L'opérateur minier britannique International Mining and Infrastructure Corporation (IMIC), qui a repris la totalité des actifs de la junior minière britannique Affero Mining dans Caminex, l’entreprise de droit camerounais qui développe le projet de fer de Nkout, dans la région du Sud du Cameroun ; vient d’annoncer la conduite avec succès d’une opération de placement d’obligations convertibles pour un montant de 22 millions de dollars, soit environ 13 milliards de francs Cfa. L'opération d'une durée de maturité de 4 ans est assortie d’un taux d'intérêt de 15%.
A échéance en 2019, apprend-on, les souscripteurs de cet emprunt auront le choix entre se faire rembourser entièrement ou en partie, et prendre des actions au sein de Caminex, à 10 000 francs Cfa l’action. Dans cette dernière hypothèse, IMIC consentira alors une cession indirecte d’actifs équivalent à environ 49,5% du capital de sa filiale Caminex.
Cette opération de levée de fonds devrait intéressée l’administration fiscale camerounaise, qui a récemment dû jouer des coudes pour obtenir d’IMIC le payement d’une somme de plus d’un milliard de francs Cfa, représentant l’impôt résultant de la cession des actifs d’Affero Mining à IMIC dans Caminex, en 2013. La note de redressement fiscal adressée à IMIC à ce sujet le 7 août 2015 a été contestée par l’opérateur minier, qui arguait alors de l’inexistence de la disposition instituant cet impôt au moment de la transaction en 2013.
Le fisc camerounais, qui soutient mordicus que l’inscription de cette disposition dans la loi des finances de 2015 n’était qu’une «clarification» d’une disposition existante au moment de la transaction entre IMIC et Affero Mining en 2013, avait alors ordonné une saisie des comptes de l’opérateur minier. IMIC finira par s’acquitter de la somme réclamée par la direction générale des impôts, obtenant par la même occasion une mainlevée sur la saisie des comptes bancaires de Caminex, sa filiale locale à 100%.
Pour rappel, le gisement de fer de Nkout est présenté comme étant le plus important du Cameroun, devant celui de Mbalam (à l’Est du pays), dont le gisement est écartelé entre le Cameroun et le Congo. En décembre 2014, IMIC a annoncé une réévaluation du potentiel du gisement de Nkout à 2,7 milliards de tonnes les ressources en fer, avec une croissance de 68% sur le DSO (minerai directement exportable).
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Selon le quotidien Le Messager, les locaux abritant la direction générale de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM), le fleuron de l’industrie textile camerounaise, ont été scellés par des agents du fisc camerounais le 9 décembre 2013.
A en croire la même source, cette descente du fisc à la CICAM est en rapport avec une ardoise de 400 millions de francs Cfa, que Newco, la filiale de distribution du numéro un du textile au Cameroun et qui partage les même locaux que sa maison mère à Douala, tarde à éponger auprès des services des impôts.
Ces scellés n’ont cependant pas, apprend-on, perturbé les activités aussi bien à l’usine qu’au service commercial de la CICAM, permettant ainsi à l’entreprise de poursuivre ses activités de production et de commercialisation.
Créée en 1965, la CICAM est tombée dans le giron de l’Etat camerounais en 2008, après que la Société nationale des investissements (SNI) soit devenue son unique actionnaire. Mais avant cela, la CICAM qui contrôlait alors plus de 80% du marché du textile au Cameroun, avait réussi à absorber ses distributeurs qu’étaient RW King et Solicam, respectivement en 1989 et 1995.
Leader du marché du textile au Cameroun avec des produits essentiellement constitués de pagnes, serviettes de toilettes et fil de coton, la CICAM, qui emploie environ 1000 personnes y compris dans sa filiale Newco qu’elle détient à 100%, fait actuellement face à une concurrence farouche des produits importés, parfois frauduleusement, principalement de la Chine et du Nigeria.
Mais en plus de la concurrence qui met à mal les finances de la CICAM, cette entreprise dispose encore de faibles capacités de production. Pour accroître ces dernières, la CICAM a bénéficié en janvier 2013 d’un prêt syndiqué de banques camerounaises, qui lui ont octroyé un crédit de 5,5 milliards de francs Cfa.
Ce crédit, apprend-on, vont permettre à cette société publique de rénover ses machines pour booster sa capacité de transformation du coton, en la portant à 6500 tonnes par an (sur une production nationale qui dépasse 200 000 tonnes), contre 3000 tonnes actuellement.
BRM
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