la métropole un avenir autre que celui dessiné par le Maréchal Pétain.
  • C'est là également que des femmes, des hommes et des enfants ont récolté dans des conditions effroyables le caoutchouc nécessaire aux Britanniques et aux Américains, "au bord de la pénurie".
  • De 1940 à 1943, les principaux fondements de la France libre ne se situent pas à Londres, comme l'affirment la plupart des récits, mais en Afrique française libre. A l’automne 1940, la France libre s’étendait de la frontière tchado-libyenne au fleuve Congo (ainsi qu’aux îlots français épars du Pacifique et de l’Inde). Et sans ces territoires, le Général de Gaulle n’aurait pas eu la légitimité, la reconnaissance internationale et des arguments à faire valoir contre le régime de Vichy.
  • L’AEF et le Cameroun ont été des bastions gaullistes de la première heure.
  • Le combattant résistant archétypal de la première heure n'est pas un Savoyard coiffé d'un béret, mais plutôt un Tchadien, un Camerounais, ou un Centrafricain.
  • Le Gouverneur Félix Éboué fut l’un des premiers Administrateurs coloniaux à répondre à l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle en rallia le Tchad à la France libre.
  • En 1941, Le Colonel Leclerc s'est servi du Cameroun et de l’AEF comme base pour investir la Libye mussolinienne.
  • Les récits de l'ascension fulgurante de Philippe Leclerc, qui confectionne lui-même ses galons pour faciliter le basculement du Cameroun dans le camp de la France libre le 27 août 1940, du serment de Koufra du 2 mars 1941 durant lequel ce même Leclerc jure de ne pas déposer les armes jusqu'à la libération de Strasbourg, de la traversée du désert, de l'héroïque défense de Bir Hakeim du 26 mai au 11 juin 1942 contre les troupes déterminées d'Erwin Rommel mettent en exergue l’engagement, jusqu’au sacrifice suprême des combattants africains pour libérer la France.
  • Au total, plus de 30 000 soldats africains, communément appelés "fantassins’’ ou ‘‘tirailleurs sénégalais’’ ont combattu aux côtés de la France libre.

Le Cameroun, point de départ de l’expédition

Le 25 juillet 1940, à Londres, le capitaine Philippe de Hauteclocque, évadé de France par l'Espagne, se présente à de Gaulle (sous le pseudonyme de "Leclerc" afin de ne pas compromettre sa femme et ses enfants restés en France). De Gaulle le nomme aussitôt chef d'escadron (commandant) et décide de l'envoyer à Lagos (Nigeria) pour y préparer le ralliement de l'Afrique équatoriale française, en compagnie de trois autres envoyés spéciaux : René Pleven, André Parant et Claude Hettier de Boislambert. La mission dont est chargé le commandant Leclerc consiste à rallier le Cameroun à la France Libre. Il débarque à Douala dans la nuit du 26 au 27 août, avec 22 compagnons et prend immédiatement contact avec le commandant Louis Dio, qui arrive de Fort-Lamy à la tête d'un détachement du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Le 29 août, les autorités fidèles à Vichy s'effacent ; Leclerc prend le commandement militaire du territoire. De Gaulle le nomme colonel et commissaire général du Cameroun. Il y accueillera de Gaulle le 8 octobre, après l'échec de la tentative de ralliement du Sénégal.

C'est à Douala - dont la population a réservé au chef de la France un accueil enthousiaste - que de Gaulle met au point avec le général de Larminat, haut commissaire pour l'Afrique équatoriale, et le colonel Leclerc un plan d'action fondé sur une offensive directe contre la Libye sous domination italienne : « Mon intention, expliquera de Gaulle (Mémoires de guerre), était d'établir aux confins du Tchad et de la Libye, un théâtre d'opérations sahariennes, en attendant qu'un jour l'évolution des événements permît à une colonne française de s'emparer du Fezzan et d'en déboucher sur la Méditerranée. Pour cela, il fallait préalablement contrôler l'ensemble de l'Afrique Equatoriale Française. »

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La nouvelle s’est d’abord apparentée à un gros poisson d’avril, avant d’être confirmée par des sources internes à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Ecroué dans ce pénitencier de la capitale camerounaise le 31 mars 2014, Louis Bapes Bapes, l’actuel ministre des Enseignements secondaires, a été remis en liberté le 1er avril 2014, après une seule nuit passée au bagne.

Selon des sources pénitentiaires, le régisseur de la prison a simplement reçu «instruction de remettre M. Bapes Bapes en liberté. Ce qui a été fait après quelques formalités d’usage», apprend-on. Cette libération est intervenue presqu’au moment où le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, quittait le Cameroun pour Bruxelles, où il prend part à un sommet Europe-Afrique.

Le Président Biya, présenté comme le principal artificier de «l’Opération épervier», sorte d’opération «Mains propres» visant à traquer, depuis 2006, les hauts responsables de l’administration camerounaise qui prennent des libertés avec l’argent public, a-t-il instruit la libération de son ministre des Enseignements secondaires ? L’incarcération de M. Bapes, alors qu’il est encore en fonction, ce qui n’est jamais arrivé par le passé, a-t-elle induit sa libération rapide ? Les charges retenues par la justice contre le Ministre Bapes Bapes sont-elles insuffisantes ?

Alors que l’opinion camerounaise se posait encore ces questions, c’est le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, qui est venu mettre un terme aux multiples spéculations. «Le 1er avril 2014, en application du pouvoir que lui confère les dispositions de l’article 222 alinéa 1er du code de procédure pénale, le juge a donné main levée d’office du mandat de détention provisoire à l’encontre» de M. Bapes Bapes, a déclaré M. Tchiroma au cours d’un point de presse. «Le juge d’instruction peut à tout moment et jusqu’à clôture de l’information judiciaire d’office donner main levée du mandat de détention provisoire», a poursuivi le porte-parole du gouvernement, dégageant ainsi toute implication de la présidence de la République dans la remise en liberté du ministre des Enseignements secondaires.

Pour rappel, ancien Directeur général de la Mission d’aménagement des zones industrielles du Cameroun (Magzi) entre 1974 et 2004, ministre du gouvernement camerounais depuis 2002, Louis Bapes Bapes, dont le nom est cité depuis des années parmi les potentiels clients de «l’opération épervier», avait été écroué le 31 mars 2014 suite à une audition au Tribunal criminel spécial (Tcs), une juridiction d’exception créée par le chef de l’Etat camerounais pour traiter des affaires de détournements de deniers publics.

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31/03/2014 - Cameroun : le ministre des Enseignements secondaires placé en détention provisoire à la prison de Kondengui

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Le ministre camerounais des Enseignements secondaires, Louis Bapes Bapes (photo), a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui, dans la capitale, ce 31 mars 2014. Avant son incarcération, ce dernier avait déféré à une convocation au Tribunal criminel spécial (Tcs), une juridiction d’exception créée par le président de la République pour connaître des affaires de détournements de deniers publics.

Pour l’heure, il est difficile de savoir si M. Bapes Bapes a maille à partir avec la justice de son pays pour de présumées atteintes à la fortune publique commises lors de sa gestion de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles du Cameroun (Magzi), ou alors du ministère des Enseignements secondaires. En effet, Directeur général de la Magzi pendant 30 ans (1974-2004), M. Bapes Bapes, tête de proue du parti au pouvoir dans la région du Littoral, n’a été remplacé à la tête de cette structure publique qu’en 2004, soit 2 ans après son entrée au gouvernement en 2002, en qualité de ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.

Ce département ministériel disparaîtra du portefeuille gouvernemental camerounais en 2004, et M. Bapes Bapes sera alors muté à la tête du ministère des Enseignements secondaires. En janvier 2010, plusieurs responsables de ce département ministériel avaient été interpellés puis embastillés dans la capitale, pour de présumés détournements de deniers publics. Au rang de ceux-ci, se trouvait Catherine Abena, de regrettée mémoire, alors secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires, c'est-à-dire la n°2 de ce département ministériel.

L’arrestation du Ministre Bapes Bapes ce 31 mars 2014 à Yaoundé, pourrait ouvrir la porte à une nouvelle vague d’interpellations de hautes autorités camerounaises, dans le cadre de la 3ème phase de «l’opération Epervier», sorte d’opération «mains propres» lancée en 2006 par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a l’effet de traquer les détourneurs de la fortune publique.

Louis Bapes Bapes est la toute première autorité camerounaise à être interpellée alors qu’il est encore en fonction, depuis le déclenchement de «l’opération épervier». Pour le décharger de sa fonction ministérielle, une réorganisation du gouvernement camerounais devrait intervenir à tout moment.

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19/02/2014 - Paul Biya libère les personnes condamnées pour « détournement des deniers publics »

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L’armée nigériane a annoncé, le 23 février, avoir fermé une partie de sa frontière avec le Cameroun pour tenter de bloquer les déplacements de la secte islamiste Boko Haram qui a multiplié ces dernières semaines les attaques  sanglantes dans le nord-est du pays.

La fermeture a concerné l’Etat d'Adamawa, un des trois Etats nigérians du Nord-Est vivant sous état d'urgence depuis mai 2013, après une vague d'attentats du groupe extrémiste Boko Haram. «Ce que j'ai fait, c'est fermer complètement les frontières, personne n'entre, personne ne sort de l'Etat d'Adamawa», a précisé le général Rogers Iben Nicholas, le plus haut commandant militaire dans l'Adamawa, estimant que la mesure «a déjà réduit l'afflux de criminels et d'éléments terroristes au Nigeria».

Selon l’armée nigériane, les islamistes de Boko Haram mènent des attaques rapides dans le nord-est du pays, avant de se retrancher dans des régions peu peuplées dans des pays voisins notamment le Cameroun,  le Tchad et le Niger.

Malgré l'état d'urgence en vigueur dans le nord-est du Nigeria, Boko Haram a continué de mener de sanglantes attaques, qui ont déjà fait plus de 300 morts depuis le début de l'année

L'Adamawa a été moins frappé par les violences des islamistes que les Etats voisins de Borno et Yobe, mais il possède des axes routiers stratégiques qu'utilisent les insurgés. Une frontière poreuse d’environ 1500 Km s'étire entre le Cameroun et le Nigeria, de l'Etat de Borno jusqu'à la région du Delta du Niger dans le Sud.

Outre qu'il devrait réduire l'afflux d'insurgés islamistes, la fermeture de centaines de kilomètres de frontière affectera les commerçants et les habitants de la région. Boko Haram, qui veut instaurer la loi islamique dans le nord du Nigeria, est classée par les  Etats-Unis comme une organisation terroriste.

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Selon le ministre tunisien des Transports, Chiheb Ben Ahmed, la compagnie aérienne nationale tunisienne, Tunisair, va ouvrir en 2015 une ligne directe pour desservir les deux plus importantes villes du Cameroun que sont Yaoundé et Douala. Jusqu’à présent, Tunisair ne dessert pas le Cameroun, et les voyages vers la Tunisie au départ du Cameroun se font par vols Air France ou Royal Air Maroc, assortis de longues escales, soit à Paris, soit à Casablanca.

Selon le membre du gouvernement tunisien sus mentionné, l’ouverture prochaine d’une ligne aérienne directe entre la Tunisie et le Cameroun est catalysée par l’accroissement des échanges commerciaux entre les deux pays au cours des cinq dernières années.

En effet, apprend-on de bonne source, en 2013, le Cameroun était le 30e client de la Tunisie, tous pays confondus, alors qu’il pointait au 64e rang en 2005. Sur la même période, le pays est devenu le 52e fournisseur de la Tunisie, contre 85e en 2005.   

Afin de dynamiser davantage ces échanges, une délégation d’une trentaine de chefs d’entreprises tunisiennes est attendue à Yaoundé et Douala dès ce 24 février 2014. Jusqu’au 28 février prochain, ces opérateurs économiques tunisiens prospecteront des opportunités d’investissements au Cameroun. 

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19-02-2014 - Une trentaine d’entreprises tunisiennes prospecteront au Cameroun à partir du 25 février 2014

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Dans une interview accordée à l’agence Ecofin, Protais Ayangma, Administrateur directeur général de la compagnie d’assurance Colina, et président sortant de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (Fanaf), révèle que «sur la quarantaine de retraits d'agrément prononcés par la Cima (Conseil interafricain des marchés d’assurances, Ndlr), environ un tiers concerne le Cameroun».

Selon cet assureur camerounais, l’avalanche de sanctions prononcées à l’encontre des assureurs de son pays dans un espace Cima qui compte pourtant 14 marchés, tient principalement de ce que «les compagnies camerounaises n'ont pas la culture du contrôle. L'inexistence d'un véritable contrôle a développé des comportements déviants. Enfin, l'environnement permissif du Cameroun, notamment la corruption, n'arrange pas les choses».

Cependant, si le retrait d’agrément, sanction suprême infligée par le gendarme du secteur des assurances en Afrique centrale et de l’Ouest, sont les plus connues, d’autres sanctions pécuniaires et dissuasives sont généralement prononcées par la Cima, à travers sa Commission régionale de contrôle des assurances (Crca). Ici encore, le Cameroun tient généralement le haut du pavé, apprend-on de sources internes à la Cima.

Chanas, Samaritan, Samiris, Alpha…

A titre d’exemple, lors de la réunion du Crca tenue du 23 au 27 avril 2012 à Lomé, au Togo, les assureurs camerounais ont reçu plus de 50% des sanctions infligées par cette instance de contrôle. C’est ainsi que, en dehors du retrait de l’agrément de Samiris, l’ensemble du Conseil d’administration de Chanas Assurances, constitué de cadors tels que Adolphe Moudiki (Dg Snh) et André Siaka (alors Dg des Brasseries du Cameroun) avait reçu un avertissement pour «insuffisances observées dans la gestion administrative, technique, comptable et financière de l’entreprise».

Dans le même temps, la compagnie AGC du milliardaire Kadji de Fosso avait été placée «sous surveillance permanente de la Division des assurances du ministère des Finances», tandis qu’un dirigeant de la société Alpha assurances était blâmé pour avoir «indûment perçu certains fonds de l’entreprise». La Crca avait également enjoint les actionnaires de Samaritan Insurance qui avaient mis la main dans la caisse de la compagnie de restituer lesdits fonds.

 

Bref, apprend-on d’une source interne à la Crca, au Cameroun, les compagnies d’assurance s’illustrent par la mauvaise gouvernance, des charges trop élevées, la surévaluation des actifs immobiliers dans les bilans, le non paiement des sinistres, la confection de faux documents notariés. Tout ceci entretenu par, souligne notre source, par des «contrôles complaisants» des agents du ministère des Finances.

BRM

 

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Au moment où le Cameroun s’apprête à commémorer le cinquantenaire de la Réunification le 20 février prochain, Paul Biya libère certains condamnés, parmi lesquels figurerait Michel Thierry Atangana (photo). Le président de la République du Cameroun a signé ce 18 février 2014 un décret portant commutation et remise de peines d’un certain nombre de personnes condamnées par la justice camerounaise.

L’article 1 de ce décret en son alinéa 5 donnera probablement la liberté à plusieurs condamnés. Il dispose que les remises de peine sont accordées aux personnes définitivement condamnées à la date de la signature du présent décret. Il accorde « une remise totale de la peine restant à purger en faveur des personnes condamnés à une peine d’emprisonnement à temps, pour détournement de deniers publics, et dont le séjour en milieu carcéral, en raison des condamnations intervenues, pour des infractions de même nature, est supérieur à 10 ans », précise Paul Biya.

Au Cameroun, des dizaines de personnes et d’anciens hauts cadres de l’administration sont condamnés pour détournement des deniers publics. (Voir encadré ci-dessous)

Néanmoins, les largesses du président ne s’appliquent pas aux personnes en état d’évasion à la date de signature de ce décret, aux récidivistes et aux personnes détenues pour avoir été condamnées pour une infraction commise pendant qu’elles se trouvaient en détention.

Aussi, les dispositions de ce décret ne sont pas applicables aux personnes condamnées pour assassinat, corruption, concussion, favoritisme, vol aggravé puni de peine de mort, trafic d’influence et prise d’intérêt dans un acte, fausse monnaie, fraude douanière ou fiscale, fraude aux examens et concours, exportation frauduleuse des devises, détention irrégulière et trafic de déchets toxiques, détention irrégulière et trafic de stupéfiants, infraction à la législation sur les armes, infraction à la législation forestière et torture.

Par ailleurs, les personnes condamnées mineures au sens du droit pénal bénéficient aussi du tiers de la remise prévue. « Les commutations prévues à l’alinéa 1, 2 et 3 de l’article 1 prennent effet à compter de la date de signature du présent décret, date à partir de laquelle se calcule la peine privative de liberté restant à juger », indique le président.

Selon l’article 4 de ce décret, « en cas de condamnations définitives non confondues, les dispositions de l’article 1er ne s’appliquent qu’à la condamnation en cours d’exécution à la date de signature du présent décret, et si le condamné est encore liberté, à la peine qu’il doit purger en premier lieu ».

Précision majeure dans ce décret, en cas de confusion de peines, la remise s’applique à la peine à purger.

Pour le secrétaire général à la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, c’est un acte d’humanisme de la part du président de la République. « Pris en vertu du pouvoir régalien et des prérogatives que lui confère la constitution, cet acte de mansuétude et de d’humanisme du chef de l’Etat célèbre en ce moment historique pour la nation, les idéaux et vertus d’unité nationale, de paix et de tolérance auxquels le peuple camerounais est profondément attaché », affirme-t-il.

Beaugas-Orain Djoyum


Des personnes déjà condamnées au Cameroun susceptibles de bénéficier de ces remises

Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre de l’Administration territoriale, condamné à 25 ans pour détournement de deniers publics ;
Yves-Michel Fotso, ancien DG de Camair, condamné à 25 ans pour détournement de deniers publics ;
Etonde Ekoto, ancien délégué du gouvernement de Douala, ancien PCA du Port autonome de Douala, condamné à 15 ans pour détournement de deniers publics ;
Siyam Siewe, ancien Dg du Port autonome de Douala, condamné à vie pour détournement de deniers publics ;
Paul Eric Kingue, ancien maire de Njombé Penja, condamné à vie pour détournement des deniers publics ;
Emmanuel Gérard Ondo Ndong, ancien DG du Feicom, condamné à 30 ans pour détournement de deniers publics ;
Michel Thierry Atangana, ancien président du Comité de pilotage et de suivi des projets de construction des axes routiers Yaoundé — Kribi et Ayos — Bertoua (Copisur), condamné à 20 ans pour détournement de deniers publics ;
Titus Edzoa, ancien secrétaire général à la Présidence de la République, condamné à 20 ans de prison pour détournement des deniers publics ;
Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé, condamné à 20 ans pour violation des dispositions régissant la procédure de passation des marchés publics ;
Atangana Mebara, ancien secrétaire général à la Présidence de la République, condamné à 20 ans de prison pour détournement des deniers publics ;
Ephraïm Inoni, ancien Premier ministre, condamné à 20 ans de prison pour détournement des deniers publics ; 
Zacchaeus Forjindam,
ancien Dg du chantier naval, condamné à vie pour détournement des deniers publics en coaction.

Extraits du décret présidentiel du 18 février 2014

Article 1er :

Les remises de peine suivantes sont accordées aux personnes définitivement condamnées à la date de la signature du présent décret :

  1. une commutation en un emprisonnement à vie en faveur des personnes originellement condamnés à la peine de mort;
  2. Une commutation en une peine de 25 ans d’emprisonnement en faveur des personnes originellement condamnés à la peine de mort, et dont la peine a déjà été commuée en une peine d’emprisonnement à vie;
  3. Une commutation en une peine de 20 ans d’emprisonnement en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement à vie non encore commuée;
  4. Une commutation en peine à temps de 25 ans en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement à vie pour détournement de deniers publics, et dont le séjour en milieu carcéral, en raison de ladite condamnation, est supérieur ou égal à 10 ans;
  5. Une remise totale de la peine restant à purger en faveur des personnes condamnés à une peine d’emprisonnement à temps, pour détournement de deniers publics, et dont le séjour en milieu carcéral, en raison des condamnations intervenues, pour des infractions de même nature, est supérieur à 10 ans;
  6. Une remise de peine de 10 ans en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement à temps, pour détournement de deniers publics, et dont le séjour en milieu carcéral, en raison de ladite condamnation est inférieure à 10 ans;
  7. Une remise de peine de trois ans en faveur des personnes originellement condamnés à la peine de mort, et dont la peine a déjà été commuée en une peine d’emprisonnement à temps;
  8. Une remise de peine de trois ans en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement à vie déjà commuée en une peine d’emprisonnement à temps;
  9. Une remise de peine de trois ans en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement à vie déjà commuée en une peine d’emprisonnement égale ou supérieure à 10 ans;
  10. Une remise de peine de quinze mois en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement inférieure à 10 ans, mais supérieure à cinq ans;
  11. Une remise de peine de douze mois en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement inférieure à cinq, mais supérieure à trois ans ;
  12. Une remise de peine de huit mois en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à trois ans, et supérieure à un an ;
  13. Une remise de peine de six mois en faveur des personnes originellement condamnés à une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à un an.
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Selon des sources internes à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), l’Etat du Cameroun a procédé ce 12 février 2014, à une nouvelle émission de bons du Trésor d’une valeur de 5 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics de cette banque centrale.

Ces bons du Trésor d’une durée de maturité de 26 semaines permettent à l’Etat camerounais d’effectuer sa 3ème opération sur ce marché des capitaux depuis le début de l’année 2014. Les deux premières séances du mois de janvier se sont soldées par des records de souscriptions de 465 et 510% respectivement.

L’opération de ce 12 février 2013 devrait porter à 15 milliards de francs Cfa la somme totale déjà mobilisée par le Cameroun sur le marché de la BEAC depuis janvier, sur les 25 milliards de francs Cfa souhaités au premier trimestre 2014.

En rappel, 250 milliards de francs Cfa de titres publics seront émis cette année sur les marchés des capitaux, dont un emprunt obligataire de 180 milliards de francs Cfa prévu au mois de juin 2014.

Lire aussi

03-02-2014 - Les titres publics camerounais enchaînent les records sur le marché de la BEAC

14-01-2014 - Le Cameroun prévoit un emprunt obligataire de 180 milliards de FCfa en juin 2014

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