Au Cameroun, huit entreprises sur dix disparaissent 2 ans seulement après leur création, soutient Lucien Ntamag Mahop, le DG d’Entreprises du Cameroun (Ecam), un regroupement patronal camerounais essentiellement tourné vers le développement des PME.
En première ligne des raisons invoquées pour justifier cette survie éphémère des entreprises au Cameroun se trouve l’abondance des taxes auxquelles sont assujetties les entreprises, indique le DG d’Ecam. Mais à côté des taxes, il y a l’amateurisme dans la gestion des promoteurs d’entreprises et le manque de financements.
Afin d’inverser cette tendance, plusieurs organismes d’encadrement de promoteurs de PME ont vu le jour dans le pays, avec le concours de partenaires au développement du Cameroun. L’une des plus importantes est l’agence de promotion des PME, qui, dans un attelage avec la banque des PME, devrait non seulement permettre de prolonger la survie des entreprises, mais aussi d’asseoir une certaine compétitivité de celles-ci.
Le Cameroun est la 114ème économie la plus compétitive au monde, parmi les 140 pays évalués cette année par le World Economic Forum (WEF). Le pays qui gagne ainsi deux places par rapport à l’année dernière, arrive cependant derrière le Gabon (103ème), première nation d’Afrique centrale dans ce classement 2015-2016.
Cependant, dans ce classement 2015-2016, le Cameroun devance de 10 places le Nigéria (124ème), qui est la toute première économie du continent noir. Au plan africain, comme ce fut déjà le cas l’année dernière, l’économie la plus compétitive en Afrique demeure celle de l’île Maurice, suivie de celle d’Afrique du Sud.
Depuis 3 ans, le Cameroun stagne dans ce classement devenu le principal baromètre de la compétitivité des économies dans le monde, le pays se contentant depuis lors de légères avancées ou reculades de deux à trois places au classement général. A l’origine de cette stagnation, le déficit énergétique, les écueils liés à l’environnement institutionnel régissant les affaires, l’insuffisance des infrastructures, les inadéquations formations-emplois, etc.
Dans le rapport 2013-2014 du Forum économique mondial sur la compétitivité des Etats, qui vient d’être rendu public, le Cameroun occupe le 115ème rang sur 148 pays, alors qu’il pointait au 112ème rang au classement de l’année dernière.
Le pays a donc perdu trois places. Au hit-parade des pays africains, le Cameroun arrive au 16 ème rang, loin derrière l’île Maurice (qui est suivie de l’Afrique du Sud et du Rwanda), premier africain dans ce classement et 45 ème mondial sur 148 pays.
Ce classement du Forum économique mondial se fait sur la base de 12 critères appelés «piliers de la compétitivité». Il s’agit, globalement, de juger le niveau d’organisation des institutions du pays, des secteurs de la santé et de l’éducation, de la formation professionnelle, la disponibilité des infrastructures, la maturité technologique (ici le Cameroun est classé 146ème sur 148), l’évolution des marchés financiers et de l’environnement macro-économique, l’efficacité du marché du travail, etc.