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Yaoundé - 29 mars 2024 -

La Société de développement du coton (Sodecoton), entreprise parapublique et fleuron de l’agro-industrie dans la partie septentrionale du Cameroun, vient de lever 35 milliards de francs Cfa auprès de cinq banques locales, afin de gérer sa campagne 2016. Ce crédit, apprend-on, est extensible à 40 milliards de francs Cfa, en fonction des besoins qu’exprimera la société agro-industrielle.

Une fois de plus pilotée par la Commercial Bank of Cameroun (CBC), qui a injecté 8 milliards de francs Cfa dans la cagnotte, cette opération a connu la participation d’Afriland First Bank, le plus gros contributeur avec 15 milliards de francs Cfa ; la Bicec (6 milliards FCfa), UBA (5 milliards FCfa) et la Société générale (un milliard FCfa).

Les fonds ainsi mobilisés, apprend-on, serviront à acheter du coton auprès des petits producteurs. Pour rappel, la Sodecoton encadre officiellement plus de 250 000 petits producteurs dans la partie septentrionale du Cameroun.

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Le gouvernement camerounais va bientôt contracter un prêt d’un montant total de 48,2 milliards de francs Cfa auprès de l’International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC), une filiale du groupe de la Banque islamique de développement (BID).

L’information est révélée par un décret du chef de l’Etat habilitant le ministre de l’Economie à signer cet accord pour le compte du gouvernement camerounais. Selon le texte présidentiel, ce financement servira à «l’achat d’intrants agricoles et de graines de coton, et leur vente au gouvernement du Cameroun».

La destination de ce financement laisse penser qu’il s’agit là d’un nouvel appui de la BID à la Société de développement du coton (Sodecoton), entreprise publique qui fait office de fleuron de l’agro-industrie dans la partie septentrionale du Cameroun.

En effet, la BID fait partie des principaux bailleurs de fonds de cette entreprise, qui, pour préparer ses campagnes, contracte généralement d’importants prêts aussi bien auprès des banques locales que des institutions financières internationales, afin de fournir des intrants et de rémunérer les producteurs qu’elle encadre dans la partie septentrionale du pays.

 

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Le nouveau Directeur général adjoint de la Société de développement du coton (Sodecoton), le géant de l’agro-alimentaire dans la partie septentrionale du Cameroun, s’appelle Alexandre Martin Rémy Marie Lepage. Il a officiellement pris ses fonctions le 1er septembre 2015, a-t-on appris dans une annonce légale publiée ce 23 novembre 2015.

Alexandre Martin Rémy Marie Lepage remplace Henri Clavier (photo), DGA de la Sodecoton depuis 2007, qui a été rappelé à Paris par Geocoton, actionnaire de la Sodecoton auquel échoit le poste de DGA de cette entreprise parapublique camerounaise.

Très influent au sein de l’entreprise sous l’ère Iya Mohamed, l’ancien DG de la Sodecoton actuellement emprisonné pour détournements de deniers publics, Henri Clavier, qui a officiellement quitté ses fonctions depuis le 1er janvier 2015, n’a jamais été inquiété par la justice camerounaise.

 

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Les producteurs de coton en activité dans les régions septentrionales du Cameroun attendent d’être payés depuis six mois, apprend-on de bonnes sources. A l’origine de ces retards de payement plutôt rare chez ces producteurs, les tensions de trésorerie que vit actuellement la Société de développement du coton (Sodecoton), suite aux retards dans l’exportation de ses cargaisons de coton fibre, explique Bebnoné Payouni, le Vice-président de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPCC).

Face au malaise qui couve au sein de la corporation des producteurs de coton, révèle Le Quotidien de l’Economie, l’Etat camerounais aurait décidé de mettre à la disposition de la Sodecoton une enveloppe de 30 milliards de francs Cfa, pour permettre à cette entreprise publique d’honorer ses engagements vis-à-vis des producteurs, en attendant le renflouement des caisses grâce au produit des ventes de coton.

Pour rappel, la Sodecoton encadre environ 250 000 producteurs. Afin de régler ses achats de coton auprès des producteurs à temps, l’entreprise recourt souvent à des crédits généralement obtenus auprès des banques locales. Le 27 janvier 2015, ce sont 36,5 milliards de francs Cfa qui ont été levés auprès d’un pool de cinq banques locales à l’effet d’acheter 266 400 tonnes de coton auprès des producteurs en 2015.

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«Enjeux et défis des OGM pour un développement durable du Cameroun». C’est sur ce thème que s’ouvre le 8 septembre 2015, et ce jusqu’au 10 septembre prochain, le tout premier forum national sur les OGM au Cameroun. Organisé par le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, cette rencontre regroupera les universitaires, les entreprises, les administrations publiques, les instituts de recherche, etc.

Les échanges prévus au cours de cette rencontre, apprend-on, vont «permettre au gouvernement de prendre des mesures de prudence, afin d’assurer la protection de son espace environnemental, social, culturel et économique, et d’opérer ainsi des choix face aux enjeux de la biotechnologie moderne. Cette initiative s’inspire du contexte actuel marqué par la manipulation transgénique des êtres vivants et sur le difficile consensus sur les OGM au niveau mondial».

Dans une étude intitulée «Alerte aux OGM», le Dr Wilfried Mbatcham, chercheur en biotechnologie, révèle que «25% des produits qui existent au Cameroun sont génétiquement modifiés». Parmi ces produits, soutient-il, l’on trouve les céréales telles que le riz, les farines pour enfants, et des huiles faites à base de soja, tous des produits importés.

Cependant, localement, les OGM ne sont pas encore véritablement d’actualité. Seule la Société de développement du coton (Sodecoton) a déjà clairement exprimé son vœu d’introduire le coton transgénique au Cameroun, afin d’accroître sa production.

Pour ce faire, entre 2012 et 2014, des études ont été effectuées en milieu clos. Selon les prévisions de cette agro-industrie, les essais en milieu ouvert débuteront cette année, pour une production effective du coton transgénique qui pourrait intervenir au bout de 3 ans, apprend-on de sources autorisées.

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Le Tribunal criminel spécial (TCS) a condamné, le 3 septembre 2015, Iya Mohamed, l’ancien directeur général de la Sodecoton, à une peine d’emprisonnement de 15 ans, pour détournement de deniers publics. Les conseils de l’ancien patron du fleuron de l’agro-industrie dans la partie septentrionale du Cameroun ont d’ores et déjà annoncé qu’ils formeront un pourvoi en cassation devant la Cour suprême du pays, pour obtenir soit une réduction, soit une annulation de cette peine.

L’ancien DG, en compagnie de Mahamat Karagama, ancien directeur des ventes de l’entreprise, et Christophe Mbaiougam, un cadre de la Sodecoton (ces deux collaborateurs ont été condamnés à vie) ; devra par ailleurs payer solidairement une amende de plus de 12 milliards de francs Cfa.

Pour rappel, Iya Mohamed et une dizaine de ses collaborateurs étaient poursuivis pour détournement en co-action, d’une somme d’un peu plus de 11 milliards de francs Cfa. Ces malversations financières avaient été révélées par un rapport du Contrôle supérieur de l’Etat, qui a enquêté sur la gestion de la Sodecoton entre 2005 et 2009.

Avant le verdict du TCS du 3 septembre 2015, le Conseil de discipline budgétaire et financier du Contrôle supérieur de l’Etat avait déjà prononcé, au cours de sa session du 27 mars 2013, une déchéance de 7 ans contre Iya Mohamed.

 

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Le contrat pour la fourniture de 1000 tonnes de fil d’acier de phosphate devant servir pour l’emballage de balles de coton à la Sodecoton, pour le compte de la campagne cotonnière 2015-2016, vient d’être confié à la société DTS & Partners Consulting, a-t-on appris dans un communiqué officiel du ministre camerounais des Marchés publics, Abba Sadou.

Selon les termes de ce contrat d’un montant de près de 950 millions de francs Cfa, une première commande de 400 tonnes doit être livrée dans un délai de 90 jours, à compter de la date de notification de l’ordre de service ; tandis que les autres 600 tonnes seront livrées en deux lots de 300 tonnes, dans des délais respectifs de 120 et 150 jours.

Pour rappel, afin de financer la campagne cotonnière courante, la Sodecoton, qui vise une production de 266 400 tonnes en 2015-2016, a levé des financements d’un montant de 36,5 milliards de francs Cfa auprès d’un pool de cinq banques locales. C’était le 27 janvier 2015.

 

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Trois compagnies d’assurance camerounaises viennent d’être déclarées adjudicataires du marché relatif à la souscription d’une assurance dommage globale à la Société de développement du Coton (Sodecoton), pour le compte des exercices 2015, 2016 et 2017, a annoncé le gouvernement dans un communiqué officiel.

Plus de 50% de ce contrat d’un montant total d’un peu plus d’un milliard de francs Cfa a été raflé par la filiale camerounaise du groupe Saham, pour la somme de 577,5 millions de francs Cfa. Activa assurances s’en tire avec 262,5 milliards de francs Cfa, contre 210 millions de francs Cfa pour Zenith assurances.

Chanas assurances, autrefois leader du marché de l’assurance au Cameroun, mais qui est empêtré depuis quelques années dans des querelles de leadership en interne, échoue au pied du podium, au même titre que d’autres postulants tels que Nsia, Saar, Area, etc.

 

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Le gouvernement camerounais vient de lancer, pour le compte de la Société de développement du coton (Sodecoton), le fleuron de l’agro-industrie dans la partie septentrionale du pays, deux appels d’offres internationaux pour le recrutement de prestataires devant lui fournir 600 000 chaussettes d’emballages (en deux lots) et 1000 tonnes de fil en acier de phosphate, pour l’emballage de balles de coton, dans le cadre de la campagne cotonnière courante.

Les entreprises intéressées par ces deux marchés, dont les coûts prévisionnels sont respectivement de 1,1 milliard de francs Cfa et d’un milliard de francs Cfa, ont jusqu’au 1er et 9 juillet 2015 pour faire parvenir leurs offres au ministère des Marchés publics, à Yaoundé.

Pour rappel, au cours de l’actuelle campagne, la Sodecoton ambitionne d’acheter 266 400 tonnes de coton auprès des 250 000 producteurs qu’elle encadre dans l’Extrême-Nord du pays, a indiqué le DG de l’entreprise, Abdou Namba. C’était le 27 janvier 2015, au cours de la signature d’un accord de prêt de 36,5 milliards de francs Cfa avec un pool de cinq banques locales, en vue du financement de la campagne cotonnière 2014-2015.

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Le Crédit du Sahel est un acteur majeur de l’intermédiation financière dans les zones rurales du Nord du Cameroun. Aujourd’hui dans une phase de son expansion, il se trouve contraint d’avoir un partenaire stratégique qui puisse l’accompagner. Son DG et membre fondateur a accepté de nous parler des promesses de cet établissement de microfinance en termes d’inclusion financière, mais aussi de ses succès et de ses défis.

Agence Ecofin : Au terme de l’exercice qui s’est achevé le 31 décembre 2014, que représente en chiffres le Crédit du Sahel ?

Daniel Kalbansou : Pour la période dont vous faites mention, le Crédit du Sahel représente 17 agences dont 13 dans la zone septentrionale et 4 dans la partie Sud du pays. Nous avons à peu près 200 employés, un total du bilan de 16 milliards de francs Cfa, un encours de crédit proche de 12 milliards, dont les 2/3 sont accordés au monde rural, principalement des paysans agriculteurs et éleveurs. Nous comptons à peu près 60 000 comptes ouverts, mais nous couvrons bien plus d’individus. Car, 10 000 de ces comptes appartiennent à des groupements de paysans, qui comptent pas moins de 80 000 personnes, lesquelles choisissent cette option pour mutualiser les coûts liés à la possession et la gestion d’un compte, et aussi bénéficier plus facilement de ses avantages. Nous avons par exemple financé des groupements à hauteur de 50 millions de francs Cfa, ce qui n’aurait pas été possible pour un paysan seul.

Agence Ecofin : Dans la chaîne de production de l’économie, vous semblez travailler avec le bas de la pyramide, notamment des petits producteurs qui évoluent dans le secteur primaire agricole. Vous étiez un des invités de la conférence de Brazzaville sur l’inclusion financière en Afrique centrale, comment se décline la promesse d’inclusion financière au niveau de votre établissement de microfinance ?

Daniel Kalbansou : La conférence de Brazzaville était très importante. Notre objectif à nous était d’abord de rencontrer les décideurs et chercher à comprendre ce qu’ils ont à nous proposer dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Il était également pour nous question de savoir ce qu’ils proposent en termes de soutien pour aider la microfinance à surmonter ses défis qui sont de plusieurs ordres, notamment la formation, la fiscalité, le financement et l’organisation. Enfin, il était question de bénéficier du partage des connaissances, qui est fondamental pour nous.

Dans le cadre de notre développement, le Crédit du Sahel a envoyé des personnes au Kenya, pour s’imprégner par exemple de l’Agency Banking. Car, 17 agences ce n’est pas suffisant. Ce sera un bon palliatif à la création d’agences propres, dans la mesure où cela coûte assez cher (entre 15 et 20 millions de FCfa). Le principe est celui d’avoir des points de vente dans les zones reculées. Evidemment, il y aura tout un dispositif de suivi par biométrie ou GPS. Dans les trois ou quatre prochains mois, nous voulons le mettre en œuvre.

Agence Ecofin : On a pu relever dans les échanges sur cette inclusion financière, que le défi n’est pas seulement celui de mettre en place l’infrastructure. Il y a aussi celui de pouvoir trouver le client crédible qui puisse garantir que les avances qui lui ont été faites seront remboursées en principal et intérêts. A Brazzaville, vous avez partagé avec vos collègues un système de remboursement en nature. Est-ce que vous pouvez nous l’expliquer ?

Daniel Kalbansou : Le Crédit du Sahel a 17 ans d’expérience de microfinance dans la grande région Nord du Cameroun. On s’est rendu compte que le non remboursement des avances reçues par les paysans n’est pas toujours lié à la mauvaise foi. La plupart du temps, l’argent qu’ils reçoivent de nous sert à financer des engrais et autres intrants. Sauf qu’à la récolte, du fait combiné de la hausse de l’offre et de la nécessité pour eux d’avoir des revenus, ils se trouvent obligés de vendre leurs productions à des prix qui ne sont pas toujours suffisants pour couvrir la totalité de leurs charges, y compris le remboursement de leurs crédit.

Nous avons donc eu l’idée de financer en amont l’acquisition des intrants afin d’accroître la production, et de récupérer à la récolte, la part de production qui, à l’évaluation, permettra que nous puissions obtenir notre remboursement. Nous gardons cette production en garantie dans un système d’entreposage que nous avons mis en place. Ce stock est gardé 2 ou 3 mois, au terme desquels les prix repartent généralement à la hausse. A ce moment-là, nous vendons la production collectée et nous prélevons nos revenus d’intérêts. Lorsqu’il y a un surplus, nous le mettons dans les comptes à la disposition des paysans concernés. Donc, en amont, nous soutenons l’amélioration des volumes produits, et en aval, nous trouvons des marchés pour les surplus de production pouvant permettre d’obtenir un remboursement des avances consenties.

Depuis un an, nous avons essayé de perfectionner le mécanisme, qui, finalement, est une intervention dans la chaine des valeurs. A notre niveau, nous avons ajouté le concept de financement équitable. Car, au final, nous prenons la production du paysan à un prix supérieur à celui qu’il peut tirer par ses propres moyens sur le marché. Et puis, lorsque nous vendons, s’il y a un surplus, il reçoit un bonus. Cela l’encourage à revenir prendre du crédit et à honorer ses engagements.

Agence Ecofin : Dans ce mécanisme, on voit une prise de risque bien calculée et bien mesurée. Mais au final, l’architecture du recouvrement entraine la mise en place de toute une infrastructure. Quelle est la charge d’intérêt associée à ce mécanisme de financement, et surtout la marge en termes de produits d’intérêts?

Daniel Kalbansou : Je reconnais que le mécanisme connait une bonne portion de risques. Seulement, lorsque nous sommes entrés dans la chaine de valeur, nous avons procédé à des calculs, notamment sur le prix d’achat, le transport, le stockage, le décorticage, et enfin la vente. Notre défi était de nous assurer que le coût total de nos engagements ne dépasser pas les prix sur le marché, au moment où nous allions mettre la production en vente. La modélisation a permis de voir que l’opération était faisable. La marge par sac était située entre 2000 et 3000 FCfa, soit un rendement global situé entre 15% et 20% si le sac de riz par exemple est vendu à 14 ou 15 000 FCfa.

Mais, il est très important de bien analyser le marché et remonter la filière. Au final, le model semble bien marcher. Car, maintenant, les paysans qui n’ont pas toujours des stratégies d’identification de marché nous apportent leurs propres produits au-dessus de la part que nous prélevons en garantie pour le remboursement des crédits, afin que nous les aidions à vendre. C’est une expérience qui a beaucoup marché au Mali.

Agence Ecofin : Dans ce processus d’adaptation, l’établissement de microfinance ne fait plus seulement la collecte des dépôts et l’octroi du crédit, mais il fait aussi dans la vente des commodities (matière première) et même dans la première transformation. C’est une innovation pour ce qui est de l’intermédiation financière au Cameroun. Comment tout cela s’agence-t-il aux défis de régulation. Car, finalement, le remboursement de la créance est sujet à la spéculation ?

Daniel Kalbansou : Je voudrais préciser que la régulation du secteur des EMF en Afrique centrale permet à ces dernières de réaliser 20% de leurs chiffres d’affaires dans des activités autres que l’octroi de crédit ou la collecte de l’épargne sur toutes ses formes. J’ai eu la chance d’appartenir au comité de rédaction de ce texte. Son esprit était de trouver une compensation à une activité dans laquelle le risque est trop élevé, et la marge très faible. Donc, nous restons dans la légalité. Quand nous prenons le stock en garantie, ce n’est pas une opération d’achat pour revendre. C’est cela l’avantage avec les règlements Cemac. Maintenant, ce qui n’est pas règlementé dans notre sous-région, c’est ce système d’Agency Banking. Je crois que chez nous, il faut commencer et la règlementation va suivre.

Agence Ecofin : Le Cameroun avance dans son processus de création d’une bourse des matières premières. Est-ce que le crédit du Sahel a analysé cette avancée comme une opportunité pour le développement des crédits adossés sur les matières premières agricoles ?

Daniel Kalbansou : C’est une avancée réelle, mais qui comporte encore un certain nombre de défis à nos yeux. Le premier est celui de la valeur effective des produits qui seront négociés sur cette place. Est-ce qu’ils vont prendre en compte les prix à la production, ou alors celui d’arrivée des produits sur les marchés, qui parfois sont majorés des charges liées au transport et à tout un système de spéculation ? Je pense que la mise en place de cette bourse doit impérativement s’accompagner d’un système de facilitation au commerce bien huilé (réseau de transport, d’entreposage et de conservation).

Par ailleurs, il doit y avoir un système de protection totale ou partielle de certains produits. De l’époque où j’étais député, j’ai posé le problème de l’ouverture de notre marché au riz importé. Car, cela tue la production locale qui souffre énormément pour arriver sur les marchés. Les mêmes préoccupations vont se poser ici. Il faut peut-être subventionner le transport des matières premières agricoles à l’intérieur du pays et de la sous-région. Rien n’est encore clair sur la gestion de la chaine des valeurs des produits agricoles qui seront négociés sur cette bourse. Dans une perspective d’achat équitable, je vois mal comment une telle institution va être une solution. Car, au final, le paysan continuera de voir ses revenus décroitre, au profit de l’accroissement des marges de personnes pour qui l’agriculture se résume à des ordres d’achat ou de vente.

Agence Ecofin : Quelles sont les perspectives en chiffres du Crédit du Sahel sur les cinq prochaines années ? Une augmentation de capital est-elle finalement envisagée pour faire face à cette énorme demande des institutionnels et des marchés ?

Daniel Kalbansou : Nous réfléchissons sérieusement sur nos perspectives. L’année dernière, nous avons décidé d’une augmentation de notre capital, pour le porter de 200 millions de FCfa à 2 milliards de FCfa. Au départ, nous avons donné un délai à nos actionnaires afin de jouir de leurs droits préférentiels de souscription. Mais, selon la loi, au terme d’un certain délai, si les actionnaires n’ont pas pu s’activer et n’ont pas libéré, on ouvre le capital au public. Aujourd’hui, l’augmentation du capital est ouverte à tout le monde. Actuellement, sur les 2 milliards de FCfa que nous recherchons, nous avons déjà mobilisé 1,3 milliard de FCfa. Donc, nous sommes encore en quête de partenaires.

D’un autre côté, nous avons reçu le contrôle de la Cobac (superviseur des banques en Afrique centrale ndlr), qui nous a dit que le Crédit du Sahel a besoin d’un partenaire de référence. Nous sommes donc à la recherche de ce partenaire de référence, qui pourra prendre 20% de notre capital et servir d’assistant technique. Nous pensons que d’ici 5 ans, nous devons atteindre 25 milliards de FCfa de total de bilan, contre 16 milliards aujourd’hui. Cela n’est pas une utopie. Car, le conseil d’administration nous a permis d’ouvrir une agence dans une zone de production de coton et de maïs.

Par ailleurs, la Sodecoton nous a contacté pour nous informer de ce que nous allons gérer les paiements au profit des paysans pour près de 70 milliards de FCfa, dans le cadre de leur objectif visant à bancariser les règlements effectués à leurs paysans. Nous sommes deux qui avons été retenus depuis l’année dernière, avec Ecobank Cameroun. C’est pour cela que nous voulons multiplier les banques mobiles. Car, si dans les 5 ans on obtient que 20% des règlements de la Sodecoton, c’est beaucoup d’argent pour nous en termes de rémunération sur services rendus. Les opportunités sont nombreuses et nous avons un bon espoir pour l’avenir.

Propos recueillis par Idriss Linge

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