Le gouvernement camerounais et le système des Nations Unies viennent de lancer à Yaoundé, la capitale du pays, un plan visant à apporter une réponse humanitaire plus efficace à l’afflux des réfugiés nigérians et centrafricains victimes de la menace Boko Haram et de la crise en RCA, et aux déplacements massifs des populations camerounaises qui fuient les attaques de Boko Haram dans l’extrême-Nord du pays.
Autant de phénomènes qui ont induit d’autres vulnérabilités telles que l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Afin de porter assistance au million de personnes victimes de cette situation sur le territoire camerounais, a-t-on appris, le Cameroun et les Nations Unis ambitionnent de mobiliser une enveloppe de 170 milliards de francs Cfa en 2016.
Pour rappel, selon les statistiques des Nations Unies, les exactions de Boko Haram au Nigéria ont provoqué l’arrivée de plus de 70 000 réfugiés sur le sol camerounais, tandis que 124 000 Camerounais ont dû se déplacer vers l’intérieur du pays, pour fuir les incursions de Boko Haram sur le territoire national, principalement le long de la frontière avec le Nigéria.
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Le chef de l’Etat camerounais, vient d’autoriser le ministre de l’Economie à signer avec la Banque africaine de développement (BAD), un accord de prêt de 24,5 milliards de francs Cfa. Cet argent, apprend-on, permettra de financer partiellement le projet Central Africa Backbone (CAB), qui consiste à construire une dorsale de fibre optique pour interconnecter le Cameroun, le Tchad et la RCA.
Pour ce même projet, apprend-on de bonnes sources, la Banque mondiale est également engagée auprès des trois pays bénéficiaires de l’Afrique centrale, pour un montant total d’environ 15 milliards de francs Cfa.
Selon un récent rapport de cette institution de Bretton Wood sur ce projet, des difficultés autour de son implémentation sont observées au Tchad, notamment en ce qui concerne le volet de la gestion financière. Ce qui a contribué, apprend-on, à ralentir l’avancée du projet dans ce pays.
Alors que toutes les formalités pour leur sortie du port de Douala ont été accomplies, plus de 3000 containers à destination de la République centrafricaine encombrent l’espace portuaire depuis plusieurs mois, a-t-on appris le 20 août 2015 dans la capitale économique camerounaise. C’était au cours d’une réunion de concertation entre le ministère des Finances et les responsables des administrations douanières du Cameroun, du Tchad et de la RCA, en vue de fluidifier le transit des marchandises sur les corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui.
Cette situation, dont les raisons n’ont pas été officiellement explicitées, peut s’expliquer par la réticence de certains camionneurs desservant le corridor Douala-Bangui, à entrer en territoire centrafricain à cause de l’insécurité qui y règne depuis le déclenchement de la crise politique dans ce pays en mars 2013.
Afin de réclamer plus de garantie en matière de sécurité, les camionneurs camerounais habitués de ce corridor ont d’ailleurs décidé, depuis le 29 juillet 2015, de ne plus franchir la frontière dans la ville de Garoua-Boulaï. Aussi, selon nos sources, plus de 400 camions sont-ils garés dans cette ville frontalière depuis quelques semaines. Les conducteurs attendent d’être davantage sécurisés, afin de ne pas subir les violences et les assassinats perpétrés ces derniers temps sur des camionneurs, par des bandes armées qui essaiment sur le territoire centrafricain.
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Les gouvernements allemand et camerounais ont signé le 21 mai 2015 à Yaoundé, une convention de don d’un montant de près de 4 milliards de francs Cfa. Cette somme, a-t-on appris, aidera le gouvernement camerounais à offrir de meilleures conditions de vie aux réfugiés nigérians et centrafricains, qui affluent au Cameroun depuis le déclenchement de la crise centrafricaine et les attaques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun, frontalier au Nigéria.
Selon les statistiques officielles, ces deux phénomènes ont porté à 700 000 personnes, le nombre de réfugiés que le Cameroun accueille sur son territoire, avec le concours du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Les 4 milliards de francs Cfa offerts par la République fédérale d’Allemagne, a souligné le ministre délégué auprès du ministre camerounais de l’Economie, Yaouba Abdoulaye, serviront prioritairement à la réalisation de projets d’adduction d’eau potable, afin de prévenir les maladies hydriques dans les villages abritant les réfugiés, et dans lesquels règne la promiscuité. Le spectre de la famine y plane également, selon divers organismes humanitaires.
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Dans de nombreuses villes du Cameroun, les consommateurs d’œufs de table peuvent faire des économies de 200 à 400 francs Cfa sur l’alvéole depuis quelques semaines, du fait de la baisse des coûts observée sur ce produit. Ce fléchissement des prix des œufs est encore plus importante dans la région de l’Ouest, principal bassin de production qui assure près de 40% des approvisionnements des marchés du pays, apprend-on de bonnes sources.
A l’origine de cette réduction des prix, indiquent les producteurs de l’Ouest, le ralentissement des exportations vers les pays tels que la République centrafricaine, en proie à une crise politique, et le Tchad, les transporteurs redoutant de traverser la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, où les rebelles de la secte nigériane Boko Haram multiplient des attaques meurtrières.
Cependant, l’insécurité aux frontières avec la RCA et le Tchad ne sont pas les seules causes de la baisse des prix des œufs de table sur le marché camerounais. Elle est, selon les producteurs, couplée à l’augmentation progressive de la production depuis la mise en place, en 2013, d’un agropole de production d’œufs de table dans la localité de Baleng, dont l’objectif est de faire passer la production nationale de 142,6 millions à 251,2 millions d’œufs par an.
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Le groupe bancaire camerounais, Afriland First Bank, a récemment agréé deux nouveaux actionnaires, en les personnes de Miodrag Neecovych, dont le nom laisse penser qu’il n’est pas de nationalité camerounaise, et, surtout, Marlyn Roosalem Mouliom, de nationalité centrafricaine, a-t-on appris de sources autorisées. Cette dernière est d’ailleurs la seule, parmi les deux nouveaux actionnaires, à avoir été coptée au conseil d’administration de la banque, pour une période de 2 ans.
Ingénieure financier de profession, Marlyn Roosalem Mouliom a été la toute première directrice générale de la Bourse des valeurs mobilière d’Afrique centrale (BVMAC), qu’elle a dirigé entre décembre 2004 et mars 2006, avant d’être remerciée, officiellement pour «insuffisance de résultats».
Diplômée de l’École nationale de la statistique et de l'administration économique de Paris (ENSAE) en 1992, la nouvelle actionnaire d’Afriland First Bank a été chargée d’études en fusions-acquisitions à la Société générale, économiste à l’OCDE, Consultant au PNUD et à la Banque de France, puis auditrice chez Ernst & Young.
Marlyn Roosalem Mouliom a également été ministre du Commerce et de l’Industrie de la République centrafricaine (RCA), entre avril 2011 et février 2013, juste avant le déclenchement de la crise politique qui a conduit au reversement du Président Bozizé par la rébellion Séléka. Depuis juillet 2013, elle gère un cabinet de conseil en gestion à Boulogne Billancourt, en France.
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La filiale centrafricaine de l’opérateur camerounais de la distribution des produits pétroliers Tradex, et Tristar, une entreprise «de logistique liquide» basée à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis ; ont signé le 26 septembre 2014 à Douala, «un contrat de partenariat (d’une durée d’un an, Ndlr) pour la fourniture de produits pétroliers et de lubrifiants en République centrafricaine (RCA), dans le cadre de missions humanitaires», annonce Tradex dans un communiqué rendu public le 23 octobre 2014.
Contrôlée par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Tradex s’est d’abord spécialisé dans le trading des hydrocarbures et le soutage maritime, avant de diversifier ses activités plus tard en se lançant dans la distribution des produits pétroliers raffinés. Avec un réseau de 72 stations-service à ce jour, Tradex, porte-flambeau des nationaux dans le secteur de la distribution des produits pétroliers au Cameroun, est aussi présent en République centrafricaine et au Tchad.
Depuis le déclenchement de la crise politique qui secoue la Centrafrique, née du renversement du régime du Président Bozizé en mars 2013, les activités de Tradex dans ce pays de la zone CEMAC ont été sérieusement perturbées. Après plusieurs mois d’inactivité, Tradex avait cependant rouvert 80% des 20 stations-service qu’il compte en RCA au mois d’août 2013, avait annoncé Emmanuel Tamnga, le directeur commercial de l’entreprise, en inaugurant une nouvelle station-service en septembre 2013 à Yaoundé.
Dans un communiqué publié en janvier 2014, Adolphe Moudiki, ADG de la SNH et PCA de Tradex, a annoncé que cette entreprise à capitaux publics a «amélioré ses parts de marché» dans la distribution des produits pétroliers sur le territoire camerounais en 2013, après une progression de 23% sur son chiffre d’affaires en 2012, année au terme de laquelle Tradex avait affiché un résultat net en hausse de 6%.
Brice R. Mbodiam
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A ce jour, la quantité de diamants bruts commercialisée par le Cameroun depuis son admission au Processus de Kimberly, en août 2012, est estimée à 3500 carats, a appris l’agence Ecofin au cours d’une concertation sous-régionale sur la traçabilité des diamants centrafricains, qui s’achève ce 2 avril 2014 dans la capitale camerounaise.
Acteurs camerounais et centrafricains du diamant, sur instruction de l’instance faîtière du Processus de Kimberly, apprend-on, sont réunis afin de trouver et d’harmoniser leurs stratégies respectives, pour éviter que les «diamants du sang» centrafricains soient infiltrés dans les circuits commerciaux du Cameroun. Puisqu’en raison de la crise qui prévaut dans le pays, la RCA est suspendu du Processus de Kimberly depuis mai 2013.
Le Cameroun, qui abrite actuellement près de 100 000 réfugiés centrafricains cantonnés dans les zones d’exploitation minière de l’Est du pays, peut constituer une bonne base arrière pour l’écoulement des diamants centrafricains. La rencontre de Yaoundé intervient, apprend-on, après des concertations similaires tenues en RD Congo et au Congo.
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Selon le journal à capitaux publics, Cameroon Tribune, 450 camions transportant des marchandises sur le corridor Douala (Cameroun)-Bangui (République centrafricaine) sont garés depuis deux mois, à cause de l’insécurité qui est montée d’un cran dans ce pays voisin du Cameroun.
A en croire la même source, les pertes enregistrées par ces transporteurs qui font le pied de grue soit à Douala, soit à la frontière Cameroun-Centrafrique à Garoua Boulaï, sont estimées à environ 4 milliards de francs Cfa chaque mois. Ce qui correspond à 8 milliards de francs Cfa de manque à gagner depuis deux mois.
Depuis le déclenchement de la crise centrafricaine en mars 2013, le commerce est paralysé entre ce pays et le Cameroun, mettant ainsi en péril les 55 milliards de francs Cfa de marchandises qui circulent chaque année entre les deux pays, selon les statistiques de la douane camerounaise.
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Une équipe du secrétariat permanent du Processus de Kimberly au Cameroun vient d’effectuer dans les localités de Gbiti, Kette et Toktoyo, toutes frontalières à la République centrafricaine (RCA), une campagne de sensibilisation sur le risque de voir les diamants centrafricains être commercialisés au Cameroun, afin de financer les acteurs de la crise politique qui sévit dans ce pays depuis le mois de mars 2013.
En effet, la RCA étant provisoirement suspendue du Processus de Kimberly, le pays voisin qu’est le Cameroun peut servir de base arrière à l’exportation clandestine de cette pierre précieuse, pour des besoins de financement des bandes armées qui écument ce pays.
Par ailleurs, prévoit-on au secrétariat permanent du Processus de Kimberly, il n’est pas exclu que des rebelles centrafricains, qui ont déjà fait au moins deux incursions meurtrières sur le territoire camerounais (Gbiti et Toktoyo), pillent les ressources diamantifères camerounaises de la région de l’Est, afin de financer leurs activités guerrières.
C’est dans l’optique d’éviter ces différents cas de figure, que le secrétariat permanent du Processus de Kimberly est allé à la rencontre des artisans miniers, des collecteurs, des bureaux d’achats et des points focaux du Processus de Kimberly dans les zones frontalières avec la RCA.
Ceci, afin de leur expliquer que la plateforme mondial autour du commerce du diamant qu’est le Processus de Kimberly, interdit à quiconque de se rendre complice de l’exploitation ou de la commercialisation des diamants dits du «sang».
En rappel, les pays pris en flagrant délit d’exploitation du diamant aux fins de financement des guerres sont automatiquement exclus du commerce mondial de cette pierre précieuse. Une sanction que veut éviter le Cameroun un peu plus d’un an seulement après son admission au Processus de Kimberly intervenue le 14 août 2012.
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