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Yaoundé - 24 avril 2024 -

«C’est une question inévitable». C’est en ces termes que Rafael Ntung Nsué, le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), répond lorsqu’il est interrogé sur ce qu’il pense de la fusion entre les deux marchés financiers (Bvmac au Gabon et DSX au Cameroun) qui se font concurrence dans la zone Cemac depuis des années.

Après avoir révélé que les fonds levés sur la Bvmac et la DSX réunis depuis leurs créations respectives ne représentent qu’environ 0,4% du PIB de la zone Cemac, le président de la Cosumaf croit savoir que «le gouverneur de la Banque centrale a raison d’insister sur la nécessité d’intégrer les marchés» existant dans le zone Cemac. Rafael Ntung Nsué rappelle ainsi, dans une interview au Quotidien de l’économie, l’appel à l’unification de la Bvmac et de la DSX lancé par Lucas Abaga Nchama lors du Forum sur le développement du marché financier en Afrique centrale, qui vient de s’achever à Malabo, la capitale de la guinée équatoriale.

En effet, la sortie du gouverneur de la BEAC sur cette question de la fusion de la Bvmac et de la DSX n’est pas une nouveauté. Elle est déjà évoquée dans une étude de la BAD datée de 2012, puis dans le rapport diagnostic que vient de boucler le cabinet Roland Berger sur le potentiel du marché financier de l’Afrique centrale. Et comme pour faire chorus avec les experts sur la nécessité de cette fusion, les Etats de la Cemac ont décidé, depuis 2010, d’harmoniser les textes réglementaires des deux marchés financiers.

Mais depuis lors, les gouvernements gabonais et camerounais croient pouvoir revendiquer, chacun, la disparition de la bourse rivale. A la Cosumaf, où les responsables semblent être mus par l’impératif d’intégration régionale, la préservation de la bourse sous-régionale, la Bvmac en l’occurrence, paraît remporter les suffrages. Pour preuve, au cours d’une audience à lui accordée le 8 décembre 2015 par le Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondo, le président de la Cosumaf a évoqué l’hypothèse de la transformation de la bourse de Douala en une antenne de la Bvmac, si l’on s’en tient à un compte-rendu d’audience fait par la primature gabonaise à cette occasion.

Duel Cameroun-Gabon

De l’autre côté, fort de son statut de première économie de la zone Cemac, avec environ 40% du tissu industriel de cet espace communautaire qui compte six pays, le Cameroun ne lâche pas du lest quant au maintien de son marché financier, y compris dans un contexte de dualité avec celle de Libreville.

«L’avis du Cameroun est que si les mécanismes de base et les mesures qui peuvent servir à plus de connaissances sur ce qu’est le marché financier sont prises, il y a assez de potentiel économique, assez de ressources et assez de projets pour plus d’une Bourse en Afrique centrale», a laissé entendre l’ambassadeur du Cameroun en Guinée équatoriale. Lazare Mpouel Balla représentait alors le ministre des Finances au récent forum de Malabo sur le développement du marché financier en Afrique centrale.

Pour confirmer toute l’ambition du gouvernement camerounais à maintenir son marché financier opérationnel, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, annonce plutôt l’introduction imminente en bourse de nouvelles entreprises, ainsi qu’une vaste campagne de sensibilisation des opérateurs économiques sur la nécessité d’aller chercher les financements sur le marché financier local, afin de contribuer à redynamiser celui-ci.

Brice R. Mbodiam

Published in Finance

L'information n'a pas été donnée directement, mais le gouvernement du Cameroun semble avoir décidé de relancer le processus des privatisations. Intervenant au parlement dans le cadre de la présentation aux députés du programme économique et social pour l'exercice 2016, le premier ministre, Philémon Yang, a révélé qu'entre autres sources de revenus de l’Etat en 2016, 120 milliards de francs Cfa sont attendus des recettes des privatisations.

L'initiative circule dans les coulisses de l'administration depuis plusieurs mois, cependant peu d'informations filtrent à ce sujet. Par exemple, alors qu'il présentait le climat des affaires à des investisseurs sud-africains, Ekoko Mukete, un des vice-présidents de la chambre de commerce du Cameroun, avait déclaré le 4 octobre 2012, que le gouvernement planifiait de céder d'autres actifs de son portefeuille, citant la Cameroon Development Corporation (CDC), une entreprise ayant des actifs diversifiés dans le secteur agricole.

Bien avant cela, le Ministre Ousmane Mey (photo) en charge des Finances avait déjà vendu la mèche dans un discours prononcé le 23 janvier 2012, en ouverture de la conférence annuelle des services centraux du ministère des Finances. Evoquant les grandes lignes de son action pour cette année-là, il avait fait savoir que, dans le cadre du cinquième programme, il était question de la relance du processus de privatisation des entreprises du secteur public en rapport avec les directives du gouvernement, et sous réserve de la validation par la présidence de la République.

Par ailleurs, un responsable du Douala Stock Exchange rencontré très récemment par l'Agence Ecofin a indiqué, sans donner plus de détails et sous anonymat, qu'une stratégie a été mise en œuvre pour redynamiser le marché financier et que le public devrait s'attendre à voir se multiplier des offres publiques (introductions en bourse de nouvelles entreprises) au cours de l'exercice 2016.

Quoiqu'il en soit, il semble désormais clair que la validation préalable du Président Paul Biya qui était évoquée par le Ministre Ousmane Mey dans son discours lorsqu'il parlait des privatisations, semble avoir été obtenue, le gouvernement s'étant déjà fait une idée des montants qu’il pourrait tirer de ces privatisations.

Dans la ligne de mire de ces nouvelles privatisations, on retrouve plusieurs entreprises, telles que Camtel, Camair-Co, la branche banane de la CDC, la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) ou encore la Société de Développement du Coton (Sodecoton).

Idriss Linge

Published in Gestion publique

Du 27 juillet au 25 août 2015, le ministère camerounais des Finances organise sur l’ensemble du territoire national, à l’intention des entreprises et investisseurs locaux, une opération de charme baptisée «la caravane culturelle de la bourse», a annoncé la direction générale du Trésor dans un communiqué officiel.

Il s’agit, apprend-on, d’une «campagne de vulgarisation de la culture boursière» dans le pays, ayant pour objectif d’encourager les investisseurs et les entreprises à effectuer des opérations sur le Douala Stock Exchange (Dsx), la bourse des valeurs mobilières du Cameroun.

Pendant un mois, les agents de la direction générale du Trésor s’attèleront, selon nos sources, à présenter au public-cible les opportunités qu’offre la bourse de Douala en tant que moyen alternatif de financement des entreprises, ainsi que les mesures d’accompagnement mises en place pour encourager les opérations sur le marché financier camerounais.

Cette campagne rentre dans le cadre de la redynamisation de la bourse de Douala, promise par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, en mars 2015 à l’occasion du Cameroon Business Forum (CBF), plateforme d’échanges entre le secteur public et le secteur privé visant à améliorer l’environnement des affaires au Cameroun.

En effet, alors que les entreprises n’ont de cesse de se plaindre des difficultés d’accès aux financements dans les banques classiques, la bourse des valeurs mobilières de Douala n’enregistre que trois entreprises cotées depuis 2006, pour une capitalisation boursière d’un peu plus de 500 milliards de francs Cfa.

Bien plus, toutes les introductions en bourse effectuées jusqu’ici, ont été le fait de l’Etat, les entreprises privées rechignant toujours à aller chercher les capitaux sur ce marché sur lequel toutes les opérations ont pourtant été couronnées de succès à ce jour.

A l’origine de ce désintérêt des entreprises camerounaises pour ce marché financier, en dépit des avantages fiscaux mis en place par le gouvernement pour encourager les investisseurs à y effectuer des opérations, soutiennent les experts, le manque de culture boursière et la cherté des prestations offertes par le Douala Stock Exchange.

BRM

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Published in Gestion publique

Première entreprise cotée sur le Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières du Cameroun, la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) a réalisé un résultat net 2014 de 5,9 milliards de francs Cfa, contre 5,1 milliards de francs Cfa en 2013, soit une hausse de plus de 20%, a-t-on appris dans les états financiers de l’entreprise.

Fort de ces résultats en perpétuelle augmentation depuis 3 ans (3,6 milliards en 2012, 5,1 milliards en 2013 et 5,9 milliards en 2014), la Socapalm devrait distribuer un dividende de 1170 francs par action pour le compte de l’année 2014, soit une enveloppe globale de 5,3 milliards de francs Cfa. Les performances réalisées par la Socapalm en fin d’exercice 2014 sont conformes aux prévisions de l’entreprise au premier semestre 2014.

En effet, publiant ses états financiers à mi-parcours, la Socapalm avait annoncé une chute de son chiffre d’affaires de plus 5 milliards de francs Cfa et un rétrécissement de son résultat des activités ordinaires de 25% au cours des six premiers mois de l’année, à cause d’un report de la vente de sa production. Mais elle escomptait en fin d’exercice, «une vente de la totalité de cette production» annoncée en progression de 11%, pour un chiffre d’affaires de 46 milliards de francs Cfaa, contre 41 milliards de francs Cfa à fin 2013.

BRM

 

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Published in Agriculture

La Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), première société cotée sur le Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières du pays, a enregistré un résultat net 2014 de 261,9 millions de francs Cfa, révèlent les états financiers de l’entreprise pour l’exercice clos au 31 décembre 2014. Ce résultat s’est décuplé par rapport à celui enregistré au premier semestre 2014, période au cours de laquelle la SEMC avait déjà annoncé des bénéfices de 36 millions de francs Cfa.

Mais avec ce résultat 2014, la SEMC renoue surtout avec les bénéfices, après deux années successives de déficit. En effet, cette entreprise, filiale de la société anonyme des Brasseries du Cameroun contrôlée par le groupe Castel, a achevé l’année 2013 avec un résultat net négatif à -319 millions de francs Cfa, contre -50,5 millions de francs Cfa à fin 2012.

Première société inscrite à la cote du Douala Stock Exchange, la SEMC est aussi l’entreprise de ce marché financier qui enregistre les plus mauvais résultats depuis au moins 5 ans, loin derrière Safacam et Socapalm. Cette situation qui peut s’expliquer par la concurrence rude observée sur le marché des eaux minérales au Cameroun, marché sur lequel l’eau minérale Tangui (qui existe aussi en gamme aromatisée, voir photo) de la SEMC résiste, mais avec beaucoup de difficultés.

 

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Published in Entreprises

La Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam), cotée sur le Douala Stock Exchange (Dsx), la bourse des valeurs mobilières du Cameroun, a réalisé un résultat net 2014 après impôts de 1,8 milliard de francs Cfa, contre 2,8 milliards de francs Cfa à fin 2013, a-t-on appris dans les états financiers que vient de publier l’entreprise. Calculette en main, ce résultat net est en baisse d’un milliard de francs Cfa par rapport à l’exercice précédent.

Selon les commissaires aux comptes de Safacam, cette chute des bénéfices de l’entreprise en 2014 est le fait conjugué de la baisse de la production et des cours mondiaux du caoutchouc l’année dernière. En effet, apprend-on, si la production d’huile de palme de Safacam a cru de 8% en 2014, celle de l’hévéa, par contre, a chuté de 12% sur la même période, tandis que les cours mondiaux de cette matière première, qui permet d’obtenir le caoutchouc, a baissé de 31% l’année dernière.

Malgré cette contreperformance, Safacam distribuera près de 1,4 milliard de francs Cfa à ses actionnaires, au titre de dividende de l’année 2014, à raison de 1120 francs Cfa par action avant impôt. Le conseil d’administration de l’entreprise, apprend-on, a arrêté la date du 30 septembre 2015 comme date butoir pour la mise à disposition de ce dividende.

BRM

 

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Published in Agriculture

Le Cameroon Commodities Exchange (CCX), la bourse des matières premières agricoles qu’envisage de lancer le gouvernement, devrait être installé dans la ville de Douala, la capitale économique du pays. C’est du moins la suggestion que fait à l’Etat camerounais le cabinet Eleni, qui assiste le gouvernement sur ce projet, a-t-on appris de bonnes sources.

Selon le cabinet Eleni, cette suggestion d’installer le CCX dans la métropole économique tient de ce que «la plupart des institutions financières et les gestionnaires de garanties y sont basés», en plus de ce que «la ville est le principal pôle des exportations» du Cameroun.

Cependant, ces caractéristiques de la capitale économique ne sont visiblement pas les seules motivations du cabinet Eleni, quant à l’installation du CCX dans la ville de Douala. En effet, dans son rapport, le consultant propose au gouvernement d’étudier la possibilité pour la future bourse des matières premières, «de partager certains locaux existants de la Bourse de Douala (DSX), c'est-à-dire les espaces de bureaux, l'espace de négociation, l'espace du centre de données».

 

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Afin de redynamiser le Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières de Douala, le gouvernement camerounais devrait bientôt y introduire de nouvelles entreprises publiques ou parapubliques, a annoncé le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey (photo), en s’adressant aux opérateurs économiques. C’était à l’occasion de la 6ème édition du Cameroon Business Forum (CBF), plateforme d’échanges entre les secteurs privé et public, en vue d’améliorer l’environnement des affaires dans le pays.

Bien qu’il n’ait révélé ni les noms, ni le nombre, encore moins l’échéancier pour l’arrivée de ces nouvelles entreprises relevant du portefeuille de l’Etat sur la cote du Douala Stock Exchange, le ministre des Finances a souligné que ces nouvelles introductions se feront au moyen d’offres publiques de vente de ses actions dans lesdites sociétés, en vue d’un «désengagement partiel ou total» de l’Etat.

En clair, l’Etat du Cameroun s’apprête à relancer un processus entamé depuis 2006, avec l’introduction de la Société des eaux minérales du Cameroun sur le DSX. L’expérience avait été rééditée en 2008 avec la cession d’une partie des actifs de l’Etat, via le DSX, dans le capital de la Safacam, puis en 2009 pour la Socapalm. 9 ans après la première introduction en bourse, seules ces trois entreprises sont cotées sur le marché financier camerounais, alors que le gouvernement avait prévu d’y introduire 10 entreprises de son portefeuille sur une période de 5 ans.

Avec l’arrivée annoncée de nouvelles entreprises publiques et parapubliques sur le DSX, le ministre des Finances espère surtout, a-t-il précisé, «encourager les entreprises privées des secteurs en pleine expansion (énergie, banques, assurances, agro-industrie…) à animer ce marché financier».

BRM

 

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Published in Finance

Depuis le mois de mai 2006, date de l’introduction de la toute première entreprise (Société des eaux minérales du Cameroun) à la Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières du Cameroun, ce marché financier ne totalise que 500 milliards de francs Cfa de capitalisation boursière, a indiqué le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, au cours d’un exposé lors du dernier Cameroun Business Forum (CBF), plateforme d’échanges entre le gouvernement et les opérateurs du secteur privé.

«On ne saurait se satisfaire de ces résultats, quand on sait que le Cameroun, dont le PIB se situe à 16 000 milliards de francs Cfa, avec un secteur privé dynamique, doit se doter d’une économie diversifiée capable d’accélérer sa croissance pour une prospérité davantage partagée, grâce à un système financier plus performant», a confessé ce membre du gouvernement camerounais. Ce dernier a également précisé que la capitalisation de la DSX ne représente qu’à peine 3,25% du PIB du pays, contre 16% pour le secteur bancaire.

Ce bilan des 9 ans de fonctionnement effectif de la DSX, qui a été créée en 2001 mais n’a lancé ses activités qu’en mai 2006, est d’autant plus inquiétant que, selon les chiffres du Ministre Alamine Ousmane Mey, le compartiment actions de ce marché financier n’affiche que 164 milliards de francs milliards, contre 337 milliards de francs Cfa pour le compartiment obligataire. Pourtant, au lancement de la DSX, le gouvernement camerounais ambitionnait d’introduire à sa cote, pas moins de 10 entreprises au cours des cinq premières années de fonctionnement.

Mais, 14 ans après sa création et 9 ans après le lancement effectif de ses activités, la DSX ne cote que trois lignes d’actions (Semc, Socapalm et Safacam). Bien plus, les seules entreprises présentent sur ce marché financier ne l’ont été qu’au moyen d’opérations visant à céder une partie des actifs de l’Etat dans ces sociétés. Même sur le compartiment obligataire, les opérations sont davantage, sinon exclusivement, conduites par des entités publiques (Etats du Cameroun et du Tchad, BDEAC et SFI).

Des prestations onéreuses

Bref, le secteur privé camerounais semble bouder la DSX. En effet, ces opérateurs qui ne cessent pourtant de décrier l’accès difficile aux financements dans le pays, se contentent de participer aux transactions sur cette place boursière située dans la capitale économique, ville qui abrite pourtant 79 des 100 premières entreprises du Cameroun en termes de chiffres d’affaires, selon un recensement de l’Institut national de la statistique (INS). Mêmes les mesures d’incitations fiscales prises par l’Etat, notamment un abattement substantiel de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises cotées, n’ont pas encore réussi à convaincre les investisseurs à aller lever les fonds à la DSX.

A l’origine de ce manque d’intérêt pour le marché financier camerounais, les opérateurs économiques camerounais invoquent surtout la cherté des opérations. «Le coût de sortie d’un investissement à la bourse de Douala n’est pas très compétitif par rapport à ce qu’offre le secteur bancaire», avait confié à l’hebdomadaire Le Financier d’Afrique, Albert Florent Bengala, DG de Cenainvest, une entreprise de capital risque qui a pignon sur rue dans le pays. Suffisant pour que les institutions bancaires, agréées comme prestataires de services d’investissements (PSI) à la DSX, livrent une concurrence déloyale au marché financier camerounais.

En effet, apprend-on de bonnes sources, il n’est pas rare que les PSI de la bourse de Douala, jouant sur les coûts élevés des opérations à la DSX, détournent plutôt vers leur propres portefeuilles crédits, les opérateurs économiques désirant lever des fonds à la bourse de Douala. Dans ce cas, ces intermédiaires de bourse proposent alors aux entreprises ainsi détournées de la DSX, des taux d’intérêts sur crédits nettement plus compétitifs. Au grand dam de la place boursière de Douala, qui joue ainsi inconsciemment un rôle de dynamisation du marché du crédit bancaire.

Brice R. Mbodiam

 

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Sur l’enveloppe globale de 375 milliards de francs Cfa que le Trésor public camerounais tentera de mobiliser en 2015 sur le marché des capitaux, au travers des émissions successives de titres publics, figure un nouvel emprunt obligataire d’un montant total de 150 milliards de francs Cfa. Selon le calendrier indicatif des émissions de titres publics de l’Etat du Cameroun, que vient de transmettre la Direction générale du Trésor à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), cet emprunt obligataire, qui se fera certainement par syndication à la bourse des valeurs mobilières de Douala (DSX), sera lancé au mois de juin 2015.

Parallèlement à ce nouvel appel public à l’épargne, qui sera alors le quatrième de l’histoire du Trésor public camerounais, après ceux de 2010 (200 milliards de FCfa), 2013 (80 milliards de FCfa) et 2014 (150 milliards de FCfa), le gouvernement camerounais tentera également, toujours au mois de juin 2015, de lever 10 autres milliards de francs Cfa par adjudication sur le marché des titres publics de la banque centrale, grâce à une émission cette fois-ci d’Obligations du trésor assimilables (OTA). Au total, au mois de juin 2015, l’Etat camerounais émettra des titres de créance de moyen et long terme, pour 160 milliards de francs Cfa au total.

Pour rappel, depuis le lancement de nouveaux mécanismes de financement du budget de l’Etat du Cameroun avec l’emprunt obligataire de décembre 2010, le Trésor public remporte un véritable succès sur le marché des capitaux national et sous-régional. A ce jour, tous ses emprunts par appel public à l’épargne ont été sursouscrits, le pic ayant été atteint en 2013, avec une surallocation de 30 milliards de francs Cfa sur les 50 milliards sollicités.

Sur le marché des titres publics de la BEAC, les performances sont encore plus intéressantes. Depuis le lancement de ce marché en 2011, le Cameroun fait pratiquement un sans-faute sur toutes ses émissions de bons et obligations du Trésor. En 2014, les souscriptions aux titres publics camerounais ont littéralement explosé, atteignant la moyenne de 300% au premier semestre. Au terme de certaines séances, le taux de souscription à même franchi la barre de 500%.

BRM

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