Dans le décret présidentiel du 6 février 2015 accordant l’exclusivité de l’exploitation gazière sur un bloc de 460,5 Km2 dans le permis Etindé, situé dans l’offshore camerounais, l’Etat impose à la société britannique New Age, bénéficiaire de l’autorisation, de prendre part à la formation professionnelle des Camerounais dans le domaine pétro-gazier.
C’est ainsi que pendant 20 ans, période de validité de l’autorisation exclusive d’exploitation pétrolière sus-mentionnée, New Age et ses partenaires dans le projet que sont le Camerounais Euroil et le russe Lukoil, devront investir, chaque année, la somme de 150 000 dollars (75 millions de francs Cfa) dans la «formation professionnelle dans le domaine pétro-gazier, de ressortissants camerounais de toute qualification ne faisant pas partie de leur personnel». Sur 20 ans, cela fera près d’un milliard de francs Cfa.
Bien que cet investissement apparaisse infime par rapport aux besoins enregistrés dans le pays en matière de formation dans des secteurs tels que l’exploitation pétrolière et gazière, cette obligation contractuelle de New Age et de ses partenaires devrait contribuer à la constitution d’une main d’œuvre qualifiée dans ce domaine.
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Le groupe Britannique Bowleven qui opère au Cameroun sous le label Euroil, a annoncé le 3 juin 2014, que le gouvernement local, lui avait manifesté formellement, son engagement à répondre favorablement à sa demande de permis d'exploitation de gaz sur le projet d’Etinde. L'engagement pris au terme d'une réunion qui s'est tenue le 21 mai entre les responsables de Bowleven et les représentants de l'administration camerounaise, devrait se concrétiser par l'attribution d'un permis d'exploitation, qui lui, interviendra selon l'entreprise britannique sous la forme d'un décret du Président de la république camerounaise et devrait, toujours selon elle, lui conférer des droits sur une période initiale de 20 ans.
« Nous nous réjouissons d'avoir franchi cette étape dans le développement du projet Etinde et d'avoir accompli ce chemin vers l'obtention d'un permis d'exploitation. Nous remercions le gouvernement du Cameroun de nous manifester son soutien et attendons désormais de recevoir celui de Son Excellence Paul Biya, le Président de la république », a déclaré dans le communiqué Kevin Hart (photo), le PDG de Bowleven.
La compagnie Bowleven est présente au Cameroun depuis 14 ans où elle a acquis une expérience dans le domaine. Sur ses opérations camerounaises, le groupe n'est plus seul, le suisse Vitol et le gouvernement du Cameroun ayant acquis chacun 20% des parts dans la filiale locale. Les perspectives d'exploitation sont toutes aussi bonnes, car le partenaire camerounais est sur un projet de construction d'une usine d'engrais chimique, qui devrait absorber une bonne partie du gaz qui sera produit.
Sur le London Stock Exchange où l'entreprise écossaise est cotée, la valeur de son titre a débuté la séance du 4 juin dans le vert (+0,68%) à 0,48 euros. Mais sur le moyen terme, elle reste en deçà de ses performances de 2013. Précisons quand même que, bien que sa valeur soit plus basse, elle a atteint le 3 juin un volume d'échange de plus de 19 millions de titres, preuve que les investisseurs n'ont pas été insensibles à l'annonce de l'arrivée prochaine d'un permis d'exploitation.
Idriss Linge
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Le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), Adolphe Moudiki, le PDG de l’entreprise allemande Ferrostaal GmH, Klaus Leske, et le président de Euroil, Chief Tabetando, viennent de signer à Yaoundé, la capitale camerounaise, un pré-accord commercial portant sur l’approvisionnement en gaz naturel de la future usine de production d’engrais chimiques que Ferrostaal envisage de construire dans la ville de Limbé, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.
Cet accord, apprend-on, fixe le prix du produit qui sera arrimé sur celui de l’urée sur le marché international, de même que la durée des approvisionnements qui, apprend-on, vont désormais porter sur une période de plus de 10 ans, du fait de la récente découverte d’un nouveau champ gazier à Etinde.
Le projet de production d’engrais chimiques à Limbé devrait nécessiter un investissement de 1250 milliards de FCFA, pour une production annuelle de 600 000 tonnes d’ammoniac et 500 000 tonnes d’urée destinées au marché local et à l’exportation.