Les travaux de construction du barrage de Memvé’élé, dans la localité de Nyabizan, région du Sud du Cameroun, pourraient temporairement être interrompus dès le 5 juillet 2015. C’est du moins ce qu’indique un préavis de grève adressée le 7 juin 2015 par les ouvriers membres de la Confédération camerounaise du travail (Cct), aux responsables de la société chinoise Sinohydro, en charge de la construction de cet ouvrage énergétique.
Les ouvriers entendent ainsi débrayer pour obtenir de bien meilleures conditions de travail, mais surtout mettre un terme à des pratiques telles que, apprend-on, le harcèlement sexuel, la corruption, le trafic d’influence, les licenciements abusifs, les arrestations arbitraires, les bastonnades et autres voies de fait qui auraient cours sur le chantier déjà réalisé à 70%, selon les estimations officielles.
La tension entre les ouvriers et responsables de la société Sinohydro est telle que, a révélé le Quotidien privé Mutations, une réunion de crise organisée le 25 juin 2015 à Ebolowa, et présidée par le secrétaire général de la région du Sud, Thierry Kin-Nou Nana, s’est achevée en queue de poisson.
Pour rappel, l’année dernière, c’est une descente sur le site du ministre camerounais du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, qui avait dû calmer les premières tensions entre ouvriers et employeurs sur le chantier de Memvé’élé.
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L’agence Ecofin a appris ce 1er novembre 2013, de sources autorisées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), que cette entreprise publique déclenchera, à partir de janvier 2014, un processus de départs volontaires, afin de se séparer d’environ 1000 employés sur la période 2014-2017.
Il sera question, a précisé notre source, d’encourager, au moyen de conditions de séparation très alléchantes, des départs de 250 employés chaque année. «Il ne s’agit pas de licenciements, puisque l’entreprise ne force personne à partir», a précisé à l’Agence, Simon Meyanga, le chef de la cellule de communication de la CNPS.
Ce dernier ajoute par ailleurs que ces départs volontaires que compte impulser la CNPS visent simplement à arrimer cette entreprise de sécurité sociale aux normes et standards internationaux. «La CNPS est obligée de s’arrimer à ces normes, qui prescrivent, par exemple, que les charges de fonctionnement de l’entreprise soient de 15%. La CNPS en est à 43% avec environ 3400 employés», explique-t-il.
Cette décision, apprend-on encore, est en droite ligne des objectifs stratégiques que s’est fixée cette entreprise publique, bras séculier de l’Etat en matière de sécurité sociale au Cameroun.
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