La Cameroon Water Utilities (Camwater), la société de patrimoine dans le secteur de l’eau potable au Cameroun, a réalisé un résultat net 2014 de 808,4 millions de francs Cfa, a-t-elle annoncé dans un communiqué officiel ayant sanctionné le dernier conseil d’administration de l’entreprise.
Ce résultat intervient dans un contexte d’investissements massifs, la Camwater étant engagée sur plusieurs projets d’adduction d’eau potable, notamment dans les villes de Douala et de Yaoundé. Il s’agit, par exemple, de l’approvisionnement de la capitale économique à partir de l’unité de traitement de Yato, ou encore de la construction de deux unités de traitement des eaux d’une capacité totale de 100 000 m3 dans la capitale du pays.
Société entièrement détenue par l’Etat du Cameroun, la Camwater est le fruit de la privatisation de la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec), qui a donné naissance à deux entités : une société de patrimoine contrôlée par l’Etat et un concessionnaire du contrat d’affermage, qui n’est autre que la Camerounaise des eaux (CDE), contrôlée par des investisseurs marocains.
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Selon la Camerounaise des eaux (Cde), société contrôlée par des actifs marocains et détentrice du contrat d’affermage en matière d’eau potable dans le pays, depuis le début de l’année 2015, pas moins de 3004 branchements ont été réalisés dans la ville de Douala, la capitale économique, à des tarifs réduits.
L’on se souvient que depuis septembre 2014, grâce à une convention signée avec Camwater, la société de patrimoine en matière d’adduction d’eau potable au Cameroun, la Cde a lancé une vaste campagne visant à réaliser 10 000 branchements sur une période de 12 mois, à un prix représentant seulement 10% du devis dudit branchement.
A quatre mois de l’échéance de cette campagne qui a pour objectif de booster l’accès à l’eau potable dans les grandes métropoles camerounaises (le taux d’accès officiel était de 35% en 2011), apprend-on de sources internes à l’entreprise, 80% des objectifs sont déjà atteints. Mais à la Cde, l’on annonce déjà le démarrage imminent d’une nouvelle campagne visant à réaliser 15 000 branchements d’ici le mois d’août 2016.
Trois ans après son lancement en 2011, le Programme d’appui au développement du secteur privé du Cameroun, co-financé par le gouvernement et mis en œuvre par le Centre pour le développement de l’entreprise (CDE), structure conjointe de l’UE et des pays ACP ; présente ses premières pousses à la 5ème édition du Salon de l’entreprise, de la Pme et du partenariat, baptisé Promote 2014.
Ce sont au total 15 PME et TPME camerounaises, a-t-on appris, qui ont bénéficié d’appuis technique, financier et logistique, pour leur participation à ce grand rendez-vous du monde des affaires qu’abrite la capitale camerounaise tous les 3 ans. Les 15 entreprises remorquées par le CDE à ce salon sont actives dans les secteurs de l’agro-alimentaire, de la maintenance industrielle et de la transformation du bois ou du cuir.
Si la plupart d’entre elles sont encore inconnues, l’on remarque cependant dans le fichier du CDE, la présence de la Cameroon Tea Estates (CTE), une entreprise agro-alimentaire qui produit actuellement entre 5000 et 7000 tonnes de thé dans ses plantations de la région du Nord-Ouest, et qui ambitionne de quadrupler sa production d’ici à 2 ans pour conquérir le marché de l’Afrique centrale.
A travers cet accompagnement des PME au salon Promote, le CDE rejoint ainsi les 81 grandes entreprises camerounaises, qui ont parrainé une bonne partie des 350 PME camerounaises ayant pris part à ce que Pierre Zumbach, le promoteur du Salon, qualifie de «1er rassemblement économique de l’Afrique centrale».
En dehors des PME et TPME camerounaise sus mentionnées, le CDE a également soutenu la participation au Salon Promote de 15 entreprises de la République du Congo, des domaines de la pêche, l’agriculture, l’agro-alimentaire, le courrier postal, l’élevage et les mines, le BTP et le tourisme, a précisé le représentant de la CEEAC au cours de la cérémonie d’ouverture du Salon.
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Dans une correspondance adressée au Premier ministre camerounais, Philémon Yang, le 6 octobre 2014, la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC) suggère au chef du gouvernement de «rejeter la demande de nouvelle structuration tarifaire…à compter du 1er janvier 2015», demande «formulée le 2 octobre 2014 par le Comité de suivi du contrat d’affermage et du contrat de performance Etat-CDE (Camerounaise des eaux) et Camwater (Cameroon Water Utilities)».
A en croire cette association de défense des droits des consommateurs, dont le président, Magellan Delor Kamgaing, avait engagé une grève de la faim en avril 2014 pour protester contre la hausse annoncée des tarifs de l’électricité au Cameroun, la «nouvelle structuration tarifaire» souhaitée vise simplement à obtenir du gouvernement l’homologation d’une augmentation du prix du mètre cube d’eau distribué par la Camerounaise des eaux.
Cette démarche qualifiée à la fois «d’inique et cynique», la LCC la désapprouve pour les raisons suivantes : «l’insuffisance d’approvisionnement en eau potable ; la facturation du mètre cube d’eau déjà élevée (364 FCfa, alors que le KW d’électricité pour la tranche sociale coûte moins de 100 FCfa) ; des frais de coupure exorbitants (soit 4 590 FCfa) ; la facturation de l’entretien du compteur à 780 FCfa, alors que le compteur n’est jamais entretenu ; la non application du règlement du service de l’eau potable entré en vigueur depuis plusieurs années, et qui met en relief les droits des consommateurs».
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