La Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras séculier de l'Etat camerounais dans l'industrie pétrolière, a officiellement vendu un peu plus de 21 millions de barils de pétrole brut en 2015, sur un volume de production total qui a finalement atteint 34,4 millions de barils au 31 décembre dernier, contre 27 millions de barils à fin 2014.
Les ventes effectuées par la SNH, dont les statistiques révèlent ainsi une augmentation de la production nationale de plus de 7 millions de barils en 2015, ont culminé à 625,6 milliards de francs Cfa. Sur cette enveloppe globale, 378 milliards de francs Cfa ont été transférés au Trésor public, soit une baisse des recettes pétrolières de 66 milliards de francs Cfa par rapport aux 444,7 milliards FCfa transférés à l'Etat à fin 2014.
A l'origine de cette baisse des transferts de la SNH au Trésor public, la conjoncture internationale morose autour du prix du baril du brut tout au long de l'année dernière. En effet, souligne la SNH dans la dernière édition de son magazine d'entreprise, «entre juin 2014 et juin 2015, le cours moyen du Brent Daté qui sert de référence pour la fixation des prix de vente du brut camerounais s'est dégradé de 46,90% pour s'établir à 57,84 dollars le baril». Alors que dans le cadre de la loi de Finances 2015, le gouvernement camerounais avait tablé sur un baril de brut à 89 dollars.
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En termes de recettes pétrolières pour l’année 2016, le Cameroun a décidé d’opter pour l’extrême prudence, au regard de la conjoncture internationale toujours pas reluisante autour du prix du baril du brut. En effet, selon le projet de loi de Finances actuellement en examen au Parlement, le gouvernement table sur des recettes pétrolières d’un montant de 397,2 milliards de francs Cfa en 2016, contre des prévisions de 774,9 milliards de francs Cfa en 2015, soit une réduction de près de 50%.
A l’origine de cette baisse drastique des prévisions, qui ramène la proportion des recettes pétrolières dans le budget de l’Etat camerounais à peine à 10%, contre 25% par le passé, la chute des cours mondiaux du pétrole. En effet, souligne la Société nationale des hydrocarbures (SNH) dans la dernière édition de son magazine d’entreprise, «entre juin 2014 et juin 2015, le cours moyen du Brent Daté qui sert de référence pour la fixation des prix de vente du brut camerounais s’est dégradé de 46,90% pour s’établir à 57,84 dollars le baril».
Au cours du 1er semestre 2015, apprend-on de la même source, le prix du baril du brut camerounais s’est davantage déprécié, pour culminer à 55 dollars seulement. Suffisant pour que l’Etat camerounais, qui table pourtant sur une production pétrolière en hausse à 34,6 millions de tonnes en 2016, voit moins grand en termes de prévisions de recettes.
Aussi, pour se mettre à l’abri des surprises prévisibles sur le marché du pétrole tout au long de l’année prochaine, le gouvernement camerounais, en confectionnant son budget 2016, a-t-il pris l’option de tabler sur un prix du baril à 40 dollars, bien que le cours actuel soit bien supérieur à cette borne.
Pour rappel, au premier semestre 2015, le pays a connu une perte de 58 milliards de francs Cfa sur ses prévisions initiales de recettes pétrolières. Une statistique plutôt appréciable, au regard du volume des pertes annoncées en début d’année (300 milliards de francs Cfa), face à la baisse continue des cours du baril observée sur le marché international.
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Selon l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), cette filière paye pour environ 120 milliards de francs Cfa de recettes chaque année à l’Etat du Cameroun, au titre de diverses taxes. Mais, cette année, soutient Jacquis Kemleu Tchabgou, le secrétaire général de l’Ascroc, ces recettes devraient connaître une baisse de 40% (environ 50 milliards de francs Cfa).
Selon les opérateurs de cette filière, deux faits majeurs sont à l’origine de cette baisse des recettes fiscalo-douanières pourvues par la filière des oléagineux. Il s’agit d’abord de la baisse des activités des raffineurs du fait de l’insécurité dans les régions de l’Est et de l’Extrême-Nord, qui empêche l’exportation des produits vers le Tchad et la République centrafricaine.
Ensuite, il y a l’envahissement du marché camerounais par des produits importés, souvent issus de la contrebande. Cette situation, selon l’Asroc, a déjà occasionné la fermeture de trois unités de production dans la ville de Douala, avec à la clé de nombreux emplois perdus.
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En 2016, la production pétrolière au Cameroun culminera à 34,6 millions de tonnes, selon les estimations du gouvernement contenues dans le projet de loi des finances 2016 qui sera soumis à l’examen des parlementaires dans les prochains jours. Cette production est de nouveau en hausse par rapport aux 27 millions de barils produits en 2014 et aux 24,4 millions de barils de 2013.
Cependant, ces estimations sont largement en dessous des premières projections de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et de la Banque mondiale, qui tablaient plutôt sur une production 2016 qui doublerait celle de 2013, pour atteindre 57 millions de barils en fin d’année.
Cet optimisme était motivé par l’entrée en production de nouveaux champs depuis 2013, lesquels ont d’ailleurs permis que le production journalière franchisse la barre des 100 000 barils par jour cette année, contre une moyenne de 60 000 barils, ce qui n’avait jamais été revu dans le pays depuis 2002, soulignait alors la SNH dans son rapport à fin juin 2015.
Finalement, en 2016 donc, le Cameroun produira bien moins de pétrole que prévu, soit environ 23 millions de barils en moins sur les 57 millions de barils initialement projetés. Le prix actuel de l’or noir sur le marché international a-t-il entamé l’enthousiasme et le dynamisme des opérateurs du secteur pétrolier amont au Cameroun ?
Bien qu’il soit bien difficile de répondre à cette interrogation, l’on peut cependant remarquer que malgré la hausse annoncée de la production, la courbe des recettes, elle, sera plutôt descendante en 2016, du fait d’une conjoncture internationale toujours défavorable. En effet, le pays table sur une enveloppe globale de recettes pétrolières de 397,2 milliards de francs Cfa seulement, contre 774 milliards de francs Cfa cette année.
A l’observation, cette fois-ci, le gouvernement camerounais a opté pour l’extrême prudence autour de la volatilité des prix du brut, en confectionnant son budget 2016 sur la base d’un prix du baril à 40 dollars (bien que l’on soit au-dessus de ce prix actuellement), contre 89 dollars en 2015.
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A fin juin 2015, le Cameroun a engrangé 221,6 milliards de francs Cfa au titre de recettes pétrolières, contre 279, 7 milliards de francs Cfa sur la même période l’année dernière, annonce le gouvernement dans son bilan d’exécution du budget 2015 à mi-parcours. Comme prévu du fait de la crise pétrolière, ces recettes sont en baisse de plus de 58 milliards de francs Cfa par rapport à l’année dernière à fin juin, de même qu’elles sont de plus de 123 milliards de francs Cfa inférieures aux prévisions de cette année (344,8 milliards FCfa sur la période considérée).
Cependant, au regard de cette statistique, l’on semble s’acheminer vers une réduction considérable du niveau de baisse globale des recettes pétrolières dans le pays. En effet, les prévisions gouvernementales les situent à environ 300 milliards de francs Cfa en 2015. Rendu à 58 milliards de francs Cfa seulement à mi-parcours, il est de plus en plus probable que la baisse globale envisagée par les autorités publiques soit bien plus maigre.
Au demeurant, en dépit de la baisse des recettes pétrolières, les finances publiques camerounaises connaissent une croissance de l’ensemble des recettes internes à fin juin 2015. Elles se chiffrent à 1790 milliards de francs Cfa, sur des prévisions semestrielles de 1779,6 milliards de francs Cfa. Ce qui correspond à une légère augmentation d’environ 10 milliards de francs Cfa.
Cette performance est imputable au travail des administrations fiscale et douanière, qui ont réussi à mobiliser, sur les six premiers mois de l’année, respectivement 828 milliards de francs Cfa (contre 734,7 francs Cfa à fin juin 2014) et 343 milliards de francs Cfa (contre 327 milliards de francs Cfa sur la même période l’année dernière).
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La baisse des cours mondiaux du pétrole brut sur le marché international et l’insécurité aux frontières avec la RCA et le Nigéria, qui freinent les performances des administrations fiscale et douanière, ne semblent pas avoir beaucoup d’incidence sur le Trésor public camerounais. En effet, sur les six premiers mois de l’année 2015, le gouvernement a pu mobiliser 1200 milliards de francs Cfa de recettes, en dépassement de 100 milliards de francs Cfa par rapport aux prévisions initiales, selon les statistiques du ministère des Finances.
«Le Cameroun a l’avantage d’être un pays dont l’économie est diversifiée. Le pétrole, même s’il participe à la mobilisation des ressources pour notre budget, représente à peu près 20% de nos recettes. Ce qui nous permet de dire qu’avec 80% de recettes tirées de la fiscalité interne, le Cameroun est à même de faire face à ces externalités…», a expliqué le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey (photo), en marge du dernier conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Selon les prévisions du gouvernement, les recettes pétrolières camerounaises baisseront cette année d’environ 300 milliards de francs Cfa. Afin de combler ce gap dans le budget de l’Etat, le ministère des Finances a annoncé, dès le début de l’année, la mise en œuvre d’un plan pour maximiser le recouvrement des recettes fiscalo-douanières ; lequel plan s’articule, apprend-on, autour de l’élargissement de la base de l’assiette fiscale.
Pour rappel, à en croire des révélations récemment faites devant le patronat par le directeur général des impôts, le fichier national comptait environ 2500 contribuables en 2014, alors que le Cameroun compte environ 98 000 entreprises, selon un recensement de l’Institut national de la statistique (INS).
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Alors qu’il n’avait prévu de distribuer que 60,3 milliards de francs Cfa au titre de centimes additionnels communaux en 2014, le Fonds spécial d’intervention intercommunal (Feicom) est parvenu à mettre à la disposition des communes camerounaises une enveloppe totale de 76,6 milliards de francs Cfa, annonce cette institution publique.
Cette performance, les responsables du Feicom l’attribuent à une collecte plus efficace des recettes, qui sont notamment constituées, apprend-on, de centimes additionnels communaux et d’autres Impôts communaux soumis à péréquation (ICSP). Des performances qui pourraient être sinon améliorées, du moins rééditées cette année.
En effet, selon les chiffres révélés par le Feicom, la banque des communes camerounaises, le recouvrement des recettes au premier semestre 2015 a atteint 68,4 milliards de francs Cfa à fin juin dernier, contre des prévisions initiales d’un peu plus de 50 milliards de francs Cfa seulement.
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Les exploitants d’or des champs miniers de l’Est-Cameroun, région qui abrite la quasi-totalité des minerais du pays, devraient verser au Trésor public environ 2,2 milliards de francs Cfa en 2015, au titre de la taxe ad-valorem, révèle le Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Mines, Fuh Calistus Gentry.
Cette prévision est d’autant plausible que, a-t-il souligné, depuis le début de l’année 2015, le gouvernement camerounais a déjà reçu 1,7 milliard de francs Cfa au titre de cette taxe imposée aux exploitants miniers. Ces recettes sont cependant loin de refléter le niveau réel d’exploitation de l’or au Cameroun, à cause du trafic qui sévit dans le secteur.
En effet, selon les statistiques officielles, la production de l’or au Cameroun atteint 100 tonnes par an, mais seulement 10% de cette production est écoulée dans le circuit formel, les trafiquants s’adjugeant 90% de l’or produite, privant ainsi l’Etat d’importantes recettes.
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A fin mars 2015, la direction générale des impôts (DGI) du ministère camerounais des Finances a collecté 570 milliards de francs Cfa de recettes fiscales, sur des prévisions de 525 milliards de francs Cfa, en dépassement de 45 milliards de francs Cfa, a-t-on appris au sortir d’une réunion de coordination de la DGI organisée le 11 mai 2015 à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest du pays.
Cette performance, soutient-on à la DGI, est liée à un ensemble de réformes implémentées depuis bientôt un an au sein de cette administration. Au rang de ces réformes, l’on peut citer la création et la multiplication des centres des impôts des moyennes entreprises (Cime) pour le suivi des PME qui représentent 85% des entreprises camerounaises, la possibilité de remplir sa déclaration via le net, ou encore le payement de la taxe foncière via le mobile.
Pour rappel, l’enveloppe budgétaire de l’Etat du Cameroun, pour le compte de l’exercice 2015, est équilibrée en recettes et dépenses à la somme de 3 476,6 milliards de francs Cfa, dont plus de 2000 milliards de francs Cfa à mobiliser au moyen de la collecte des recettes fiscalo-douanières.
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En 2014, les recettes douanières collectées dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun ont chuté d’un peu plus d’un milliard de francs Cfa, a-t-on appris le 22 janvier 2015 à Yaoundé, au cours d’une journée de réflexion organisée par la direction générale des douanes du ministère des Finances, sous le thème : «les Douanes camerounaises face au défi de la gestion coordonnée des frontières en conjoncture d’insécurité».
«Avant, en termes de recettes, nous réalisions environ 5 milliards de francs Cfa par an. Le gros des recettes provenant des postes douaniers de Fotokol et de Kousseri (…) Pour l’exercice 2014, nous avons réalisé 3,9 milliards de francs Cfa de recettes, grâce à l’excellent comportement du poste de Fotokol au premier semestre. Mais, les chiffres ont chuté à partir de juillet avec le bombardement de ce poste par Boko Haram», indique Jean Marie Wetondieu, chef secteur des Douanes de l’Extrême-Nord.
Face à l’insécurité grandissante, souligne ce responsable des douanes camerounaises, «décision a été prise de suspendre les activités dans certains postes comme ceux de Fotokol, Kolofata, Dabanga, Limani, Mblamé», où les incessantes attaques de la secte islamiste nigériane ont abouti à des enlèvements, voire à des morts d’hommes.
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