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Yaoundé - 20 avril 2024 -

« A partir du 1er novembre 2019, fini le racolage ! Voyagez avec un personnel devient facile et sécuritaire. Tu pourras trouver des passagers ou réserver ta place sur Heylo ». C’est par ces phrases que la start-up Heylo, basée dans la capitale économique camerounaise, annonce le lancement prochain de sa plateforme de covoiturage.

Concrètement, pour permettre aux propriétaires de véhicules personnels désirant voyager « en bonne compagnie et en toute sécurité » avec d’éventuels passagers en quête de moyen de transport, et faisant généralement l’auto stop sur les grands axes routiers, heylo.cm leur servira de plateforme de rencontre et de mise en relation.

Ainsi, le propriétaire d’un véhicule pourra y annoncer ses dates et itinéraires de voyages, offrant ainsi la possibilité à un voyageur lambda allant sur le même itinéraire de profiter de son véhicule contre rémunération.

Mais, pour ce faire, il faut d’abord s’inscrire sur la plateforme Heylo, qui ambitionne de recruter 5000 membres au 31 octobre 2019, indiquent les promoteurs de la start-up.  A ce jour, apprend-on, la plateforme compte 1946 inscrits.

« La plateforme a été pensée de sorte que chaque membre soit identifié. C’est la raison pour laquelle nous exigeons avant de pouvoir utiliser la plateforme que vous soyez inscrit, c'est gratuit, et que vous ayez un numéro de téléphone dûment identifié » selon la réglementation, explique-t-on chez Heylo.

BRM

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Dans le cadre de la « Semaine de l’innovation numérique », organisée par le ministère des Postes et des Télécoms depuis le 24 juin 2019, la liste des projets sélectionnés pour le concours national du meilleur projet numérique de l’année 2019 est désormais disponible. Comme prévu, seulement 15 projets portés par des jeunes start-uppers ont été sélectionnés parmi 272 projets éligibles, apprend-on de sources officielles.

Selon la ministre des Postes et Télécoms, Minette Libiom Li Likeng, « dans l’optique de préparer la compétition finale, les porteurs de projets TIC présélectionnés bénéficieront d’un coaching spécialisé, à compter du 25 juin 2019, au centre d’incubation de l’École nationale supérieure des postes, télécommunications et TIC, Sup’ptic Business Academy, à Yaoundé ». Un prix spécial du président de la République sera attribué au terme de la compétition.

La semaine de l’innovation numérique, qui s’achève le 28 juin 2019, a pour thème : « Innovez, créez, et surtout osez : quelles appropriations et quelles perspectives pour cet appel du chef de l’État ». Cet évènement a pour objectif, selon la ministre des Postes et Télécoms, « d’accompagner sur le long terme l’émergence d’un écosystème numérique mature et solide porteur de nouvelles opportunités économiques » pour le Cameroun.

BRM

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Courant mai 2019, la filiale camerounaise du groupe français des télécoms Orange a lancé la commercialisation de Sanza, présenté comme étant le smartphone le moins cher au monde. Orange Cameroun matérialise ainsi une annonce faite par le groupe au cours du Mobile World Congress, tenu en février 2019 à Barcelone, en Espagne.

Seulement, contrairement à l’annonce faite au cours de cette grand-messe du mobile, Sanza ne coûte pas 11 570 FCFA sur le territoire camerounais. Ce smartphone est disponible dans les points de vente d’Orange Cameroun au prix de 13 900 FCFA.

« Le prix de 11 570 FCFA annoncé au départ est le prix à la production. Le prix dans les points de vente Orange Cameroun intègre les coûts du transport et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) », explique-t-on chez le numéro de la téléphonie mobile au Cameroun.

« J’ai la conviction que ce mobile 3G et bientôt 4G, est un levier puissant pour développer l’accès à internet pour tous en Afrique », confiait Alioune Ndiaye, le directeur général d’Orange Moyen-Orient et Afrique (MEA), à l’occasion du Mobile World Congress de Barcelone.

BRM

Lire aussi:

25-02-2019 - En 2019, Orange va lancer au Cameroun son smartphone low cost baptisé « Sanza », à environ 11 500 FCFA

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Le ministère camerounais des Postes et Télécommunications (Minpostel) organise du 24 au 28 juin 2019 dans la capitale du pays, une « Semaine de l’innovation numérique » sur le thème : « Innovez, créez, et surtout osez : quelles appropriations et quelles perspectives pour cet appel du chef de l’État ».

Selon la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, qui a annoncé la tenue de cet évènement au cours d’une conférence de presse organisée le 11 juin 2019 à Yaoundé, cette grand-messe de l’innovation numérique va permettre de primer les meilleurs projets dans le secteur des TIC. 

Concrètement, 15 meilleurs projets seront sélectionnés dans le cadre d’un concours national du meilleur projet numérique de l’année 2019. Un prix spécial du président de la République sera attribué au lauréat qui se sera démarqué de tous les autres, souligne la Minpostel.

« Notre objectif est celui d’accompagner sur le long terme l’émergence d’un écosystème numérique mature et solide porteur de nouvelles opportunités économiques. Pour les critères de participation, tous les jeunes camerounais, résidents sur le territoire camerounais et porteur d’un projet entrepreneurial innovant utilisant les technologies du numérique, sont concernés. Par ailleurs, pour participer il faudra s’inscrire en ligne dès le 11 juin à l’adresse www.ictinnovation week.cm. L’enregistrement des inscriptions se fera jusqu’au 21 juin 2019 à 15 h », explique la Minpostel.

BRM

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La société CFAO Technologies Cameroun va bientôt livrer au gouvernement un lot d’équipements de quatre tonnes, apprend-on de bonnes sources. Il s’agit des pièces d’un nouveau serveur construit par la firme IBM, commandé à CFAO Technologies en septembre 2018 par le ministère des Finances. Ce serveur permettra au Centre national du développement de l’informatique (Cenadi) de moderniser et de sécuriser le traitement des salaires des fonctionnaires et agents de l’État.

À en croire des sources proches du dossier, grâce à cette nouvelle acquisition d’un montant de 3 milliards de FCFA, le Cenadi se met à l’abri des incertitudes qui ont souvent entouré le traitement de la solde des personnels de l’État. En effet, mis en service au cours de l’année 2012, le serveur dénommé Z10 tombait en panne de manière récurrente. Cette situation avait le malheur de créer des tensions dans la chaîne de traitement des salaires des fonctionnaires et agents de l’État.

La dernière panne du serveur Z10 remonte au début du mois de mars 2019. Selon une note d’information transmise au secrétaire général des services du Premier ministre le 12 mars 2019, ce dysfonctionnement avait mis en péril le traitement des salaires du mois. À cause de cette panne, explique notre source, le Cenadi ne réussira à traiter les salaires des mois de mars et d’avril 2019 qu’en recourant à l’ancien serveur, la Multiprise2003.

Avantages

Cet équipement est limité dans la mesure où, explique une source proche du dossier, il ne traite les salaires que sur la base d’anciennes données et ne prend en compte aucune nouvelle donnée. En clair, à cause de cette limite, en mars et avril 2019 aucune mise à la retraite n’a eu lieu, les dossiers en instance susceptibles d’entrainer des effets financiers sur certains salaires n’ont pas été traités, etc.

Ces limites sont à l’origine de la mise en service du serveur Z10 en 2012. Cependant informe une source autorisée, cet autre serveur présentait lui-même un défaut majeur, qui avait suscité des inquiétudes de la présidence de la République en 2018. En effet, apprend-on, les serveurs Z10 n’offraient pas la possibilité d’avoir un back-up. En clair, si son disque dur venait à se griller, l’État du Cameroun perdait toutes les données du fichier solde.

Ces limites seront corrigées par le nouveau serveur. Dénommé Z14, ce nouvel équipement sera mis en service dans quelques mois. En plus du traitement automatique des salaires, en incluant notamment toutes les nouvelles données, ce serveur va surtout permettre de sécuriser le traitement de la solde de l’Etat, grâce à la mise en place d’un site de relève qui servira de back-up. Selon nos sources, la construction de cette sorte de data center a déjà bénéficié de toutes les diligences requises auprès du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières.

Brice R. Mbodiam

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Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a signé le 28 mai 2019, un décret portant réorganisation de la société Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur historique des télécoms du pays.

L’une des principales innovations apportées par cette réforme est la possibilité d’ouvrir aux opérateurs privés et autres entités publiques, le capital social de cette entreprise, actuellement contrôlé à 100 % par l’État du Cameroun. « Les statuts de Camtel prévoient les modalités de participation au capital social », précise le décret présidentiel.

En clair, il est désormais possible que des opérateurs télécoms de renom, qui ont toujours dénoncé le monopole accordé à Camtel sur la gestion de la fibre optique, par exemple, bénéficient également du dividende de cette exclusivité, en intégrant le capital de cette entreprise publique.

Cette réalité est déjà observée dans le secteur des hydrocarbures, où des marketeurs privés participent, par exemple, au capital de l’unique raffinerie du pays (Sonara) ou encore de celui de la société publique de stockage des produits pétroliers raffinés (SCDP).

BRM

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Sur le million de dollars attendus de son opération de levée de fonds encore en cours, la start-up camerounaise Kiro’o Games, premier studio de jeux vidéo en Afrique centrale, a déjà obtenu des souscriptions pour 355 000 dollars (un peu plus de 195 millions FCFA), dont 105 000 dollars effectivement versés, apprend-on dans un communiqué officiel.

À en croire la start-up, promotrice du jeu Aurion, sur les 99 investisseurs ayant déjà souscrit à cette opération de levée de fonds, « plus de 80 % des actionnaires sont de nationalité camerounaise, avec beaucoup de profils de jeune cadre en finance et tech membre de la diaspora ». « La levée de fonds se poursuit. Nous espérons que notre transparence va montrer l’exemple à d’autres PME africaines et rassurer encore plus nos partenaires », confie Olivier Madiba, le fondateur de Kiro’o Games.   

En marge de sa levée de fonds, cette start-up camerounaise vient de dévoiler son catalogue pour les quatre prochaines années. « Tout le monde se demande ce que Kiro’o fait concrètement depuis la sortie de Aurion en 2016. Nous avons donc décidé de montrer le planning interne pour que chaque membre de notre communauté ait le sentiment qu’il fait partie de notre équipe », explique Dominique Yakan, le cofondateur et Lead Designer du studio.

Plan d’action

Dans le détail, pour déployer ses activités sur les quatre prochaines années, Kiro’o Games s’est équipé au plan matériel et a étoffé son équipe, avec l’arrivée de 10 nouvelles recrues. Le nouveau dispositif, apprend-on, permettra de développer quatre principales marques.

Il s’agit notamment de la marque Aurion, constituée des jeux PC, smartphones, bandes dessinées et même d’un projet de dessin animé ; la marque Mboa, qui mettra en exergue des jeux qui vont simuler de façon comique la société africaine sur différents axes (fonctionnaires, bayam-sellam, etc.) ; la marque Rebuntu, qui permet de mentorer d’autres PME africaines en matière de levées de fonds ; et enfin la marque Kiroo Tchop, qui permettra de diversifier les activités du studio et rendre l’expérience plus réelle pour ses fans.

« Le planning que vous voyez, est le résultat de trois longues années de préparation, où nous avons réalisé des tests et forgé notre organisation interne. On invite les investisseurs privés à nous rejoindre. », lance Olivier Madiba.

Brice R. Mbodiam 

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08-03-2019 - Kiro'o Games veut lever jusqu'à 1 million $ pour financer sa prochaine phase de progression

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Pour réduire les risques d’interruption des services de la fibre optique et assurer la disponibilité permanente du réseau, Camtel, l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, annonce qu’il a engagé un certain nombre d’actions.

Parmi ces actions, l’entreprise dit avoir lancé l’intensification de la sensibilisation des parties prenantes (administrations publiques) et des pourparlers avec les maîtres d’ouvrage. Objectif : faire en sorte que ceux-ci intègrent le déplacement du réseau dans l’exécution des travaux portant préjudice à l’entreprise et à ses clients.

Le linéaire de fibre optique qui dessert aujourd’hui le Cameroun est de 12 000 km. Il couvre tous les dix chefs-lieux de région et près de 90 % de départements et une centaine d’arrondissements. « À date, les travaux du déploiement de la fibre optique dans les coins du triangle national se poursuivent. Des études sont en cours pour la couverture d’au moins 3 500 km à travers la 4e phase du Backbone », indique Camtel.

L’opérateur précise que, grâce au projet central Africa Backbone financé par la Banque mondiale, le Cameroun sera connecté au reste des pays de la Cemac par un réseau de télécommunications à fibre optique. Une extension de ce réseau entre Bambili et Kumbo (Nord-Ouest du pays) est aussi envisagée. « L’infrastructure construite permettra ainsi au Cameroun, non seulement de poursuivre la réduction considérable de la fracture numérique et technologique, mais aussi de se positionner comme hub incontestable de l’Afrique centrale », se projette Camtel.

En octobre 2018, l’Agence de régulation des télécommunications (ART) avait publié une note. Selon ce document, Camtel enregistre, « en moyenne, une trentaine de coupures de la fibre optique par mois » sur le territoire national. Ces multiples coupures, selon l’opérateur public, sont occasionnées par les travaux de réhabilitation des infrastructures routières. L’ART a demandé à Camtel d’assurer un meilleur maillage de son réseau en tenant compte des besoins en redondance pour garantir la qualité de service de la fibre optique.

S.A

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Plus besoin pour les grandes entreprises du portefeuille de la direction générale des Impôts (DGI) du Cameroun, de se déplacer pour gérer un contentieux fiscal. À compter du 1er juin 2019, il suffira, à partir d’un terminal et d’une connexion internet, d’introduire sur la plateforme de la DGI sa demande de sursis de payement, pour que la procédure de recouvrement soit bloquée. Une attestation de non-redevance sera alors transmise à l’auteur de la demande sous 24 heures, par voie électronique.

Selon la DGI, cette procédure, lorsqu’elle est manuelle, prend au minimum 15 jours. Sa dématérialisation permettra donc aussi bien au contribuable qu’à l’administration fiscale de gagner du temps.

Cette nouveauté, qui rend aussi possible le traitement en ligne des réclamations contentieuses et gracieuses se limite pour l’instant aux grandes entreprises dans le cadre d’une phase pilote. Elle sera plus tard étendue aux autres entreprises, selon le ministère des Finances. Cette institution soutient par ailleurs que cette réforme participe de l’amélioration du climat des affaires.

BRM

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Succès, difficultés, opportunités et ambitions au Cameroun du leader du e-commerce en Afrique, avec le directeur général de la filiale locale de Jumia.

Investir au Cameroun : Comment se passe la journée de travail d’un directeur général de Jumia au Cameroun ?

Kone Dowogonan : Chaque journée est différente. Au départ, quand on arrive on a une routine : c’est d’abord faire une revue des points chauds de la journée, faire un point avec les équipes pour se rassurer qu’on est en phase sur la journée qui va se dérouler, ensuite on rentre dans différentes problématiques. Chaque jour, il y a des challenges différents. En après-midi, c’est le travail en entrepôt. On va voir les équipes pour se rassurer qu’il n’y a pas de problèmes. En fin de journée, c’est beaucoup plus des rendez-vous avec des partenaires, des vendeurs, ou encore la presse. Donc, c’est assez atypique comme programme de la journée. Mais, cela change tout le temps en fonction des défis. Il faut faire preuve de beaucoup de flexibilité, parce que nous sommes dans un domaine qui est très changeant, très mouvant. 

IC : En 2017, le Cameroun a occupé le dixième rang africain en termes d’e-commerce. Jumia est un gros acteur de ce secteur, quelles sont les dynamiques qui, selon vous, ont permis d’atteindre ce niveau et de continuer de progresser ?

KD : Le marché camerounais est un marché qui a énormément évolué. D’abord, le taux de pénétration de l’internet a contribué fortement à la démocratisation du e-commerce. Aujourd’hui, on est à plus de 20% de pénétration de l’internet. Ensuite, on a une population qui est de plus en plus tournée vers le digital. La population qui découvrait le e-commerce il y a 5 ans sortait d’une phase qui était beaucoup plus cadencée par des problématiques d’arnaque en ligne. Aujourd’hui, les gens font de plus en plus confiance au e-commerce et redécouvrent cette manière de vivre. Donc, de plus en plus de gens rentrent dans cette dynamique-là. Bien que nous soyons encore loin d’avoir un taux de pénétration de plus de 50%, on y travaille de plus en plus.

C’est vrai qu’on a une problématique d’adressage au Cameroun. Mais, nous on a essayé de régler cela en créant des points de relais, qui sont des points de proximité pour nous rapprocher de nos clients. On a mis en place le paiement à la livraison, pour accroître la confiance et éviter le risque que les clients voyaient à travers le e-commerce. Donc, on a essayé de faire en sorte que ces problématiques soient beaucoup plus des opportunités, pour aller de l’avant. 

 IC : La question qu’on se pose souvent c’est comment fait-on pour devenir vendeur sur votre plateforme, comment choisissez-vous les partenaires qui vous permettent de satisfaire les demandes de vos clients ?

KD : Nous avons différents types de partenaires. Concernant les vendeurs, pour être vendeur chez Jumia, il faut déjà être quelqu’un qui vend un bien ou un service. Lorsque je parle de bien et service, c’est parce qu’en général lorsqu’on parle de Jumia, on voit toujours le site supermarché qui vend un peu de tout. Nous vendons également des services. Donc, si vous êtes un partenaire qui vend des billets d’avion, des services, des prestations, vous pouvez vendre chez Jumia.

Pour ce faire, c’est très simple. Vous pouvez soit vous rapprocher de nos équipes via le call center, ou venir dans nos bureaux, soit remplir un formulaire en ligne. Une fois que vous le faites, vous êtes contactés par une équipe et on vous prend en main. En quarante-huit heures maximum, votre profil est créé, on vous forme sur l’utilisation de la plateforme pour mettre des produits en ligne, pour vendre. En moins de trois jours, vous avez vos premières ventes, ce qui est très rapide et très différent du commerce traditionnel. Maintenant, au niveau des partenaires comment on les choisit ? Nous avons différents types de partenaires. Il y en a qu’on appelle les partenaires logistiques. On essaie de travailler avec des gens qui ont pignon sur rue. Qui ont une force logistique qui est vraiment réelle et capable de suivre la progression de Jumia.

Ensuite, on a des partenaires comme des médias, qui essaient de nous accompagner dans le cadre de notre progression. Nous essayons de travailler avec ceux qui sont fiables. Nous avons aussi des partenaires dans le domaine de la téléphonie, comme MTN, Orange, Yoome et bien d’autres. Ce sont là des partenaires qui ont des solutions pour accompagner les clients. Aujourd’hui, les clients ont la possibilité de payer par Mobile Money sur notre site internet, c’est avec ces partenaires-là qu’on a intégré ces solutions sur notre plateforme. En résumé, être vendeur sur Jumia c’est très facile. Il suffit juste de franchir le pas, de venir nous voir et on vous tient par la main.

IC : Une fois qu’on répond à ces critères, comment garantissez-vous la crédibilité et la fiabilité des produits et services promus sur votre plateforme ?

KD : Une fois que vous sollicitez d’être vendeur sur Jumia, il y a plusieurs étapes. Nous avons déjà une politique interne, qui nous exige d’abord d’avoir des vendeurs qui ont des papiers. C’est un terme familier pour dire qu’il faut remplir toutes les exigences réglementaires. Si vous n’êtes pas une structure du type Société anonyme, une SARL ou toute autre structure légale, ce n’est pas possible de vendre en ligne. Nous avons un partenariat avec le ministère des PME, qui permet qu’on aide les vendeurs à pouvoir se normaliser.

Chez Jumia, la qualité est un facteur clé. C’est la raison pour laquelle lorsque vous vendez sur Jumia, on s’oblige de vérifier que les produits que vous proposez sur la plateforme sont en conformité avec ce que le client attend. Nous faisons des vérifications de qualité pour vérifier cette adéquation-là. Ensuite, on fait le chocking, pour nous rassurer que le partenaire, le vendeur ou le client qui vient sur notre plateforme est quelqu’un de fiable, qui n’a pas de problèmes avec la justice, qui respecte la règlementation en vigueur.

IC : Quelles sont les compétences qui vous permettent aujourd’hui de maintenir le business actif, et quelles sont les compétences dont vous avez besoin pour les prochaines étapes de votre développement ?

KD : Dans le cadre de son essor, Jumia Cameroun s’est appuyé sur différents types de compétences. Aujourd’hui, on touche tous les corpus de métier qu’on connait, à la fois du commercial, du marketing, des opérations, de la logistique et de la finance.  C’est fort de notre force en marketing, dans le commercial, la logistique et les opérations, que nous arrivons à avancer. Mais, comme toute entreprise du digital, demain on sera appelé à se métamorphoser et aller de l’avant. Cela veut dire qu’on aura besoin de développeurs, pour mieux développer notre plateforme, mieux intégrer les nouveaux logiciels qui seront mis en place. On aura également besoin de commerciaux, parce qu’il faut accompagner nos vendeurs, pour avoir les meilleurs prix, les meilleurs produits. On aura besoin des marketistes, parce que le marketing a un gros poids dans l’approche que nous avons. Nous devons présenter les produits de la meilleure des façons, toucher les clients avec différents concepts novateurs.

Dans le même temps, on aura besoin d’opérateurs. C’est à la fois le call center, c’est-à-dire appeler les clients et vérifier globalement que les commandes passées sont bonnes, c’est globalement gérer la santé du business, la logistique qui est la clé et le cœur de notre business, parce qu’elle permet d’apporter le colis au plus près du client. Aujourd’hui, vous pouvez commander vos produits sur nos sites au meilleur prix et à la meilleure qualité que vous avez. Mais, s’il n’est pas livré chez vous, vous n’aurez pas ce produit-là. Donc, pour nous la logistique c’est également un élément clé. Cela veut dire que nous exhortons tous les jeunes qui sont intéressés à travailler dans le digital, à se rapprocher des structures comme Jumia, pour écrire avec nous une page du parcours que nous construisons au fur et à mesure. On touche tous les métiers, toutes les obédiences, ils ne doivent surtout pas hésiter. 

IC : Partagez avec nous deux succes stories qui représentent, à vos yeux, des impacts forts de l’entreprise que vous dirigez, sur le quotidien de vos partenaires vendeurs ou de vos consommateurs ?

KD : En termes de succes stories, il faut dire que depuis ma prise de fonction, j’ai été édifié par certains vendeurs. Tous réussissent, tous vont de l’avant, mais certains m’ont vraiment touché d’un point de vue personnel. Je parlerai en l’occurrence d’un vendeur de Douala. Au départ, il vendait tout simplement de petites bouilloires, au rythme d’une ou deux pièces par semaine. Il était très réfractaire au projet d’e-commerce. On a dû le démarcher durant une à deux semaines, lui montrer que cela pouvait marcher. De fil en aiguille, il a eu le vent en poupe et aujourd’hui, il vend entre 100 et 200 bouilloires par jours.

Avant, lorsqu’il venait nous voir, il racolait une moto. Aujourd’hui, il gare une Mercedes ML dans notre parking. Pour moi, c’est un vendeur qui inspire. Quand on part du statut de simple vendeur dans un marché, qui n’avait pas de perspectives de vente, pour devenir un vendeur qui compte sur l’échiquier camerounais, c’est inspirant. Ses articles se retrouvent à Ngaoundéré, Bertoua, Bafoussam, Limbe, un peu partout, alors qu’il n’a pas d’entrepôts. Pour moi, c’est une vrai success story. Ensuite, il y a des vendeurs qui ont commencé chez nous, en vendant des marques de télévision qui n’étaient pas connues. Aujourd’hui, ces marques arrivent parfois à déclasser de grandes marques comme LG ou Samsung. Ces vendeurs-là, au départ, on a su les accompagner, leur montrer le potentiel du marché et leur faire partir de leurs plates-bandes, qui n’étaient pas forcément le secteur de la télévision, pour en faire de gros vendeurs. Tous ces vendeurs-là pour nous, c’est comme une pépinière de vendeurs qu’on accompagne depuis le début et qu’on voit murir. Chez Jumia, nous avons un business gagnant-gagnant. Lorsque nos vendeurs grandissent, nous grandissons et nous avons des clients qui sont contents. 

IC : On voit de plus en plus arriver au Cameroun de grands groupes de distribution et le développement des hypermarchés. Jumia Cameroun perçoit-il cette situation comme une opportunité ?

KD : C’est vrai qu’au Cameroun on assiste à un essor des distributeurs traditionnels. De plus en plus, nous avons des grandes marques de distributeurs qui apparaissent sur le marché, notamment Carrefour, BAO, Super U, Mahima, etc. Beaucoup se dirait okay, ce sont des concurrents directs de Jumia. Non ! Pour nous, c’est une opportunité. D’abord, ces grands distributeurs nous ramènent de nouvelles offres sur le marché. Il faut savoir que le marché camerounais est un marché où l’offre est complexe. Leur arrivée permet de démocratiser un peu plus le Retail (offre de produits au détail) et d’étoffer les offres.

Ensuite, ces distributeurs-là sont des partenaires. Je peux citer l’exemple de Carrefour, qui a signé un partenariat avec nous. Il y a BAO, Super U et Mahima, qui travaillent avec nous, parce que nous avons une offre complémentaire. Ces structures-là sont localisées. Nous avons une obédience beaucoup plus nationale. On leur permet aujourd’hui, de vendre leurs produits au-delà de leurs rayons de vente. Typiquement, un client qui est à Ngaoundéré et souhaiterait acheter des produits Carrefour, c’est très simple, il achète chez Jumia. Il aura les mêmes produits, la même qualité et il les aura plus rapidement. Donc, on peut dire que cet essor du Retail au Cameroun concoure à faire grandir le e-commerce. Il nous permet de servir nos clients, en leur proposant beaucoup plus d’offres et beaucoup plus de choix. 

IC : Parlant de défis, quels sont ceux que vous rencontrez, et estimez que s’ils sont éliminés, les affaires de Jumia iront plus vites ?

KD : Dans le cadre du e-commerce, on doit aller à l’encontre de beaucoup de problématique. Tout d’abord, on parlera du défi des infrastructures routières, qui rendent complexe la livraison des colis. Envoyer un colis à Kousséri (Extrême Nord, à la frontière avec le Tchad), c’est très compliqué. Cela prend énormément de temps, et fait en sorte qu’on n’arrive pas à livrer rapidement ces clients. Aujourd’hui, avoir plus d’infrastructures sur le territoire nous permettrait d’aller plus vite.

Ensuite, il y a de nombreuses personnes qui souhaitent passer du marché gris vers un marché plus normalisé. On souhaiterait donc que le gouvernement nous accompagne dans la création de structures permettant à tout le monde de devenir vendeur sur notre plateforme. Par ailleurs, nous avons la problématique du paiement. On souhaiterait que les différents opérateurs comme Orange, MTN et les autres, démocratisent un peu plus le paiement via Orange ou MTN Money. Pour quoi ? Eh bien, parce que dans l’ADN de base d’un gestionnaire de plateforme d’e-commerce, c’est le prépaiement qui est à l’avant. On a adapté notre approche avec le paiement à la livraison, mais il serait préférable de payer en amont.

Au-delà de tout cela, comme toute structure, nous avons des problématiques locales. Par exemple, nous n’avons pas beaucoup de partenaires dans la logistique, pour assurer la livraison des produits. Nous aidons beaucoup de nouvelles start-up et des entreprises de petite taille à se développer. Adresser ces problématiques nous aiderait vraiment. Mais il faut dire qu’au-delà de tout, ce qu’on essaye de faire à Jumia, c’est de faire en sorte que ces problématiques et ces défis soit beaucoup plus des opportunités qui nous permettent d’aller de l’avant.

Je le répète, chaque fois que nous parlons de notre modèle d’e-commerce dans les pays européens, personne ne croit à son fonctionnement, pourtant il marche. Nous avons, par exemple, adopté le paiement à la livraison parce que les populations locales étaient craintives et avaient des problèmes de bancarisation. Cela nous a permis de lancer pleinement ces services-là. Donc, au-delà de tout, on essaye d’aller de l’avant, de faire en sorte que ces opportunités nous permettent de croître et de faire bénéficier de nos offres aux clients.

IC : Depuis quelques semaines, Jumia est coté sur le New York Stock Exchange. Comment cette évolution des choses se transformera-t-elle en plus d’opportunités, notamment pour les jeunes camerounais ?

KD : Il faut dire avant toute chose que c’est une réelle fierté pour Jumia d’être listé sur le New York Stock Exchange. Nous sommes aujourd’hui la première entreprise technologique africaine à être sur cette bourse. Cela signifie que nous avons des partenaires et des investisseurs qui font confiance à notre projet. Cela veut également dire que l’Afrique est dynamique, que l’Afrique qui innove est reconnue par-delà les frontières. Quel apport pour Jumia Cameroun ? Déjà, être listé sur la Bourse de New York nous donne un assentiment du marché, que nous sommes une entreprise fiable, avec laquelle on peut prospérer. Cela nous permettra d’aller démarcher de nouveaux partenaires, de faire venir de nouvelles marques au Cameroun et être un vrai acteur qui compte sur le marché.

Pendant longtemps, nous avons eu des partenaires qui doutaient un peu de la viabilité de notre projet. Être listé à ce niveau montre notre sérieux et notre engagement à construire dans la durée, et à servir nos clients comme il le faut. Je ne manquerai pas de remercier nos clients et partenaires sans lesquels on n’aurait pas atteint ce niveau. Ce n’est qu’un commencement, nous comptons faire du Cameroun un pays où le commerce est pleinement digitalisé et tourné vers l’avenir.

Entretien avec Idriss Linge 

Lire aussi:

28-02-2019 - Au Cameroun, les smartphones du Chinois Xiaomi vont bientôt rejoindre le catalogue du e-commerçant Jumia 11-01-2019 - Le Cameroun classé 10ème marché africain dans le domaine du e-commerce (CNUCED)

Published in Economie numérique
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