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Yaoundé - 20 avril 2024 -

Les actionnaires de la Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID) sont appelés à faire preuve de patience concernant le devenir de leurs investissements, a indiqué la Communauté urbaine de Douala (CUD). « À date, les caisses de la SMID sont vides. Nous avons engagé des procédures judiciaires contre ses créanciers, mais elles sont bloquées pour l’instant », a précisé le chef de la division des affaires juridiques et du contentieux de la mairie de la ville de Douala, Moukete Ekoume, lors d’une rencontre avec la presse le 16 avril 2024 à Douala. Ce dernier a également révélé que certains actionnaires ont porté l’affaire devant le Tribunal criminel spécial (TCS) pour signaler un détournement présumé de fonds par les anciens dirigeants de la société. Moukete Ekoume encourage les actionnaires à maintenir la pression.

La SMID est en état de faillite depuis sa mise sous administration provisoire le 12 février 2021, dix-sept mois après la nomination de son premier directeur général, Ralph Pout. À en croire le chef de division des affaires juridiques et du contentieux de la mairie de Douala, la SMID a dépensé tout son capital évalué à 5 milliards de FCFA, avec des créances estimées à plus de 3 milliards de FCFA. Elles sont nées essentiellement des « transferts frauduleux ».

Transferts frauduleux

Le premier transfert concerne une avance de 1,5 milliard de FCFA accordée à Neo Industry, dirigée par Emmanuel Neossi, qui était en charge de la construction du marché de New Deido. Cependant, selon un rapport d’audit du cabinet Okalla Ahanda et Associés, les travaux n’ont jamais été entrepris. De plus, la mairie de Douala indique que ces fonds ont été « illégalement » transformés en prêt participatif destiné à la construction d’un Business Center à Bonanjo, sur un terrain appartenant à la succession Ngankoué. En outre, il est révélé que des fonds, dont les montants n’ont pas été spécifiés, ont également été avancés en faveur de la succession Ngankoué pour l’achat du terrain à Bonanjo, prévu pour le même projet de Business Center.

Dans le même sillage, Moukete Ekoume révèle que sur les 100 millions de FCFA promis à l’association Action Solidarité, une avance de 30 millions a été effectuée. Cette association était dirigée par Hilaire Ekongolo, qui était également l’ancien chef de cabinet de Fritz Ntonè Ntonè, ex-délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD) et président du conseil d’administration de la SMID. Le comité d’audit de la SMID de l’époque avait signalé que cette association n’avait aucune existence légale et que ce placement était irrégulier.

L’autre transaction financière dévoilée par la CUD concerne la construction d’un espace de loisirs sur la place de la Besseke à Bonanjo. L’entreprise Dick’s, désignée adjudicataire, a entamé les travaux. Un audit mené par la SMID a cependant mis en lumière des surfacturations atteignant 909 millions de FCFA. La Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) est aussi pointée du doigt. D’après la CUD, cette autorité de régulation des marchés financiers de la Cemac (Cameroun, Tchad, Gabon, Congo, Centrafrique, Guinée-Équatoriale) aurait perçu le double des frais prévus par la réglementation.

Administration déléguée

Depuis juin 2022, apprend-on, la SMID est placée sous l’administration déléguée de la Communauté urbaine de Douala (CUD). Cette dernière gère les affaires courantes et a pour mission de récupérer les sommes mentionnées précédemment et de lancer une étude avec un cabinet pour apprécier la faisabilité d’une relance des projets. Créée en 2018 par la CUD, la SMID a débuté avec un capital initial de 5,4 milliards de FCFA, alors que 10 milliards étaient sollicités. À sa création, elle était considérée comme la première société d’économie mixte locale de gestion patrimoniale de Douala et du pays, avec une durée de vie prévue de 99 ans. La structure de son actionnariat comprend 23% de participation de la CUD (catégorie A), 10% pour les entreprises publiques (catégorie B), 20% pour les entreprises privées (catégorie C) et 47% pour les personnes physiques (catégorie D).

Lors de son appel public à l’épargne en 2018, le prix de l’action était fixé à 10 000 FCFA, chaque souscripteur devant acquérir au minimum 15 actions. Un dividende annuel par action était projeté à 1360 FCFA, pour un taux de rentabilité interne de 17,3%. Le délai de récupération des investissements était estimé à 6,6 ans. L’objectif à long terme de la SMID était de mobiliser, d’ici à 2025, 1400 milliards FCFA pour financer la construction d’infrastructures telles que le « Centre international des conférences de Douala » pour 12,4 milliards FCFA, la « gare routière multimodale de Bonabéri » pour 1,9 milliard, la « Forêt urbaine » dans la vallée de la Bessékè pour 2,29 milliards, et le « parc des expositions de Douala » estimé à 8,5 milliards FCFA.

Frédéric Nonos

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En 2023, les six pays membres de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) ont réussi à lever un montant total de 4 336,3 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac), comme l’indique le rapport de politique monétaire publié en mars 2024 par cette institution financière. Ce montant est inférieur de près de 2 500 milliards de FCFA à celui levé par les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur leur propre marché sous-régional des titres publics. Selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), les nations de l’Uemoa (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) ont collecté 6 829,6 milliards de FCFA sur le marché des titres en 2023.

Selon l’institut d’émission des pays de la Cemac, sur le total des fonds mobilisés par les États en 2023, 2 435,3 milliards de FCFA ont été levés grâce aux bons du Trésor assimilables (BTA), des titres de court terme dont la maturité ne dépasse pas 52 semaines. Par ailleurs, les émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA), des titres à plus long terme avec des maturités variant de 2 à 10 ans, ont permis de mobiliser 1 901 milliards de FCFA. Dans l’Uemoa, bien que la répartition des financements par maturité des titres n’ait pas été spécifiée, il est à noter que sur un total de 7 150,6 milliards de FCFA de titres émis en 2023 par les États (l’émetteur n’obtient pas toujours la totalité de l’enveloppe sollicitée, NDLR), 3 546 milliards de FCFA correspondaient aux OTA et 3 604 milliards de FCFA aux BTA.

En d’autres termes, alors que dans l’Uemoa, on observe un équilibre presque parfait entre les besoins de financement de la trésorerie et ceux des investissements publics, les statistiques de la Beac montrent qu’en 2023, les pays de la Cemac ont principalement sollicité le marché monétaire pour répondre à leurs besoins ponctuels de trésorerie plutôt que pour financer des infrastructures. En effet, selon les experts financiers, alors que les émissions obligataires, de par leurs maturités, sont plus adaptées au financement de projets, les BTA sont utilisés pour couvrir des besoins de trésorerie à court terme. Cette tendance à privilégier les besoins de trésorerie plutôt que les investissements est d’autant plus manifeste que la majorité des fonds mobilisés par les États l’a été via des émissions de titres à très court terme, notamment les BTA à 13 et 26 semaines de maturité.

En effet, selon le dernier rapport sur la politique monétaire publié par la Beac, il ressort que « les bons à 26 semaines sont restés les plus prisés (en 2023), avec un montant total émis de 1 353,6 milliards de FCFA, représentant 55,6% du total des émissions de BTA sur la période. Les BTA à 13 semaines arrivent en deuxième position avec un montant émis de 679,8 milliards de FCFA. Les BTA à 52 semaines sont les moins émis, avec un montant global de 401,9 milliards de FCFA ». En d’autres termes, en 2023, par émissions de BTA à 26 semaines, les États de la Cemac ambitionnaient de lever presque quatre fois plus de financements que l’enveloppe sollicitée par le biais des BTA à 52 semaines, qui offrent pourtant une période de remboursement beaucoup plus longue.

Cette ruée vers le financement de la trésorerie publique a été observée dans presque tous les pays de la communauté durant la période concernée. D’après les données de la banque centrale, 71% des valeurs émises par le Cameroun étaient des BTA de 26 semaines de maturité. Pendant la même période, le pays a émis pour 151 milliards de FCFA de BTA à 13 semaines, soit plus que les 106,6 milliards de FCFA d’émissions d’OTA réalisées sur toute l’année, contre seulement 70,4 milliards de FCFA de titres à 52 semaines de maturité.    

Brice R. Mbodiam

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Le 17 avril 2024, le Cameroun a procédé au remboursement de 39,8 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Reconnu pour sa solvabilité depuis l’inauguration de ce marché il y a près de 13 ans, le Cameroun a utilisé sa stratégie habituelle d’emprunt pour effectuer ce remboursement.

À cet effet, deux nouvelles émissions de bons du Trésor assimilables (BTA) ont été réalisées le 15 avril, soit deux jours avant la date de remboursement. Ces émissions, consistant en des titres à 26 semaines pour 40 milliards de FCFA et à 52 semaines pour 25 milliards de FCFA, ont permis de lever 49,4 milliards de FCFA auprès des investisseurs. Cette somme a non seulement couvert le remboursement dû, mais a également généré un excédent de trésorerie de 10 milliards de FCFA pour le Cameroun.

Les taux d’intérêt appliqués lors de ces opérations ont reflété la tension croissante sur le marché, qui a vu ses exigences s’accroître au fil des mois en raison d’une politique monétaire restrictive. Le Cameroun a offert un taux d’intérêt moyen de 6,3% sur les BTA à 26 semaines et de 6,5% sur ceux à 52 semaines, des taux nettement supérieurs au plafond de 3% qui était couramment pratiqué par le Trésor public camerounais sur ces titres il y a quelques années.

BRM

En marge de la quatrième édition du Cameroon Investment Forum (CIF), tenue à Douala le 17 avril 2024, l’Agence de promotion des investissements (API) a formalisé sa collaboration avec le Port autonome de Kribi (PAK) et la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi) en signant deux mémorandums d’entente. Ces accords visent à faciliter l’accès des investisseurs aux zones économiques et industrielles ces deux structures.

Pour le PAK et la Magzi, il s’agira de fournir à l’Agence de promotion des investissements (API) des informations sur les zones économiques et industrielles disponibles. Ils s’engagent également à prioriser les demandes de structures qui passent par l’API pour l’acquisition de terrains dans ces zones, explique Emmanuel Ako Tamungang, chef de cellule de la stratégie à l’API. De son côté, l’API se chargera de promouvoir ces zones auprès des investisseurs, facilitant ainsi leur accès et acquisition, ce qui devrait alléger les procédures et formalités pour les opérateurs économiques. Cette collaboration inclut la création d’un guichet administratif unique pour simplifier la mise en œuvre de cette convention.

La loi n°2013/11 du 16 décembre 2013, qui régit les zones économiques au Cameroun, définit une zone économique comme un espace comprenant une ou plusieurs aires géographiques équipées d’infrastructures permettant aux entités installées de produire des biens et services dans des conditions optimales. Les zones industrielles, quant à elles, sont des terrains répondant à des normes techniques et juridiques, conçus pour accueillir des activités industrielles. Actuellement, le domaine foncier de la Magzi englobe huit zones industrielles réparties dans sept régions du Cameroun.

SG

Au cours d’un dîner thématique sur les indications géographiques (IG), organisé le 17 avril 2024 à Douala, le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim, Fuh Calistus Gentry (photo), également administrateur pays de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), a invité les restaurateurs africains à mutualiser les recettes réalisées à partir des produits bénéficiant d’une indication géographique en Afrique pour générer des revenus.

« Aujourd’hui, il est difficile pour chaque pays africain de promouvoir sa cuisine au niveau international et d’en tirer profit. Il serait beaucoup plus rentable de mutualiser nos produits labélisés et de proposer des menus dans les restaurants afin d’engranger davantage de recettes », a suggéré le membre du gouvernement. Fuh Calistus Gentry estime que ces produits apportent une valeur ajoutée pour les producteurs, les restaurateurs et les États. Il souhaite également voir organiser des dîners thématiques autour de ces produits dans les capitales européennes (Paris, Londres, Bruxelles) pour les valoriser.

À Douala, plus de 25 indications géographiques ont été mises en avant lors du dîner thématique organisé par le projet droit de propriété intellectuelle et innovation en Afrique (AFRIPI), financé par l’Union européenne (UE). De l’Attieke des Lagunes de Côte d’Ivoire au poulet sauté à l’échalote de Bandiagara au Mali, en passant par les légumes sautés au Nsukka Yellow Pepper du Nigeria et le steak au poivre de Penja du Cameroun, les responsables de l’OAPI et ses partenaires ont savouré les saveurs de ces produits qui constituent « des labels et des sources de revenus significatives pour ces pays », a souligné Denis Loukou Bohoussou, directeur général de l’OAPI.

Le poivre de Penja, par exemple, dont le kilogramme a vu son prix passer de 2 500 à 3 000 FCFA en 2008 à près de 20 000 FCFA en 2022 sur le marché local, après sa labélisation IG par l’OAPI en 2013. L’indication géographique souligne un lieu ou une région de production spécifique et certifie les qualités caractéristiques des produits originaires de ce lieu. Ce dispositif vise à améliorer la transparence pour le consommateur sur l’origine et le mode de fabrication des produits, tout en reconnaissant et en valorisant des savoir-faire et des produits locaux.

Ce dîner thématique s’est déroulé en marge du colloque international sur le développement des indications géographiques en Afrique, qui se tient du 17 au 19 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Frédéric Nonos

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Le ministère des Relations extérieures a révélé que la société ivoirienne Impact Palmarès R&D SAS va gérer pendant 10 ans, renouvelables, son service d’obtention de visa électronique, à travers la construction d’un data center à Yaoundé. La pose de la première pierre du chantier de construction du futur Centre de transformation digitale du ministère des Relations extérieures (Minrex), a eu lieu le 16 avril 2024 à Yaoundé. Le centre sera construit en mode partenariat public-privé par la société Impact Palmarès R&D SAS « pour le financement, la conception, l’uniformisation des prestations consulaires au Cameroun pour une période de 10 ans renouvelables », a indiqué au quotidien d’Etat, Patrice Koe Jr. le directeur de la communication, de la documentation et des archives diplomatiques au Minrex.

D’après ce responsable, la construction d’un data center pour les services du visa fait partie d’un projet d’uniformisation et de sécurisation des prestations consulaires du Cameroun qui comprend la composante système informatique, et la construction du Centre de transformation digitale.

Bien que décrié par de nombreux usagers pour bugs enregistrés, le Minrex vante les performances de la plateforme de e-visa en service depuis 2023. Ainsi, fait savoir Patrice Koe Jr entre le 30 avril 2023 et le 30 mars 2024, le Cameroun a accueilli 157 688 personnes enregistrées sur cette plateforme.

Le partenariat avec Impact Palmarès R&D SAS, dont le montant n’a pas été révélé par le gouvernement, a été signé en 2022. « Depuis lors, plusieurs réalisations concrètes sont à inscrire dans le cadre de la mise en œuvre de cet important projet. Il s’agit notamment de la mise sur pied d’une plateforme numérique pour la gestion des prestations consulaires du Cameroun en général et des flux des visiteurs entrants et sortants sur le territoire national en particulier l’équipement et la mise en fonctionnement de 44 postes diplomatiques et consulaires (…). Le déploiement des équipements sur 19 postes-frontières sur les 25 du premier périmètre », a expliqué le directeur de la communication du Minrex.

L.A.

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Selon le dernier rapport sur la politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), publié en mars 2024, l’activité boursière dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a connu un coup de fouet au cours de l’année 2023. En effet, apprend-on, cette année-là, la capitalisation boursière de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié de la Cemac basé à Douala, a progressé de 36,8% en glissement annuel. A en croire notre source, cet indicateur, qui correspond à la valeur financière totale des titres disponibles pour être achetés ou cédés en bourse, a atteint 1 562,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2023.

« Cette situation est, pour l’essentiel, attribuable aux entrées à la cote de nouvelles valeurs et à l’appréciation de certains titres », explique le document publié par la banque centrale. En effet, au-delà de la hausse de la valeur de certains titres, l’activité à la Bvmac a été marquée, entre 2022 et 2023, par l’introduction en bourse de plusieurs nouvelles obligations et actions. C’est par exemple le cas des obligations de l'État gabonais « EOG 6,25% Net 2022-2028 » et des actions de la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré), dont la double cérémonie de première cotation à la Bvmac a eu lieu le 26 janvier 2023. Avec des valeurs de montants respectifs de 175 milliards et 5 milliards de FCFA, ces titres gabonais ont augmenté de 180 milliards de FCFA la capitalisation boursière de la Bvmac au cours de l’année 2023.

Par ailleurs, le 15 février 2023, l’emprunt obligataire 2022-2029 de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) est arrivé sur la cote de la Bvmac, augmentant du même coup la capitalisation de ce marché financier d’un montant de 110 milliards de FCFA. Dans le même temps, lors de la séance de cotation du 29 mai 2023, il a été constaté une augmentation de 17% du nombre d’actions introduites à la Bvmac par le banquier camerounais La Régionale, passant de de 61 630 à 72 089 actions. Cette augmentation, qui a contribué à accroître la capitalisation de la Bvmac, résulte de l’admission à la cote de 10 459 nouveaux titres de propriété de la banque, suite à une opération de distribution gratuite aux actionnaires boursiers opérée en avril 2023.

Le 23 novembre 2023, ce sera au tour de l’Etat du Cameroun de doper de plus de 176 milliards de FCFA la capitalisation du compartiment obligataire de la Bvmac, grâce à l’introduction en bourse de son tout premier emprunt obligataire à tranches multiples, clôturé en juin 2023. Cependant, en dépit de ce dynamisme croissant des activités à la Bvmac, ce marché financier unifié demeure loin des attentes exprimées par les autorités communautaires, dans le cadre du plan de dynamisation de ce marché. Par exemple, les performances réalisées en 2023 sont encore très loin de l’objectif des capitalisations boursières minimales de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment des actions et de 1 000 milliards de FCFA sur le compartiment des obligations (soit une capitalisation globale de 2 500 milliards de FCFA, Ndlr), prévues dans le plan d’action 2020 de la Bvmac.

Concurrence

Ces projections étaient assises sur l’effectivité de l’introduction en bourse de 10 nouvelles sociétés d’Etat proposées par l’ensemble des pays de la Cemac, conformément à un engagement pris en 2019. Mais, bien que la liste des entreprises proposées affiche finalement complet depuis plusieurs mois, avec de surcroit cinq entreprises supplémentaires, très peu d’entre elles ont déjà franchi le rubicon de l’entrée en bourse. Bien plus, au de-là du retard pris pour l’arrivée des entreprises sus-mentionnées à la côte de la Bvmac, le marché financier de la Cemac doit faire face à la concurrence farouche que lui livre le marché des titres publics de la Beac.   

« D’une manière générale, la Bvmac a mené ses activités dans un contexte économique marqué par une concurrence exacerbée du marché monétaire orchestré par la Beac, qui a capté l’essentiel des levées de fonds initiées par les souverains (États, NDLR), créant ainsi une dynamique sans précédent du marché des titres publics administré par la Beac et régi par le système des adjudications des bons et obligations du Trésor assimilables (BTA et OTA) », soulignait déjà la Bvmac dans son rapport d’activités 2021. En 2023, et même au cours de l’année 2024 courante, cette guerre des marchés de s’est pas estompée.

Selon les données de la banque centrale, au 31 janvier 2024, l’encours des titres publics émis par les États de la Cemac sur le marché des titres publics de la Beac ressort à 6 408,5 milliards de FCFA, en hausse de 17,1% par rapport à la même période en 2023. Ceci, en dépit de l’augmentation des coûts des opérations au cours de la période. Pour expliquer cette préférence de plus en plus prononcée des États pour le marché monétaire, au détriment du marché financier, les experts et les acteurs du marché des capitaux invoquent des raisons telles que la compétitivité des coûts, la flexibilité, et même la simple orthodoxie. Cette dernière veut que, soutiennent les financiers, le marché des titres publics soit le marché traditionnel des trésors nationaux, tandis que le marché financier, lui, cible davantage les entreprises.

Brice R. Mbodiam

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jeudi, 18 avril 2024 13:15

Visas d’études en France - Erratum

Le communiqué "Visa d’études en France : 7 structures spécialisées dans la fourniture d'attestations de virement irrévocable reconnues illégales", que nous avons publié le 17 avril 2024 pour le compte d’une agence de communication locale, affirmait que certaines structures au Cameroun opérant dans la délivrance d'attestations de virement irrévocable pour les visas étudiants, étaient illégales.

Nous tenons à préciser que ces affirmations relatives à l'illégalité de ces structures, ainsi qu’à leur non-enregistrement auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) n’engagent ni la rédaction d’Investir au Cameroun, ni Campus France dont le logo figurait en illustration.

Ces informations sont contestées et nous suggérons à nos lecteurs de consulter directement le site www.regafi.fr pour obtenir des informations actualisées et officielles concernant l'enregistrement de toute structure financière.

Nous présentons nos excuses aux sociétés concernées ainsi qu’à nos lecteurs qui auraient pu être abusés par cette communication controversée.

La rédaction

Après un taux de croissance économique de 3,6% attendue dans la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) en 2024, soit son plus haut niveau depuis 10 ans, cet indicateur devrait légèrement progresser entre 2025 et 2027. Selon les projections de la Beac, la banque centrale des Etats de la Cemac, cet indicateur affichera un taux moyen annuel de 3,7% sur la période. Une embellie que l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac met sur le compte du dynamisme attendu dans le secteur minier.

« Depuis 2020, l’économie mondiale fait face à une série de chocs économiques de plus en plus récurrents, mais la base actuelle des exportations de la CEMAC, très peu diversifiée, affaiblit considérablement sa résilience aux chocs externes. En réponse à cette limite, plusieurs pays de la sous-région veulent tirer profit de leur potentiel minier et assurer leur croissance économique à moyen et long terme. En plus des revenus fiscaux supplémentaires, le dynamisme économique visé par cette option se traduit par la création de nouvelles entreprises, le développement d’activités économiques secondaires gravitant autour du secteur minier (transport, restauration, gardiennage et seconde transformation) et des opportunités qu’offrent les infrastructures dédiées à ce secteur (route, chemin de fer et énergie électrique) », souligne la Beac dans son dernier rapport sur la politique monétaire.

Concrètement, soutient la banque centrale pour justifier ses prévisions de croissance optimistes sur la période 2025-2027, « cinq projets d’exploitation du minerai de fer sont actuellement à un stade avancé et entreraient en production d’ici fin 2024, notamment au Gabon et au Cameroun ». Sur ce registre, la Beac cite les projets d’exploitation des gisements de fer de Lobé à Kribi, Grand Zambi et Mbalam au Cameroun, ainsi que les gisements de fer de Belinga et de Baniaka au Gabon.

A côté de ces projets, la Beac anticipe le développement de nouveaux projets gaziers dans la sous-région. « Compte tenu de la stratégie de diversification des fournisseurs de gaz entamée par l’Europe, plusieurs nouveaux projets gaziers importants devraient entrer en phase d’exploitation au Congo, au Cameroun et au Gabon », souligne la banque centrale.

BRM

Organisée par l'Agence de promotion des investissements (API), la quatrième édition du Cameroon Investment Forum (CIF) s'est ouverte le 17 avril 2024 à Douala, capitale économique du pays. Cette année, le forum se concentre sur la politique d'import-substitution dans les secteurs du riz, du maïs, du poisson, du lait et de l'huile de palme. Officiellement lancée en 2021, la politique d'import substitution vise à remplacer les importations par une production locale accrue. Lors de cet événement, les acteurs du secteur privé ont présenté leurs doléances au gouvernement, soulignant les améliorations nécessaires pour optimiser le déploiement de cette politique.

« Pour produire localement du riz, du maïs, du poisson, du lait et de l'huile de palme, nous avons besoin d'espace, de terrain. Le problème foncier est bien connu au Cameroun. Actuellement, le titre foncier ne garantit rien car il peut être révoqué par le ministre du jour au lendemain. Comment envisager de développer l'agriculture si le titre foncier, qui est l'outil fondamental, n'offre aucune sécurité ? », interroge Célestin Tawamba, président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam).

Abondant dans le même sens, Leonel Kungaba Fongoh, PDG de Global Corporation Group, une entreprise qui guide les investisseurs désirant s'implanter au Cameroun, propose de « faciliter l'accès à la terre pour les projets d'investissement ». Pour les investisseurs étrangers, il suggère de leur allouer des terrains à condition qu'ils s'associent avec des Camerounais. « C'est une pratique courante dans d'autres pays. Nous avons également des expériences dans d'autres pays en développement où l'État joue un rôle actif pour soutenir l'investissement privé », explique-t-il.

Le ministère des Domaines et des Affaires foncières rappelle l'importance pour ceux qui désirent acquérir des terres de bien se renseigner sur la réglementation applicable, notamment la circulaire de 2014 qui précise les conditions d'accès à la terre pour les investisseurs.

Financement et accès au marché

Selon le président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), une autre problématique majeure est le financement de l’agriculture. Il affirme qu'il n'existe actuellement aucun dispositif adapté pour le financement de ce secteur, qui, de plus, ne bénéficie d'aucun statut officiel au Cameroun. Face à cette situation, Gwendoline Abunaw, directrice générale d'Ecobank Cameroun et présidente de l'Association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun (Apeccam), encourage les acteurs du secteur privé à se rapprocher des établissements de crédit afin de mieux comprendre les options de financement disponibles.

Le secteur privé a exprimé ses préoccupations quant aux défis rencontrés pour accéder au marché. Dr Simon François Yonga Bakalag, coordonnateur national du Centre du réseau des filières de croissance, explique : « Lorsque d'autres pays ont initié des politiques d’import-substitution, ils ont pris en compte les exigences du marché. C'est le marché qui dicte les normes nécessaires pour structurer efficacement une chaîne de valeurs. Nos produits doivent répondre à ces normes pour être commercialisés. Les pays industrialisés ont compris cette dynamique. Il est donc crucial que notre État intensifie ses efforts dans ce domaine. Il faut pouvoir vendre nos produits avant de démarrer la production. »

Pour les représentants du secteur privé, il est crucial d'améliorer les réformes afin de réduire les importations de produits tels que le riz, le maïs, le poisson, le lait et l’huile de palme, et de réussir ainsi l’import-substitution de ces produits. Les statistiques présentées lors du Cameroon Investment Forum (CIF) 2024 révèlent que, en 2022, le Cameroun a importé plus de 841 000 tonnes de riz pour un coût de 264 milliards de FCFA et 143 000 tonnes d’huile de palme pour un montant de 57 milliards de FCFA.

Sandrine Gaingne

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11-02-2024-Import-substitution : Paul Biya appelle les jeunes à s’engager dans la production

Près de 4 milliards de FCFA, c’est le montant que la mairie de Yaoundé, également appelée Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), réclame depuis 2020 aux entreprises (PME et multinationales) pour le produit de l’exploitation des emplacements publicitaires. Ces entreprises sont accusées de pratiquer de l’affichage non autorisé, donc non payé à la CUY, l’autorité compétente pour autoriser l’affichage publicitaire.

« Pour afficher dans la ville de Yaoundé, il est essentiel de se rapprocher d’une régie publicitaire accréditée par la CUY et possédant un agrément du ministère de la Communication (Mincom). La ville ne peut pas accréditer une régie publicitaire qui n’a pas cet agrément. Ces régies sont donc en charge de vendre ces espaces publicitaires pour le compte de la ville de Yaoundé. On se trouve dans l’illégalité tant que l’on n’a pas suivi le processus et la procédure établis par la CUY. », explique Junior Daniel Mbilongo, directeur du cabinet Label Sarlu, l’agence de suivi de la publicité pour le compte de la mairie de Yaoundé.

Le régisseur est un « intermédiateur » qui agit entre la mairie, qui lui concède l’espace d’affichage, et l’annonceur, à qui il sous-loue cet espace, explique Kisito Ngankak, directeur du développement des médias et de la publicité au Mincom. « L’affichage sauvage se produit lorsque vous procédez à une implantation sans autorisation. Les mairies sont responsables de l’autorisation d’implantation des panneaux, car elles gèrent le territoire urbain. Si un panneau est affiché sans respecter ces conditions, on peut comprendre qu’il soit considéré comme frauduleux. Au niveau du Mincom, notre mission consiste à autoriser les individus à devenir des afficheurs en délivrant des agréments. Cependant, même avec un agrément, il faut que la mairie concède un espace pour permettre l’implantation », laissait-il dans une interview publiée le 2 avril dernier par le quotidien public Cameroon Tribune.

Junior Daniel Mbilongo, directeur de l’agence de suivi de la publicité pour la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), souligne que bien que toutes les entreprises souhaitent utiliser la publicité pour attirer plus de clientèle, très peu s'acquittent des frais requis que les annonceurs doivent payer pour diffuser leurs messages dans le périmètre urbain. « Actuellement, plus de 80% des impayés proviennent des multinationales qui refusent même de payer. Cependant, il est obligatoire pour toutes les entreprises, même les plus grandes, de régler ce qu’elles doivent à l'administration de la ville avant de poser une publicité, même pour un simple autocollant », précise-t-il, en pointant particulièrement du doigt les entreprises brassicoles.

Selon lui, la Communauté urbaine de Yaoundé perd des « centaines de millions » de FCFA chaque année à cause de l’affichage publicitaire frauduleux, un problème que la municipalité tente de résoudre depuis une dizaine d’années. « Nous sommes passés de 100 millions de FCFA d’émission d’ordre de recettes à pratiquement 800 millions en 10 ans. Cela montre que l’augmentation a été significative. Cependant, aujourd’hui, nous faisons face à une sorte de rébellion quasi organisée que nous souhaitons résoudre et éliminer », déplore-t-il, avant d’ajouter : « Et cela va se faire ». À la CUY, on précise que le paiement de ces droits sur l’affichage est réglementé par la loi du 29 décembre 2006 qui régit la publicité au Cameroun. Elle dispose que tout affichage publicitaire doit donner lieu au paiement de taxes et de redevances sur l’achat d’espaces publicitaires (article 20) et doit être fait sur autorisation (article 21).

Redevance jugée non conforme à la loi

Cependant, les entreprises contestent le recouvrement de cette redevance par les collectivités territoriales décentralisées (CTD), la considérant comme infondée. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a d'ailleurs déclaré que la redevance publicitaire exigée aux entreprises par les CTD est illégale. « Conformément aux dispositions de l’article C3 du Code général des impôts (CGI), une collectivité territoriale ne peut percevoir un impôt, une taxe ou une redevance que si elle est créée par une loi, votée par l’organe délibérant et approuvée par l’autorité compétente. En conséquent, la législation actuelle n’ayant pas prévu une redevance publicitaire applicable sur les opérations publicitaires des entreprises, et dont le recouvrement serait effectué par les CTD, la collecte de ladite redevance par ces dernières s’avère non conforme », a-t-il précisé dans un courrier envoyé le 17 novembre 2022 à son collègue de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), Georges Elanga Obam.

Louis Paul Motaze a toutefois précisé que les collectivités territoriales décentralisées restent compétentes pour le recouvrement des recettes liées aux espaces qu’elles aménagent sur le domaine public relevant de leur compétence pour l’implantation de supports publicitaires. Le 10 octobre 2023, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, qui est également président du Conseil national de la publicité, a enjoint aux régisseurs partenaires des CDT, dans un communiqué, de cesser d’exiger des annonceurs le paiement de la redevance publicitaire.

Mais à la CUY, l’on affirme que la municipalité est dans son droit de percevoir les revenus issus de l’exploitation de son domaine public, tel que prévu dans la loi du 24 décembre 2019 portant Code général des CDT. « La CDT a le droit de générer des revenus, autres que des impôts, de son domaine (territoire). Les revenus du domaine ne sont pas soumis aux règles applicables aux prélèvements fiscaux. La fixation des taux y relatifs est de la compétence des conseils municipaux (article 167 du Code général des CTD) », argue Luc Messi Atangana, le maire de la ville.

« Quelle que soit la désignation donnée à ces droits : redevance tout court dans la loi régissant la publicité au Cameroun, redevance publicitaire par les régisseurs de publicité, redevance sur l’espace d’affichage publicitaire par les services de la Direction générale des impôts, ou droit de concession des emplacements publicitaires par les CTD, il s’agit d’une seule et même réalité : toute personne qui diffuse la publicité à travers un support doit obtenir l’autorisation de l’autorité compétente et en payer le prix ou la contrepartie. En d’autres termes : pas d’autorisation, pas de paiement, pas de diffusion de la publicité », a-t-il écrit dans une correspondance datée du 12 juillet 2022 adressée à Guinness Cameroon, une filiale du groupe britannique Diageo récemment intégrée à la SABC, contrôlée par le groupe français Castel. Elle avait pour objet : le « paiement de la redevance sur ses supports BTL dans la ville de Yaoundé et la contestation des ordres de recettes correspondants »

Le 11 avril dernier, la Communauté urbaine de Yaoundé a lancé une campagne de démantèlement de l’affichage frauduleux à Yaoundé. L’opération, qui court jusqu’au 26 avril prochain, vise l’enlèvement des affiches publicitaires non autorisées le long des voiries, les dispositifs publicitaires non autorisés sur les bâtiments et les panneaux publicitaires défectueux ou non autorisés, précise le maire de la ville. Luc Messi Atangana affirme que cette opération intervient après « une longue période » de sensibilisation dans les médias et par affichage. Cette initiative vise non seulement à assainir le secteur de la publicité, mais aussi à renforcer l'autorité de la CUY en assurant le recouvrement des redevances publicitaires dues.

Patricia Ngo Ngouem

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Ces dernières années, 284 jeunes Camerounais ont bénéficié de stages de 12 mois dans des projets réalisés au Cameroun grâce aux financements de la Banque africaine de développement (BAD). Ces stages se sont déroulés dans le cadre du Programme d’appui à l’employabilité des jeunes au Cameroun, comme nous l’avons appris le 9 avril 2024 à Yaoundé. C’était lors d’une rencontre entre les dirigeants de la BAD, des femmes entrepreneures camerounaises et des jeunes diplômés bénéficiaires du programme.

Serge N’Guessan, directeur général du groupe de la BAD pour l’Afrique centrale et représentant de la banque au Cameroun, a indiqué que les jeunes stagiaires sont généralement intégrés aux projets en tant qu’assistants au décaissement ou à la passation des marchés, ingénieurs assistants pour les projets routiers, archivistes, entre autres. « Au moins sept d’entre eux ont été recrutés par le ministère des Travaux publics », a-t-il précisé.

« Cette première expérience a vraiment ouvert des opportunités pour mes camarades et moi-même. Cela m’a permis de développer d’autres activités après mon stage et de chercher des qualifications supplémentaires, ce qui me permet aujourd’hui d’évoluer dans le domaine de la consultance. Merci pour l’opportunité qui nous a été offerte », a témoigné Dieudonné Toukea, un bénéficiaire du programme.

Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente du groupe de la BAD chargée du développement régional, de l’intégration et de la prestation de services, a annoncé : « La Banque est ouverte à financer des projets portés par ces stagiaires, afin de faciliter leur insertion socioprofessionnelle par la création de leurs propres entreprises. »

BRM

Viva Tech, forum annuel dédié à l’innovation technologique et aux start-ups, a révélé ce 17 avril 2024 la liste des 45 start-ups africaines sélectionnées pour la 3e édition des Africatech Awards. Parmi les compétiteurs retenus, figure la fintech camerounaise FUTA, qui propose à ses clients des solutions de paiements et d’accès aux crédits.

« FUTA révolutionne l’accès au financement pour les employés africains en exploitant leurs données de paie et leur historique de paiements pour générer une cote de crédit solide, comblant ainsi le fossé entre les particuliers et les institutions financières pour un accès rapide et équitable au financement », indique le site de la start-up.

Au cours de la compétition, qui récompense des start-ups africaines innovantes dans les catégories « Fintech, Climate Tech et Health Tech », FUTA affrontera 14 autres concurrents dans la catégorie Fintech, renommée cette année « Fintech et E-commerce ».

Sélectionnée parmi 310 candidatures africaines, FUTA a ainsi l’opportunité de devenir la 2e start-up camerounaise à remporter les Africatech Awards, après Waspito. En effet, cette start-up, qui offre des consultations vidéo instantanées avec des médecins, des laboratoires mobiles et des services pharmaceutiques, a été lauréate de l’édition 2023 dans la catégorie « Health Tech ».

Pour succéder à Waspito sur le podium final, le 24 mai 2024 à Paris, FUTA devra se classer parmi les trois premiers de sa catégorie, au terme d’une 2e évaluation. Cette évaluation ouvrira aux neuf finalistes des trois catégories les portes du forum Viva Tech 2024, qui se tiendra à Paris du 22 au 25 mai 2024.

BRM

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D’après la législation française, toute structure ayant pour activité la délivrance de services financiers (Attestation de virement irrévocable ou caution bancaire) doit disposer d’une autorisation de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution pour exercer pleinement son activité. Seulement certaines de ces structures implantées au Cameroun ne sont pas enregistrées dans les livrets du régulateur français, ce qui leur confère un statut illégal.

Pour bénéficier d’un visa d’étudiant pour la France, la personne demanderesse devrait fournir dans son dossier constitutif pour la demande de visa une Attestation de virement irrévocable (AVI) ou caution bancaire. La fourniture de ce document justificatif de la situation financière de l’étudiant est réservée à des structures spécialisées dans la délivrance de services financiers. Au Cameroun, l’activité est conduite par plusieurs structures mais depuis quelques années déjà on assiste à l’intrusion de plusieurs structures non bancaires. Pourtant la législation française est bien claire à cet effet. Dans les articles L314-1 ; L522-6 et L523-1 du code monétaire et financier français, il est précisé que « L'exercice de l'activité d'agent financier ou organisme financier est soumis à une autorisation préalable de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), organe de la Banque de France en charge de la supervision et du contrôle de tous les organismes financiers français (équivalent de la COBAC en Afrique centrale) ». Ladite autorisation est alors accordée aux personnes physiques ou morales qui remplissent les conditions prévues par l’ACPR et par les dispositions réglementaires prises pour leur application.

Les organismes financiers français offrant des services de caution bancaire pour justificatif de ressources financières aux étudiants dans le cadre de leurs demandes de visa ou titre de séjour, ce qui implique une activité d’encaissement de fonds pour compte de tiers, doivent obligatoirement être enregistrés et immatriculés auprès de l’ACPR en qualité de prestataire de services de paiement ou agent de prestataire de services de paiement pour prétendre légalement offrir de tels services. L’ensemble des acteurs financiers autorisés à exercer par l’ACPR sont inscrits sur les registres des agents financiers, dont l’accès est disponible sur le site internet www.regafi.fr.

Sur cette base légale une étude a été réalisée au Cameroun dans l’optique de vérifier la conformité de ces entreprises qui se prévalent de fournir des Attestations de virement irrévocable (AVI) ou cautions bancaires au profit des étudiants voulant rejoindre la France. Les résultats de celle-ci ont montré que sur les structures impliquées dans ce segment d’activité, 7 d’entre elles agissent dans l’illégalité. Ceci, faute de ne s’être pas fait immatriculer auprès de l’ACPR et de ne figurer sur l’unique registre des agents financiers français autorisés d’exercice par l’ACPR, ci-dessus cité. Il s’agit ici de : AVI Center, Ready study go ; EduPass ; Boaz study ; CBE ; Yimmiline et L’étudiant étranger. Une seule structure financière dans le cas d’espèce à savoir Studely s’est avérée être la seule en droit de fournir ce service. Et pour cause la structure est immatriculée au registre des agents financiers et elle figure sur le registre des organismes enregistrées auprès de l’ACPR sous le numéro Regafi : 401277. Nous avons pu le vérifier en consultant d’ailleurs le site du Regafi.

Risque encouru

Face à cette situation d’irrégularité, plusieurs risques sont alors encourus tant pour les structures non-réglementaires que pour les étudiants. L’une des conséquences les plus directes étant la suspension de leurs activités. Ce qui pourrait d’ailleurs intervenir dans les prochains jours. L’ACPR pourrait prendre des mesures visant l’interruption des activités des organismes qui exercent dans l’illégalité et à contraindre ces derniers à s’immatriculer pour être autorisés à exercer. De quoi mettre les parents et les étudiants ayant eu recours à leurs services dans une situation financière délicate.

En effet, dans l’exercice de leur activité, les organismes financiers doivent fournir aux étudiants, les ressources nécessaires afin de vivre durant leur première année sur le territoire français. La procédure y relative précise que les banques ou organismes financiers agrées au niveau de la Banque de France (ACPR) pour délivrer ce service, doivent ouvrir un compte de cantonnement au non et en faveur de l’étudiant dans ses livres. Les fonds préalablement déposés par l’étudiant ou ses proches dans ce compte de cantonnement, sont cantonnés sur ce compte bancaire ouvert en son nom et l’organisme financier agrée ou la Banque s’engage à les débloquer à raison de 615 €/mois (montant minimum) pendant douze mois à l’arrivée de l’étudiant en France. S’il arrive donc que ces structures soient suspendues, les étudiants seraient les plus perdants. Ceci dans la mesure où ils ne pourront plus bénéficier des financements bloqués dans les comptes de ces structures.

Il faut indiquer que ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’une situation pareille se produise. En guise d’illustration, nous avons le cas de l’Allemagne 2021. Cette année-là, la BAFIN, autorité de contrôle et de supervision des organismes financiers en Allemagne (équivalent de l'ACPR en France), avait conduit une enquête auprès des structures financières délivrant des AVI en Allemagne. Les résultats de cette enquête avaient conduit à la suspension de plusieurs structures illégales avec une invitation à se conformer à la législation en vigueur. Côté étudiants cette suspension n’a pas fait des heureux. Des milliers d’entre eux, notamment des africains se sont retrouvés en réelles difficultés financières provoquées par le blocage ou le retard dans l'accès aux fonds. Certains ont carrément perdu une partie ou la totalité de leur argent en raison de ces structures fonctionnant dans l’illégalité.

Pour donc éviter de se retrouver dans cette situation malheureuse, il est recommandé aux parents et aux étudiants dans des démarches d’immigration de procéder à une vérification de l’entité avec laquelle, ils envisagent collaborer. Pour le cas de la France cela est possible en vérifiant la présence des organismes sur l’unique registre des agents financiers français sur le site internet du Regafi. Ces derniers peuvent simplement saisir le nom de la structure dans la barre de recherche du Regafi pour vérifier si elle est immatriculée.

1 campus

La plateforme nigériane Wakanow.com, qui offre une gamme complète de produits liés au voyage, a annoncé le 17 avril 2024 le lancement de ses activités au Cameroun. « Notre entrée au Cameroun signifie bien plus qu’une simple expansion commerciale ; elle représente une intégration culturelle. Nous sommes ravis de faire partie de l’histoire du voyage au Cameroun et nous nous engageons à offrir des services qui résonnent avec la manière camerounaise d’explorer les voyages, que ce soit pour les affaires ou pour le plaisir », explique Agnès Mpude, la Country Manager de Wakanow Cameroun.

Pour se positionner sur le marché camerounais, les promoteurs de cette plateforme nigériane, accréditée par l’Association internationale du transport aérien (IATA), affirment avoir mis les petits plats dans les grands. « Nous avons investi tous les moyens nécessaires, y compris la technologie la plus moderne, pour garantir la meilleure qualité de service à nos clients au Cameroun », soutient Bayo Adedeji, PDG de Wakanow. Et d’ajouter : « Nous le pensons vraiment lorsque nous disons que nous démocratisons les voyages pour les Africains. Une des façons dont nous le démontrons est à travers notre offre Pay Small Small (PSS), qui donne à nos clients l’accès à des fonds pour que l’argent ne soit pas un obstacle à la réservation d’un vol sur Wakanow.com ».

Grâce à ses offres innovantes et son savoir-faire, cette entreprise technologique entend apporter une contribution déterminante au développement et à la promotion du tourisme au Cameroun. « Nous développons activement des partenariats avec des entreprises locales, des tour-opérateurs et des établissements hôteliers. Cela profitera non seulement à nos clients, mais également à l’économie locale et au secteur du tourisme. Les packages touristiques seront alignés sur les festivals, les événements et les destinations culturellement significatives du Cameroun, offrant des voyages personnalisés adaptés aux préférences locales », confie Agnès Mpude.

Fondé en 2008, Wakanow a rapidement grandi pour devenir une plateforme tout-en-un dédiée aux passionnés du voyage. L’entreprise offre une gamme complète de services incluant les billets d’avion, les réservations d’hôtel, l’assistance visa, les transferts aéroportuaires, les assurances voyage, les packages touristiques et d’affaires, et les forfaits vacances.

En Afrique, Wakanow opère désormais au-delà de son pays fondateur, le Nigeria, grâce à des présences au Ghana, en Sierra Leone, en Gambie, au Libéria, au Togo et en Côte d’Ivoire. L’entreprise est également opérationnelle en dehors du continent, notamment aux Émirats arabes unis et au Royaume-Uni.

Brice R. Mbodiam

Un véhicule transportant près de 7 000 litres de carburant, tous produits confondus, à destination en République centrafricaine (RCA), a été intercepté le 16 avril, par la Brigade nationale de contrôle des produits pétroliers du ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) à Garoua-Boulaï, dans la région de l’Est. Selon la chaîne de télévision privée Canal 2 international, la cargaison est partie de Meiganga, dans la région de l’Adamaoua.

« Nous avons du gasoil, du super et du pétrole. Nous avons en RCA le litre de super qui coûte 1 100 FCFA, le litre de gasoil coûte 1 350 FCFA. Et pourtant au Cameroun, le même litre de gasoil coûte 828 FCFA et le super, 840 FCFA. C’est pour cette raison que les trafiquants ont installé leur nid dans ces zones frontalières pour pouvoir faire l’exportation frauduleuse des produits pétroliers vers la Centrafrique et d’autres pays frontaliers », a déclaré Nasser Mboussop, qui pilotait cette opération.

Cette saisie intervient alors que le gouvernement note une hausse des exportations frauduleuses des produits pétroliers en direction des pays voisins, notamment la RCA qui fait face à une crise des carburants et où les prix sont supérieurs à ceux pratiqués au Cameroun. Les autorités accusent certains acteurs du secteur pétrolier aval d’être derrière ces pratiques frauduleuses, dans le but d’« augmenter leur marge bénéficiaire à tous les prix, au détriment du respect de la règlementation en vigueur ».

Le Minee explique que cette exportation illégale spolie les caisses de l’État, dans la mesure où les carburants vendus sur le marché local sont subventionnés par l’État. La subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1 000 milliards de FCFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de FCFA en 2023. Il faut néanmoins préciser qu’avec la nouvelle augmentation de 15% respectivement le prix à la pompe du litre du super et du gasoil, qui a pris effet le 2 février 2024, l’État a plutôt commencé à engranger des plus-values.

Selon les experts du Minee, la fraude et la pollution des produits pétroliers font perdre près de 50 milliards de FCFA par an à l’économie camerounaise. Pour inverser la courbe, les brigadiers du Minee multiplient les descentes dans des points de vente illicites de carburant. Ces descentes se soldent généralement par des saisies de bidons contenant du carburant issu de la contrebande ou du siphonage de camion-citerne.

Dans une interview accordée au magazine Cmeroon Business Today en mai 2023, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie déclarait que ces opérations de répression ont permis la saisie de 2 633 088 litres, tous produits pétroliers confondus, dans les régions du Centre, du Littoral, du Sud, du Sud-Ouest, de l’Est et de l’Ouest au cours du seul exer­cice 2022. Soit plus d’un tiers des quantités saisies sur les 5 dernières années, évaluées à 5 603 673 litres, tous produits confondus.

P.N.N

Au Cameroun, 371,4 millions de dollars (soit un peu plus de 229 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) seront nécessaires en 2024 pour aider les populations vulnérables. C’est ce qu’a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), à l’occasion du lancement du Plan de réponse humanitaire 2024 pour le Cameroun ce mardi 16 avril à Yaoundé, la capitale. Selon l’institution, ces fonds serviront à fournir une assistance humanitaire urgente à 2,3 millions de personnes parmi les plus vulnérables. Ce chiffre représente plus de la moitié des 3,4 millions de personnes qui auront besoin d’une aide humanitaire dans le pays.

Le Plan de réponse humanitaire 2024 cible les besoins les plus urgents liés à l’impact du conflit du bassin du lac Tchad, de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, de l’afflux de réfugiés centrafricains, des épidémies et des chocs climatiques. « Près d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Le Cameroun, reconnu pour son hospitalité, accueille également près d’un demi-million de réfugiés et de demandeurs d’asile. On estime que 2,5 millions de personnes seront encore confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en 2024, en dépit de certaines tendances positives enregistrées dans quelques régions », indique Ocha.

Selon Ocha, le faible financement de la réponse humanitaire en 2023 a entraîné des réductions importantes de l’aide humanitaire aux personnes touchées par les crises. Ce plan nécessitait 407,3 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de 2,7 millions de personnes parmi les plus vulnérables au Cameroun l’année dernière. Mais l’institution affirme que les partenaires humanitaires ont seulement pu fournir une aide vitale à 1,2 million de personnes parmi les plus vulnérables, soit 44,44% des personnes ciblées. « En 2024, des millions de vies dépendent de notre solidarité continue envers ceux qui en ont le plus besoin. Je vous invite tous à considérer comment nous pourrions davantage alléger les souffrances des populations affectées par les crises au Cameroun », a déclaré Coulibaly Siaka, coordonnateur humanitaire pour le Cameroun, en lançant un appel aux donateurs.

« L’engagement renouvelé de l’ensemble de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds est urgent pour répondre aux besoins humanitaires vitaux. Nous devons également contribuer à promouvoir, explorer et mettre en œuvre des solutions innovantes et durables, afin de faire face aux effets complexes et prolongés des déplacements, en coopération avec les autorités nationales, les acteurs du développement et les institutions financières internationales », a-t-il ajouté.

En 2024, le gouvernement camerounais a annoncé vouloir consacrer 38 millions de dollars (plus de 23 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays, dans le cadre du Projet d’urgence de lutte contre la crise alimentaire (Pulca) financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars.

Patricia Ngo Ngouem

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« Les utilisateurs de Starlink au Cameroun qui utilisent le service avec le roaming régional ou global verront leur accès coupé par SpaceX d’ici le 30 avril 2024 », a annoncé l’entrepreneure tech bien connue, Rebecca Enonchong, sur son compte X (anciennement Twitter) ce mardi 16 avril.

La société américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk, prévoit en effet de déconnecter les utilisateurs de son réseau Internet par satellite dans les pays où le service n’est pas encore autorisé d’ici la fin du mois en cours. « Comme indiqué dans nos conditions de service, la disponibilité de nos plans de service mobile dépend de divers facteurs, y compris des approbations réglementaires. Si vous utilisez votre kit Starlink dans une zone autre que celles désignées comme “disponibles” sur la carte de disponibilité Starlink, nous vous rappelons que cela constitue une violation des conditions de Starlink et qu’à partir du 30 avril 2024, vous ne pourrez plus vous connecter à Internet, sauf pour accéder à votre compte Starlink où vous pourrez effectuer des mises à jour de votre compte », selon un message envoyé à ses clients que nous avons consulté.

Bien que Starlink ne soit pas officiellement pris en charge au Cameroun, le service d’itinérance y fonctionne. « Les utilisateurs des pays où Starlink n’était pas encore autorisé achetaient et enregistraient leur antenne parabolique dans un pays où le service était commercialisé, puis souscrivaient au service d’itinérance. Ce service permet à l’utilisateur d’utiliser Starlink dans un autre lieu. Les conditions de service prévoyaient initialement une limite de 2 mois, mais SpaceX ne l’avait pas appliquée jusqu’à présent. Eh bien, SpaceX commencera à appliquer cette politique d’itinérance à partir du 30 avril 2024. Cela semble être une mesure mondiale et non limitée à un pays en particulier », explique Rebecca Enonchong.

SpaceX, qui commercialise Starlink, une offre Internet par satellite en très haut débit destinée à couvrir les zones peu ou pas desservies par la fibre optique ou l’Internet mobile, précise que les forfaits « Mobile-Régionale » pour les smartphones sont conçus pour des déplacements temporaires et des transits, et non pour une utilisation permanente dans un lieu fixe. « Si vous utilisez un plan “Mobile-Regional” depuis plus de deux mois en dehors du pays où vous avez commandé Starlink, vous devez soit consulter les FAQ du support pour changer le pays associé à votre compte, soit retourner dans le pays où votre service a été activé. Dans le cas contraire, votre service sera limité », prévient la compagnie.

« SpaceX va utiliser le même procédé qu’en Russie, c’est-à-dire le “Geofencing”. Chaque antenne Starlink est équipée d’un capteur de type GPS qui permet à la compagnie de localiser ses antennes satellites. Bien que les clients situés au Cameroun possèdent des comptes à l’étranger, SpaceX a les moyens techniques de les identifier », affirme Rebecca Enonchong. Le « Geofencing » (ou géo-repérage en français) est une technologie de géolocalisation qui permet de surveiller les déplacements d’objets ou de personnes dans un périmètre défini.

Cette décision de Starlink intervient après que le gouvernement a demandé à la compagnie d’arrêter la commercialisation de ses services au Cameroun et de « bloquer » les utilisateurs camerounais. Pour l’instant, la société américaine n’a pas encore obtenu l’aval réglementaire des autorités camerounaises pour opérer dans le pays. La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, affirme que les procédures sont en cours pour régulariser la présence de Starlink dans le pays. De son côté, Starlink assure travailler « le plus rapidement possible » pour obtenir les approbations réglementaires nécessaires des gouvernements du monde entier, y compris celui du Cameroun, afin d’être autorisé à offrir ses services dans le plus grand nombre de lieux possible.

Cependant, certains n’ont pas attendu pour utiliser les offres de Starlink. Ils expriment leurs préoccupations concernant la décision de SpaceX de suspendre l’accès à son offre au Cameroun en attendant d’y être autorisé. Actif dans le domaine des jeux vidéo, l’entrepreneur camerounais, Olivier Madiba, décrit la situation comme un « danger pour beaucoup de startups tech qui n’auront pas d’alternatives ».

Patricia Ngo Ngouem

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Lors d'une conférence de presse organisée ce 16 avril 2024 à Yaoundé, le ministre du Commerce a annoncé que pour les saisons cacaoyères 2020-2021 et 2021-2022, le gouvernement camerounais prévoit de distribuer aux producteurs de fèves une prime à la qualité totalisant 2 milliards de FCFA. Le recensement des bénéficiaires, qui a débuté aujourd'hui dans les bassins de production, s'achèvera le 30 août 2024. La distribution des primes aura lieu du 15 octobre au 15 décembre 2024, a précisé Luc Magloire Mbarga Atangana lors de sa conférence.

L’enveloppe provisionnée pour ce troisième round de distribution de la prime à la qualité du cacao au Cameroun porte à 5 milliards de FCFA la somme totale déjà mise à la disposition des producteurs de cacao de qualité par l’État depuis la campagne 2017-2018. La distribution des primes annoncée survient « dans un contexte inédit et singulièrement porteur, qui propulse notre pays au panthéon du gotha mondial de la cacaoculture (les prix aux producteurs ont établi un record à 5 300 FCFA le kilogramme, NDLR), après d’autres succès significatifs enregistrés au cours des dernières années, à l’instar de notre intégration par l’organisation mondiale du cacao dans la liste très sélecte et prestigieuse des pays producteurs de cacao fin », a rappelé le ministre.

La prime à la qualité a été instaurée par les pouvoirs publics lors de la campagne 2016-2017 avec pour objectif de répondre aux exigences de plus en plus contraignantes du marché international en matière de normes et de qualité du cacao exporté, tout en soutenant les efforts des producteurs confrontés à un marché imprévisible, marqué par des fluctuations à la baisse des prix. Sont éligibles les producteurs qui mettent sur le marché du cacao dit de grade I (de bonne qualité).

Cette prime, qui fait partie des actions que le Cameroun mène depuis plus de 10 ans pour améliorer la qualité de ses fèves et ainsi éviter des décotes considérables sur le marché international, porte visiblement ses fruits. À titre d’illustration, selon le rapport de l’ONCC au terme de la campagne cacaoyère 2020-2021, le Cameroun a non seulement enregistré « le meilleur volume de tous les temps » en termes de fèves soumises au contrôle qualité, mais aussi « le meilleur pourcentage de fèves de grade I des vingt dernières années ».

BRM

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Le ministre camerounais de l’Environnement, Hélé Pierre (photo), a présidé le 15 avril 2024, une réunion sur la création d’une entreprise à capitaux mixtes, dédiée au traitement des déchets dans le pays. Cette rencontre, révèle le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, a permis d’examiner la structure du capital de cette entreprise, qui sera nommée Bourse nationale des déchets, ainsi que de présenter et d'examiner le projet de statuts et le chronogramme de mise en place de l’entreprise.

La société en gestation, qui devrait être contrôlée par l'État, grâce à une majorité relative, inclura également dans son actionnariat des entreprises privées opérant dans l'économie verte ou des sociétés produisant des emballages non biodégradables. Au ministère de l’Environnement, on cite notamment un acteur majeur tel que Boissons du Cameroun, filiale du groupe brassicole français Castel.

« Il devient de plus en plus évident que nos déchets sont nos ressources de demain, dès lors que nous obtenons de nouvelles matières premières, ou à défaut de l'énergie, dans des conditions environnementales et sanitaires satisfaisantes. Aujourd'hui, le recyclage ou la valorisation des déchets est devenu un secteur en plein essor, pourvoyeur d’emplois formels et non formels », affirme-t-on au ministère de l’Environnement, pour souligner le bien-fondé de ce projet.

Malgré l’existence d’une industrie du recyclage encore embryonnaire, le traitement des déchets demeure une préoccupation majeure au Cameroun. Selon les statistiques du ministère de l’Environnement, environ 600 000 tonnes de déchets en plastique sont produites chaque année dans le pays. Ces déchets, dont seulement une infime partie est recyclée, polluent abondamment les sols des grandes villes, principalement dans la partie septentrionale du pays.

BRM

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A partir du 15 mai 2024, la compagnie aérienne publique camerounaise, Camair Co, desservira Cotonou quatre fois par semaine (lundi, mercredi, vendredi et samedi), avec des vols au départ de Yaoundé et de Douala, selon des sources internes à l’entreprise. Nos sources indiquent également que, au cours de l’année 2024, le transporteur aérien public envisage d’ajouter des lignes vers Pointe-Noire, au Congo, et Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Les nouvelles dessertes viendront s’ajouter aux lignes de Libreville, au Gabon, et de N’Djamena, au Tchad, relancées respectivement le 21 décembre 2021 et le 24 avril 2022 par la compagnie aérienne publique camerounaise. Camair Co repartait ainsi à la conquête du ciel africain, après une interruption de deux ans due à des difficultés financières. Suite à une nouvelle injection de fonds par son unique actionnaire, l’État du Cameroun, la compagnie se recentrera sur le marché domestique, qu’elle ne satisfait finalement qu’à hauteur de 45% de son potentiel, selon les estimations du directeur général, Jean Christophe Ela Nguema. 

Selon ce dernier, la reconquête du ciel africain, soutenue par l’acquisition d’au moins deux aéronefs Bombardier Q400 déjà expérimentés en leasing, fait partie intégrante du plan de restructuration de l’entreprise. Ce plan, déployé progressivement par la nouvelle équipe dirigeante, comprend également la création d’un « centre de maintenance, d’un centre de formation, d’une unité d’assistance au sol et le lancement d’un service de catering », souligne le DG.

Ces projets, s’ils sont réalisés malgré les difficultés financières que rencontre la compagnie depuis son lancement en 2011 (étant la deuxième entreprise publique la plus endettée du pays après la Sonara), devraient contribuer à mieux préparer Camair Co avant sa future alliance avec un partenaire stratégique privé. En effet, dans une correspondance envoyée le 14 juillet 2020 au secrétaire général des services du Premier ministre par le secrétaire général de la présidence de la République, l’État du Cameroun a clairement exprimé ses intentions concernant l’avenir de cette compagnie aérienne.

« Le chef de l’État demande au Premier ministre, Chef du gouvernement, d’élaborer en urgence, en collaboration avec le ministre des Transports, le ministre des Finances, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Camair Co et la CCAA (Cameroon civil aviation authority), un plan de restructuration, de relance et de développement de la compagnie, dans l’optique d’ouvrir son capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé, conformément à l’article 5 du décret du 11 septembre 2006, portant création de la Camair Co », précise Ferdinand Ngoh Ngoh.

Brice R. Mbodiam

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Le contrat conclu en 2022 avec le groupement Zuidaf sarl/Fredex group pour les travaux de bitumage du tronçon routier Edéa (Inter N3) à Dizangue Centre (14 km), première phase de la route Edéa-Dizangue-Mouanko (50,1 km) dans la région du Littoral, pourrait bientôt être résilié en raison de défaillances constatées sur ce chantier. L’information est contenue dans une note de service « portant constat de défaillance », signée le 22 mars 2024 par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, et rendue publique ce 15 avril par la cellule de communication dudit ministère.

Ces défaillances se manifestent par des retards dans l’exécution des travaux ainsi que plusieurs manquements de la part de l’entreprise. Notamment, la « non-exécution des termes de la mise en œuvre des prescriptions de l’ordre de service du 23 octobre 2023, valant mise en demeure et notifiée le 14 novembre 2023, qui a été dûment évaluée et jugée non concluante le 28 février 2024 ». Une telle défaillance « donne droit à la résiliation du contrat conformément aux dispositions de l’article 45 de ce dernier », précise le ministère des Travaux publics (Mintp).

Ce marché avait été attribué au groupement Zuidaf sarl/Fredex group en juillet 2022 pour un montant de 4,5 milliards de FCFA, avec un délai de 12 mois pour achever les travaux. Deux ans plus tard, les travaux piétinent encore sur ce chantier. Avec ce « constat de défaillance », le processus de résiliation de ce contrat est désormais enclenché, apprend-on.

SG

Le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, le directeur général de MTN Cameroon, Mitwa Ng'ambi, et le directeur général de Mobile Money Corporation (MMC, filiale de MTN Cameroon), Alain Nono, ont signé, le 12 avril 2024 à Douala, un mémorandum d’entente d’une durée de trois ans, renouvelable. Ce document stipule que les parties s’engagent à collaborer sur un large éventail de domaines, dont l’adoption du Mobile Money (MoMo) comme mode alternatif de collecte des droits, taxes et divers fonds par la mairie de Douala.

Cela signifie que les contribuables pourront bientôt payer leurs taxes et autres droits via MoMo, en complément des autres modes de paiement déjà existants (en espèces, en ligne). Cependant, la date d’entrée en vigueur reste inconnue pour l’instant, car la mise en œuvre de chaque domaine couvert par le mémorandum d’entente « fera l’objet de conventions spécifiques ».

D’ailleurs, le même jour, MMC et la Communauté urbaine de Douala (CUD) ont signé une convention par laquelle les parties s’engagent à collaborer dans le cadre du Programme de professionnalisation et d’assainissement du secteur des transports par mototaxi, ainsi que du programme Douala Clean City, lancé dans le but d’assainir et de maintenir la salubrité de la ville. Cette convention prévoit une durée d’application d’un an, avec la possibilité d’une prolongation de six mois.

Dans le détail, MTN Cameroon a mis sur pied une plateforme de gestion des transporteurs par de moto. La filiale locale de l’opérateur sud-africain de télécoms s’est aussi engagée à financer l’aménagement des aires de stationnement pour mototaxis dans les encablures des carrefours de forte affluence des grandes artères de la ville de Douala. La convention prévoit également la formation des conducteurs des mototaxis au Code de la route et à la citoyenneté ; l’identification numérique et visuelle (chasubles, uniforme agréé par la mairie de Douala) des conducteurs de mototaxis exerçant dans la capitale économique du Cameroun.

Dans le détail, MTN Cameroon a mis en place une plateforme de gestion pour les transporteurs de motos. La filiale locale de l’opérateur sud-africain de télécoms s’est également engagée à financer l’aménagement des aires de stationnement pour mototaxis à proximité des carrefours très fréquentés des grandes artères de la ville de Douala. La convention prévoit aussi la formation des conducteurs de mototaxis en matière de code de la route et de citoyenneté, ainsi que l’identification numérique et visuelle (chasubles, uniformes agréés par la mairie de Douala) des conducteurs de mototaxis exerçant dans la capitale économique du Cameroun.

Frédéric Nonos

Les opérations de recensement des producteurs de cacao éligibles à la prime à la qualité des fèves débutent ce 16 avril 2024, dans tous les bassins de production du Cameroun. Le communiqué publié par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, ne précise pas la date de fin du recensement. Cependant, le ministre invite les producteurs concernés à se rapprocher des délégations départementales de son ministère, des agences de l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), ainsi que des préfectures et sous-préfectures pour connaître les modalités de constitution du dossier.

 « Afin de répondre aux exigences de plus en plus contraignantes du marché international en matière de normes et de qualité du cacao exporté, et dans l’optique de soutenir les efforts des producteurs, confrontés à un marché imprévisible, marqué par des fluctuations à la baisse des prix, le gouvernement, sous la très haute impulsion du chef de l’Etat, (…) a décidé, en guise de mesure d’accompagnement, à l’issue de la campagne 2016-2017, de l’instauration d’une prime de qualité au producteur, adossée sur la mise en marché d’un cacao de grade I (de bonne qualité, NDLR)», rappelle le ministre Mbarga Atangana.

On se souvient que la première enveloppe distribuée aux producteurs au titre de cette prime, pour la saison 2017-2018, avait atteint un peu plus de 774 millions de FCFA. La deuxième, pour les campagnes 2018/2019 et 2019/2020, s'était élevée à 2 milliards de FCFA, soit en moyenne un milliard de FCFA par saison. Le montant global des primes du troisième round de distribution n’a pas encore été révélé.

Cette prime, qui fait partie des actions menées par le Cameroun depuis plus de 10 ans pour améliorer la qualité de ses fèves et éviter ainsi des décotes considérables sur le marché international, porte visiblement ses fruits. À titre d’illustration, selon le rapport établi par l’ONCC au terme de la campagne cacaoyère 2020-2021, le Cameroun a non seulement enregistré « le meilleur volume de tous les temps » en termes de fèves soumises au contrôle qualité, mais aussi « le meilleur pourcentage de fèves de grade I des vingt dernières années ».

BRM

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Le corridor pilote du projet de Bus Rapide Transit (BRT) de Yaoundé va relier Olembe, à l’entrée nord de la capitale, à Ahala, situé dans la partie la plus méridionale, sur une distance de 22 km. Cette information a été révélée lors d’une réunion sur la professionnalisation des transports dans la ville, tenue le vendredi 12 avril dernier à la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY). Cette réunion avait pour objectif de faire le point sur le projet et de définir les prochaines étapes du projet Mobilité verte de la ville de Yaoundé (MoVe Yaoundé), lancé le 24 janvier dernier, en vue de construire un système de bus à haut niveau de service dans la ville.

Avec un total de 28 arrêts entre les deux extrémités, la première phase du Bus Rapide Transit (BRT) devrait transporter jusqu’à 43 000 passagers par jour, avec un pic de fréquentation de 1 500 passagers par heure et par direction, selon les informations obtenues. Selon les estimations, ce réseau de transport, baptisé « Trans-Yaoundé », devrait de réduire le temps de trajet entre Olembe et Ahala de 80 minutes actuellement à 65 minutes. La communication de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) précise que « l’achèvement de la deuxième phase devrait plus que doubler ces chiffres, avec une capacité de desserte de 110 000 passagers par jour et un flux de 4 000 passagers par heure et par direction, grâce à l’utilisation de 137 bus ».

Les travaux du BRT sont programmés pour débuter en 2026, avec une mise en service prévue pour 2028, « sous réserve de l’obtention des financements nécessaires », d’après l’Union européenne (UE) qui co-finance le projet MoVe Yaoundé avec la France et l’Allemagne, pour un coût total de 4,4 milliards de FCFA. Le projet est envisagé dans un contexte marqué par la forte croissance démographique et les pics de pollution atmosphérique, accentués par les émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par le parc automobile national.

En 2018, ce parc était principalement composé de 190 000 véhicules automobiles, 35 000 motos, 12 000 taxis, 35 000 mototaxis, 75 bus de Stecy, la défunte société de transport en commun née des cendres de « Le Bus », et environ 600 minibus, dont 400 utilisés pour la ligne entre le centre-ville et la ville universitaire de Soa, selon les données officielles. Ce système de transport est présenté comme dangereux et source de nombreux accidents, notamment parce que les piétons sont en insécurité du fait du manque de trottoirs, les mototaxis représentent un mode de transport risqué pour les passagers et les taxis sont souvent conduits par des chauffeurs fatigués et en manque d’attention.

Pour les autorités, le Bus Rapide Transit (BRT) représente donc une réponse forte et durable aux défis de mobilité à Yaoundé, une ville marquée par une forte densité où la congestion, la difficulté à se déplacer et la pollution alarmante constituent des obstacles qui nuisent à l’attractivité de la capitale. Annoncé depuis 2019 par le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), ce projet vise à créer un système de transport répondant aux besoins des usagers locaux, tout en améliorant la qualité de vie des citoyens, le dynamisme de l’activité économique et la sécurité de la population. Il s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de modernisation du secteur de la mobilité, qui prévoit également la restructuration du réseau de transport public et la réalisation du Plan de mobilité urbaine durable (Pmus) de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) à l’horizon 2035.

Patricia Ngo Ngouem

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L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et ses partenaires, organisent, du 17 au 19 avril 2024 à Douala, capitale économique du Cameroun, un colloque international sur le développement des indications géographiques en Afrique, annonce le directeur général de l’OAPI, l’Ivoirien Denis Loukou Bohoussou.

L’indication géographique met en évidence un lieu ou une région de production spécifique et certifie les qualités caractéristiques des produits originaires de ce lieu. Ce dispositif vise à améliorer la transparence pour le consommateur concernant l’origine et le mode de fabrication des produits, tout en reconnaissant et valorisant des savoir-faire et produits locaux.

La rencontre de Douala, placée sous le thème « Indications géographiques en Afrique : États des lieux et perspectives de développement », réunira des acteurs clés de l’écosystème de promotion des indications géographiques (IG) à l’échelle mondiale, avec un focus particulier sur l’Afrique. Parmi les participants figureront des experts de nombreuses institutions de développement et offices de propriété intellectuelle partenaires, des responsables des démembrements nationaux de l’OAPI et des comités nationaux de gestion des IG, ainsi que des agriculteurs et artisans.

Les participants, venant d’une trentaine de pays, dresseront un état des lieux des efforts entrepris pour promouvoir les IG, identifieront les facteurs limitants et esquisseront les perspectives de leur développement et de leur expansion sur le continent. En marge du colloque, une foire-exposition mettant en avant les IG et les produits de qualité de l’agriculture et de l’artisanat de divers pays africains est également prévue.

Au Cameroun, le poivre de Penja et le miel blanc d’Oku sont les deux produits labellisés IG par l’OAPI. Le pays est en bonne voie de finaliser le processus de labellisation de son cacao rouge, entamé en 2017. Selon des experts de l’IG, le prix du kilogramme du poivre de Penja a pratiquement été multiplié par dix en quatorze ans, suite à sa labellisation en 2013. Son prix est passé de 2 500 à 3 000 FCFA en 2008 à près de 20 000 FCFA en 2022 sur le marché local.

Frédéric Nonos

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Les sociétés brassicoles en activité au Cameroun ont vu leurs exportations de bières progresser de 73% au cours de l’année 2022, selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS). En effet, cette année-là, apprend-on du rapport sur le commerce extérieur du Cameroun, les brasseurs locaux ont expédié vers le marché international 12 602 tonnes de bières, pour une valeur de 5,7 milliards de FCFA. Un an plus tôt, ces ventes à l’international avaient culminé à 7 285 tonnes, pour un montant total de seulement 3 milliards de FCFA.

Cette embellie est également visible sur les exportations de boissons gazeuses. Selon le document de l’INS, ces boissons ont rapporté aux sociétés brassicoles du Cameroun 3,5 milliards de FCFA en 2022, pour des exportations de 7 124 tonnes. Ce qui correspond à des augmentations de 46,6% en quantité et de près de 61% en valeur, dans la mesure où les exportations du pays avaient culminé à 4 860 tonnes en 2021, pour une valeur d’un peu plus de 2 milliards de FCFA.

Pour rappel, bien que les pays voisins du Cameroun soient tous dotés d’unités brassicoles, qui plus est appartiennent souvent aux mêmes multinationales que celles implantées au Cameroun, les bières et boissons de la locomotive économique de la Cemac sont très prisées. Notamment dans des pays tels que le Gabon ou la Guinée équatoriale.

BRM  

Le Cameroun et la Banque africaine de développement (BAD) ont procédé le vendredi 12 avril, lors de l’inauguration officielle à Yaoundé du bureau régional pour l’Afrique centrale de l’institution financière, à la signature d’un accord de financement de 133 milliards de FCFA destiné à la mise en œuvre du Projet d’aménagement territorial et de promotion du secteur privé de la région de l’Extrême-Nord, indique le ministère l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

Cet accord ouvre ainsi la voie aux travaux de réhabilitation des tronçons routiers Moutourwa-Maroua (36 km) sur la route nationale n° 1 et Magada-Yagoua (137 km) sur la route nationale n°12. Il faut dire que dans le cadre de ce projet, une enveloppe de plus de 104 milliards de FCFA (à la valeur actuelle du dollar américain), soit 159,072 millions d’euros, sera consacrée au développement des « infrastructures résilientes ».

Le 19 décembre dernier, le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a publié un appel d’offres international pour l’exécution desdits travaux de réhabilitation répartis en trois lots : Moutourwa-Maroua (36 km), Magada-Guidiguis (68,30 km) et Guidiguis-Yagoua (68,70 km). Soit 173 kilomètres de routes au total à réhabiliter. Les candidats avaient jusqu’au 16 février 2024 pour soumettre leur offre. Le démarrage est annoncé pour cette année 2024. Mais, aucune date précise n’a toutefois été dévoilée par les autorités.

Pour ce marché, le Cameroun effectuera les paiements en recourant à la méthode de décaissement par paiement direct, comme définie dans les directives de la BAD applicables aux décaissements dans le cadre de financements de projets d’investissement. Ce marché sera cofinancé par l’État camerounais pour la partie « taxes », apprend-on.

Selon la BAD, la réhabilitation des tronçons routiers susmentionnés ainsi que des voiries urbaines de Maroua et des autres localités traversées devrait permettre une plus grande fluidité et sécurité du trafic. Ce qui devrait entrainer une augmentation substantielle des échanges entre le Cameroun, le Nigeria et le Tchad, notamment en reliant les villes de Garoua et Maroua à la ville de Bongor au sud du Tchad par Yagoua en passant par le pont sur le fleuve Logone en cours de construction sur financements conjoints de la Banque et de l’Union européenne (UE). « Le projet participera ainsi à lever le problème de la mobilité, une des principales contraintes à la mise en valeur des fortes potentialités de sa zone d’impact, notamment dans le domaine agricole, et finalement à l’amélioration des conditions de vie des populations », explique l’institution financière.

Cet accord de financement intervient près de 6 mois après que la BAD a annoncé avoir approuvé un prêt de 203,11 millions d’euros en faveur du Cameroun dans le cadre de ce projet. Celui-ci a pour objectif de contribuer à l’aménagement du territoire, à l’amélioration du système de transport et à la promotion du secteur privé en vue de l’émergence d’un pôle de développement intégré et durable dans l’Extrême-Nord, véritable carrefour sous-régional entre trois des quatre pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Nigeria et Tchad), mais qui subit un déficit de développement structurel et persistant couplé à l’insécurité liée au groupe terroriste Boko Haram et à une crise environnementale préoccupante, conséquence du changement climatique.

P.N.N

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En moins de dix mois à la tête d’Energy of Cameroon (Eneo), le polytechnicien marocain a, dans un contexte de tension de trésorerie, dû faire face à plusieurs crises : tensions sociales, arrêt des centrales de Globeleq à la suite d’impayés, déséquilibre offre-demande dans le réseau interconnecté sud en raison de l’étiage, cyberattaque… Des événements qui ont encore dégradé la qualité déjà précaire du service de l’électricité au Cameroun, exacerbant les critiques à l’encontre de l’électricien. Pourquoi Eneo éprouve-t-il des difficultés à fournir de l’électricité de manière continue aux Camerounais ? Quelle est aujourd’hui la situation financière de la société ? La filiale d’Actis manipule-t-elle ses comptes au détriment de l’État ? Où en sont les négociations entre l’État et le fonds d’investissement britannique qui a décidé de se retirer de l’entreprise, notamment en raison du déséquilibre financier du secteur ? Dans cette interview, le directeur général d’Eneo répond avec franchise à ces questions et à d’autres.

Investir au Cameroun : Lors d’un conseil d’administration extraordinaire, tenu le 26 juin 2023, vous avez été nommé directeur général d’Eneo. Quelle a été votre réaction ? Avez-vous considéré cette nomination comme un aboutissement ?

Amine Homman Ludiye : Présent dans l’entreprise depuis deux ans en tant que directeur général adjoint en charge de la production, j’avais déjà acquis une certaine connaissance de l’entreprise, des enjeux et priorités. Pour moi, la question n’était pas de savoir si cette nomination était un aboutissement, mais plutôt de voir comment j’allais contribuer au mieux à remplir les missions de service public confiées à Eneo. Je vois donc cette nomination comme une opportunité d’apporter ma pierre à l’édifice en mettant en place des mesures visant à améliorer la qualité de service, une préoccupation majeure tant pour nous que pour les Camerounais.

IC : Vous êtes devenu directeur général d’Eneo dans un contexte de tensions sociales au sein de l’entreprise… Quelle est la situation aujourd’hui ?

AHL : Le climat social est plus serein, les employés sont plus confiants grâce à une réelle prise en compte de leurs préoccupations. Pour arriver à ce résultat, nous avons privilégié le dialogue, l’écoute, l’empathie et la transparence. Je rencontre régulièrement les partenaires sociaux (organisations syndicales et délégués du personnel) pour développer ensemble des solutions qui répondent à des problématiques telles que la formation, gestion des carrières, protection santé, et gestion du GIC-P-Eneo, véhicule des 5% d’actions d’Eneo détenues par les salariés.

Mais, comme je l’ai dit lors de mon installation, il n’y aura pas de plan social. Il y a différentes façons de rationaliser les effectifs comme les départs à la retraite ou les démissions spontanées.

Parallèlement, nous nous attachons à améliorer les conditions de travail. Il est impensable d’exiger d’un employé qu’il se rende au travail chaque matin sans lui fournir un environnement de travail adéquat. À ce jour, certaines de nos agences ne sont pas dignes des conditions dans lesquelles nous devons accueillir nos salariés et nos clients.

IC : Concernant le personnel, il semble y avoir un sureffectif. À titre comparatif, la Compagnie ivoirienne d’électricité emploie environ 1500 agents, tandis qu’Eneo en compte plus du double. Ne faudrait-il pas également aborder cette question pour accroître l’efficacité de l’entreprise ?

AHL : Je doute de la pertinence des comparaisons d’un pays à l’autre, basées uniquement sur les chiffres. Ceci étant, il y a au moins deux phénomènes que l’on peut observer au sujet du personnel. Premièrement, il y a une hypertrophie du siège à Douala, caractérisée par une concentration excessive d’effectifs et de compétences, au détriment de l’efficacité opérationnelle sur le terrain. Deuxièmement, le processus de digitalisation de l’entreprise encourage une rationalisation des effectifs.

1 Eneo

Dès ma nomination, nous avons donc entamé un processus de rationalisation de notre organisation. Ce processus passe par la décentralisation des ressources budgétaires, humaines et logistiques vers les régions, où se déploient les activités principales d’Eneo, afin de leur permettre de répondre immédiatement aux missions qui leur sont confiées. Il est nécessaire de réaffecter le personnel et de lui offrir de nouvelles perspectives d’évolution adaptées aux enjeux actuels et futurs. Le budget de 2024 reflète cette orientation.

Mais, comme je l’ai dit lors de mon installation, il n’y aura pas de plan social. Il y a différentes façons de rationaliser les effectifs comme les départs à la retraite ou les démissions spontanées. Cette approche est non seulement sans douleur, mais également efficace, car elle nous oblige à réfléchir à comment faire mieux avec moins de ressources.

IC : Au cours du premier trimestre 2024, vous avez aussi dû faire face à une cyberattaque qui paralyse jusqu’à ce jour vos systèmes de paiement électronique. À quand le retour total à la normale ?

AHL : Après avoir détecté cette attaque, nous avons d’abord décidé d’isoler totalement notre système informatique pour le préserver. Puis, nous avons évalué les dommages subis et les services affectés soit par l’attaque, soit par le fait qu’on ait isolé le système de l’attaque. Ensuite, nous avons décidé de rétablir prioritairement les plateformes de prépaiement, parce que nous étions à la fin du mois de janvier, période de forte demande en termes d’achat de tokens qui permettent de recharger les compteurs prépayés (près 70 000 à 100 000 transactions s’opèrent à cette période). Ce qui a été fait en 48 heures.

J’ai demandé l’élaboration d’un plan pluriannuel définissant la configuration future et les améliorations nécessaires de nos infrastructures IT. L’objectif est double : nous adapter aux évolutions technologiques et garantir la robustesse de nos équipements, avec des backups.

Pour les paiements de facture à distance, la plateforme EneoPay (application de gestion des paiements à distance des factures d’électricité en mode postpaid, via divers partenaires) a été remise en service ce matin (4 avril 2024), après plusieurs semaines de redéploiement et de tests. Il est déjà possible de payer par MTN Mobile Money, Express Union, Express Exchange, SmobilPay. Orange Money devrait suivre rapidement.  

IC : À combien chiffrez-vous le coût de cette cyberattaque et quelles sont les mesures prises pour renforcer la sécurité de vos systèmes informatiques ? 

AHL : Nous travaillons sur cette question. Mais, il est difficile d’avancer un chiffre à ce stade, puisque les factures payées en février, du fait de cette cyberattaque, ont pu être régularisées en mars. Ce n’est qu’après le bilan de ce mois, actuellement en cours, que nous aurons une idée précise du manque à gagner. Néanmoins, il est évident que nous avons subi des pertes financières, notamment parce que les utilisateurs de compteurs prépayés, dans l’impossibilité de consommer durant cette période, ne réaliseront plus ces consommations. De plus, nous avons renoncé à facturer des pénalités de retard aux clients qui ne pouvaient pas leurs factures à temps durant la même période.

Mais le plus important ce sont les leçons que nous avons tirées ou continuons de tirer. On s’est notamment rendu compte que, malgré les dispositions antérieures prises, nous restions vulnérables. En réponse, nous avons investi beaucoup d’argent dans le renforcement de notre système de sécurité. Aujourd’hui, on a une protection qui est relativement robuste et qui a empêché de nouveaux assauts. Cet investissement dans la sécurisation de nos systèmes informatiques est d’autant plus important qu’Eneo s’oriente de plus en plus vers la digitalisation. C’est pourquoi j’ai demandé l’élaboration d’un plan pluriannuel définissant la configuration future et les améliorations nécessaires de nos infrastructures IT. L’objectif est double : nous adapter aux évolutions technologiques et garantir la robustesse de nos équipements, avec des backups.

1 procedure

En outre, il est impératif de réévaluer les procédures d’accès de nos partenaires extérieurs à notre réseau. Ces actions sont en cours pour prévenir toute récidive et, plus important encore, pour renforcer notre système.

IC : Vous n’avez pas mentionné l’investissement dans le capital humain. Il nous a été rapporté que, malgré le processus de digitalisation entrepris par Eneo, l’entreprise a vu partir des employés clés du département informatique, certains ayant notamment choisi de s’expatrier au Canada…

AHL : Il est impossible d’interdire à quiconque de partir pour le Canada ou tout autre pays. Mais il faut que ce soit des choix volontaires et faits de manière positive plutôt que par manque d’opportunités d’évolution et de développement personnel ici. C’est sur cet aspect que nous travaillons. Notre objectif est d’attirer et de retenir les talents.

IC : Vous l’avez probablement remarqué. Les Camerounais peinent à saisir pourquoi la fourniture régulière d’électricité reste un défi, en dépit des investissements conséquents de ces dernières années, notamment dans les infrastructures de production telles que les barrages de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin. Que pouvez-vous leur répondre ?

AHL : On ne peut pas reprocher aux clients de ressentir une certaine frustration, étant donné que le problème est réel. Pour en saisir toute sa complexité, il est essentiel de se rappeler que le secteur de l’électricité repose sur une chaîne intégrée d’acteurs interdépendants. Pour fournir l’électricité aux consommateurs, il faut la produire, la transporter et la distribuer. Eneo est chargée de la distribution et assure environ 65% de la production de l’énergie consommée au Cameroun. Le complément provient de producteurs indépendants tels que Globeleq, Aggreko, Scatec, EDC, tandis que Sonatrel est responsable du transport.

Eneo dépasse actuellement, pour l’essentiel, les objectifs fixés par le régulateur en termes de disponibilité des grandes centrales, fiabilité des grandes lignes, réduction de la durée et de la fréquence des interruptions d’électricité.

L’interruption de la fourniture de l’électricité peut résulter de problèmes liés à la production, au transport, ou à la distribution. Ceci peut être dû à des pannes techniques, un déséquilibre entre l’offre et la demande, fréquent en période de sécheresse (ce qui nécessite le délestage de certains clients pour maintenir l’équilibre et éviter l’effondrement du réseau), ou encore à des congestions dans le réseau de transport, lorsque les équipements ne peuvent supporter la charge demandée (situation qui peut également conduire au délestage, même en présence de capacités de production suffisantes).

Pour réduire ces désagréments, une amélioration continue de la qualité des infrastructures est nécessaire. Avec les investissements que vous avez listés, le facteur limitant n’est plus tant la production, mais le transport et la distribution, secteurs qui requièrent des investissements conséquents. C’est l’objectif du plan de redressement du secteur initié par le gouvernement, avec le soutien de partenaires financiers internationaux tels que la Banque mondiale. Il convient néanmoins de souligner qu’Eneo dépasse actuellement, pour l’essentiel, les objectifs fixés par le régulateur en termes de disponibilité des grandes centrales, fiabilité des grandes lignes, réduction de la durée et de la fréquence des interruptions d’électricité.

IC : À l’instar de vos prédécesseurs, vous êtes également confrontés au déséquilibre financier du secteur, reflété par la situation financière précaire d’Eneo. À la fin de l’année 2022, son déficit de trésorerie d’Eneo a atteint 113 milliards de FCFA, son ratio de fonds propres sur total du bilan a reculé à 7,4 %, et sa dette s’élevait à 700 milliards de FCFA, la moitié étant due aux fournisseurs. Qu’en est-il de la situation actuelle ?

AHL : La situation s’est empirée. La dette des entités publiques envers Eneo a presque doublé, passant de 167 milliards au 31 décembre 2022 à 266 milliards de FCFA au 31 décembre 2023. Ainsi, le problème ne réside pas dans les compétences d’Eneo. L’entreprise sait produire, distribuer et commercialiser de l’électricité. Elle a parmi les meilleurs techniciens du pays, voire au-delà.  

De plus, Eneo ne fait pas face à un déclin de son marché. Chaque année, nous produisons, commercialisons et distribuons plus d’électricité que l’année précédente. Les perspectives de croissance sont significatives. D’après les dernières données de la Banque mondiale, le taux d’électrification au Cameroun est de 67%, laissant ainsi 33% du marché encore à explorer. Il est rare pour une entreprise de savoir qu’elle dispose d’une opportunité de développement assurée de 33%, qu’elle pourrait capturer si elles en avaient les moyens. Par ailleurs, Eneo, sur le plan structurel, n’est pas déficitaire. Ses bilans comptables montrent des résultats positifs.

Nous émettons pour environ 7 milliards de FCFA de factures mensuelles à l’égard des entités publiques (administrations, entreprises publiques, hôpitaux, universités…), mais depuis le début de cette année, nos recouvrements se sont limités à 1,5 milliard de FCFA en janvier et à 1,8 milliard en février.

Cependant, Eneo fait face à des difficultés de trésorerie intenables pour toute entreprise. En effet, nos principaux clients, majoritairement des entités publiques, ne règlent pas de façon diligente leurs factures pour les services fournis. Qui plus est, les retards de paiements poussent l’entreprise à recourir régulièrement aux banques pour soutenir l’exploitation. Le loyer de l’argent creuse le déficit de trésorerie. Par conséquent, nous sommes incapables de régler nos fournisseurs comme il se doit. Cette situation n’est plus supportable, et il est impératif de prendre des mesures visant à rétablir l’équilibre financier dans le secteur de l’électricité, afin qu’il puisse fonctionner correctement et se développer. Car, en définitive, l’enjeu reste la qualité du service électrique au Cameroun.

IC : Selon nos informations, lors de l’adoption du budget 2024, le conseil d’administration a adopté une posture prudente. Est-ce qu’on peut comprendre pourquoi ?

AHL : Face à la conjoncture actuelle, la prudence est de mise. J’ai soumis au conseil d’administration trois perspectives : un scénario pessimiste, un scénario de référence et un scénario optimiste ; tous fondés sur la capacité d’Eneo à recouvrer ses factures. Actuellement, notre situation se rapproche davantage du scénario pessimiste que du cas de base, en raison de la dégradation poussée de notre situation financière.

Nous émettons pour environ 7 milliards de FCFA de factures mensuelles à l’égard des entités publiques (administrations, entreprises publiques, hôpitaux, universités…), mais depuis le début de cette année, nos recouvrements se sont limités à 1,5 milliard de FCFA en janvier et à 1,8 milliard en février. Le versement hebdomadaire d’un milliard de FCFA, en guise de paiement partiel des factures de l’État central sur lequel les parties s’étaient accordées pour alléger la facture, n’a été effectué qu’une seule fois durant les mois de janvier et février 20244. Et aucun règlement n’a été effectué pour les ordres de virement en instance, qui s’élèvent à 2,9 milliards de FCFA…

Ces difficultés de trésorerie entraînent, par exemple, que le remplacement ou l’entretien nécessaire de certains câbles souterrains ne soit pas effectué adéquatement. Voilà le tableau. Les mesures prises par l’État demeurent insuffisantes.

IC : Cette situation s’ajoute à la dette de 266 milliards de FCFA que vous revendiquez auprès de l’État au 31 décembre 2023. Cette créance est toujours en attente de validation, depuis 2020 pour une certaine partie. Pourquoi cette validation prend-elle autant de temps ?

AHL : Nous nous fournissons les informations et les justificatifs nécessaires. Ensuite, la validation se fait notamment au niveau du régulateur. D’ailleurs, sur ce sujet, nous avons lu des choses ici et là (Eneo est souvent accusée de maquiller ses comptes pour spolier l’État, NDLR). Ce que nous souhaitons souligner, c’est notre engagement envers une gestion orthodoxe. Eneo est une entreprise régulée, dotée d’une gouvernance solide, et dont les comptes sont audités par deux commissaires aux comptes : l’un désigné par Actis, l’autre par l’État. Et les comptes de l’année 2022 ont été certifiés sans la moindre observation.

1 fcfa

Il est également important de noter que même les montants validés ne sont pas nécessairement versés immédiatement. Pour l’année 2024, dans le cadre de la compensation tarifaire, le régulateur a approuvé un paiement de 44 milliards de FCFA à Eneo. Nous sommes déjà en avril, et nous n’avons encore reçu aucun paiement.

IC : Justement, afin de dégager de la trésorerie pour l’orienter vers les fournisseurs et les sous-traitants, vous préparez en ce moment, avec Société Générale Cameroun, une opération de reprofilage de la dette financière d’Eneo. Où en êtes-vous avec cette opération qui vise à repousser de 18 voire 24 mois le remboursement d’une dette d’environ 150 milliards FCFA ?

AHL : Les discussions entre Eneo et ses partenaires financiers sont en cours. J’espère que nous parviendrons à une conclusion dans les semaines à venir, compte tenu de l’urgence de la situation. En effet, cette opération fait partie des solutions palliatives. Nous ne serions pas obligés de recourir à des reprofilages ou à l’endettement si nous avions la trésorerie nécessaire pour financer notre cycle d’exploitation.

IC : Et pourquoi sollicitez-vous un moratoire qui ne dépasse pas 24 mois ? Est-ce à dire que votre situation financière pourrait s’améliorer à court terme ?

AHL : Plus tôt, je mentionnais que le gouvernement avait engagé la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures, notamment l’activation du plan de redressement du secteur. Ce plan prévoit des investissements sur le réseau de transport et de distribution, l’installation de compteurs intelligents et prépayés, une analyse des tarifs de l’électricité pour essayer de refléter au mieux la vérité des prix et de réduire la charge financière significative pour l’État, qui doit supporter la compensation tarifaire.

Eneo commercialise actuellement le kilowattheure d’électricité à un prix moyen de 80,6 FCFA, tandis que le coût moyen de production, de transport, de distribution, et de commercialisation s’élève à un peu plus de 106 FCFA.

Nous pensons que dans les deux prochaines années, les effets bénéfiques de ces mesures commenceront à se faire sentir. Avoir une période de grâce de 18 à 24 mois, permet d’attendre que ces effets bénéfiques se manifestent.  

IC : De quel ordre devrait-on augmenter les prix pour se rapprocher des coûts réels ?

AHL : En général, au Cameroun, les tarifs de l’électricité sont restés stables depuis 2012, à l’exception des clients industriels dont les prix ont commencé à être ajustés l’année dernière. Pour mettre les choses en perspective, Eneo commercialise actuellement le kilowattheure d’électricité à un prix moyen de 80,6 FCFA, tandis que le coût moyen de production, de transport, de distribution, et de commercialisation s’élève à un peu plus de 106 FCFA. Cette différence est couverte par une compensation tarifaire prise en charge par l’État. Un des pans importants de la dette envers Eneo.

La question des tarifs de l’électricité soulève donc deux interrogations fondamentales : Dans un contexte de hausse généralisée des prix, est-il logique que le tarif de l’électricité reste inchangé depuis 12 ans ? Est-il raisonnable que l’État supporte une telle charge financière, alors que ses ressources sont également sollicitées pour d’autres priorités budgétaires ? Cette réflexion prend toute son importance quand on sait que la qualité actuelle des services est inférieure aux attentes, principalement en raison du manque de ressources financières du secteur électrique.

Maintenant, comment cette augmentation des tarifs devrait-elle se décliner ? Cela ne relève pas de la responsabilité Eneo. Comme vous le savez, c’est le gouvernement camerounais, à travers le régulateur, qui fixe les prix de vente du kilowattheure. Eneo s’oblige à appliquer les tarifs fixés.

IC : Pour financer les investissements, le conseil d’administration vous a recommandé de privilégier les institutions financières multilatérales qui offrent de meilleures conditions d’emprunts. Mais on sait que vos prédécesseurs ont par exemple échoué à obtenir un prêt de la Société financière internationale (SFI). Qu’est-ce qui fait problème ? Et quelle est votre stratégie pour rétablir la confiance ?

AHL : La confiance qu’Eneo inspire aux institutions financières ne dépend pas seulement d’Eneo, mais aussi de la confiance que ces institutions placent dans le secteur de l’électricité dans son ensemble. Les initiatives en cours, les perspectives et la prise de conscience sur divers enjeux renforcent cette confiance, facilitant ainsi l’accès au financement. Les discussions actuelles avec nos partenaires financiers se concentrent sur cette dynamique.

Maintenant, le déficit chronique de trésorerie dans le secteur, a-t-il influencé la décision d’Actis ? Je pense que oui. Est-ce que si tout avait été parfait, le fonds aurait pris la décision de sortir ? Je ne saurais le dire.

La situation n’est pas aisée, car il faut analyser méticuleusement divers indicateurs pour confirmer cette confiance. Cependant, ce qui a été valable dans le passé ne le sera pas nécessairement à l’avenir. Bien qu’il demeure indéniable que la situation reste complexe.

IC : Il est de notoriété publique que les opérations d’achat et de vente d’actions constituent une composante essentielle du modèle économique d’Actis. Cependant, nos sources suggèrent que l’intensification du déséquilibre financier du secteur de l’électricité aurait accéléré le retrait d’Actis du capital d’Eneo. Ayant représenté Actis au conseil d’administration avant d’assumer le rôle de directeur général, pourriez-vous nous éclairer sur les motifs qui ont conduit Actis à se désengager avant la fin de sa concession, qui coure jusqu’en 2031 ?

AHL : Ce que je peux dire est qu’Actis a considéré qu’il était temps de finaliser son investissement intervenu il y a dix ans maintenant. Il faut savoir que la vocation d’un fonds d’investissement n’est pas de demeurer à vie au sein d’une entreprise. Quand un fonds d’investissement entre dans le capital d’une société, son objectif est d’accompagner son développement, ensuite de céder ses actions en espérant dégager une plus-value.

Maintenant, le déficit chronique de trésorerie dans le secteur, a-t-il influencé la décision d’Actis ? Je pense que oui. Est-ce que si tout avait été parfait, le fonds aurait pris la décision de sortir ? Je ne saurais le dire. Toutefois, il n’est pas incongru qu’Actis décide de se désengager d’Eneo après une décennie. Car pour un fonds d’investissement, une maturité de dix ans est déjà longue.

IC : Cependant, certains estiment qu’Actis avait entamé la valorisation de son investissement en cédant ses participations dans les centrales de Dibamba et de Kribi…

AHL : Comme vous pouvez l’imaginer, je ne dispose pas d’informations pour répondre à cette question. En effet, je n’étais pas présent à l’époque des faits. De plus, Actis ne partage pas ce type d’informations avec le directeur général d’Eneo. Il est important de souligner que le directeur général d’Eneo, désigné par le conseil d’administration, a vocation à défendre et promouvoir les intérêts de l’entreprise, de ses clients et de ses actionnaires. À cet égard, je sers les deux actionnaires principaux qui sont l’État du Cameroun et Actis.

IC : Selon nos informations, Actis envisage de se retirer d’ici mi-2024. Au vu du rythme actuel des négociations, cette échéance est-elle réaliste ?

AHL : Actis a exprimé le désir de vendre ses parts, l’État du Cameroun a accepté de les acheter et les discussions sont en cours. Il est à noter que l’État et Actis ont chacun sollicité les services d’un cabinet de conseil afin d’évaluer l’entreprise. Ce travail est désormais achevé. Aujourd’hui, les partis discutent de l’estimation financière des actions de l’entreprise. Des réunions se sont tenues il y a quelques semaines, et d’autres sont prévues. Mais je ne saurais vous dire combien de temps le processus prendra. La volonté commune des partis est néanmoins d’avancer rapidement.   

Interview réalisée par Aboudi Ottou

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« La résilience dont nous faisons preuve depuis des mois, la résilience dont la filière en entier fait preuve depuis des mois, atteint ses limites », a soutenu, lors de la cérémonie d’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé, le 21 mars dernier, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), devant plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. « S’il est vrai que nous sommes les leaders incontestés sur notre marché, et que nous mettons tout en œuvre pour nous développer et maintenir notre position de numéro un, nous ne sommes pas pour autant invincibles », a indiqué Stéphane Descazeaud, laissant entendre que la situation actuelle pourrait avoir un impact sur la poursuite des activités de la filiale du groupe Castel dans le pays.

Le problème, a-t-il expliqué, vient du fait que, alors que depuis trois ans l’industrie des boissons subit un « tsunami inflationniste » sur les matières premières, les consommables, le carburant, le gaz, l’électricité et les salaires, les prix des boissons n’ont pas augmenté au Cameroun. « C’est le seul pays dans ce cas », a affirmé le dirigeant. En seulement deux ans, la SABC dit avoir connu une augmentation des coûts des intrants de plus de 33 milliards de FCFA : 16 milliards pour la période 2021-2022 et 17 milliards pour la période 2022-2023. Alors qu’elle reverse déjà plus de 50% de son chiffre d’affaires à l’État en guise d’impôts et de taxes (TVA, droits d’accise, droits de douane, impôt sur les sociétés…), « la nouvelle hausse des droits d’accise décidée dans la loi des finances 2024 ne fait qu’ajouter de l’insécurité à la fragilité déjà palpable », affirme Descazeaud.

« Nous avons contribué et aidé le gouvernement à lutter contre la vie chère pendant des années. Mais il est vrai que 2024 apporte un nouveau lot d’augmentations, sans compter les droits d’accise et autres taxes qui ont encore augmenté dans la loi des finances de 2024. Donc là, je pense qu’il est temps de faire un geste envers les producteurs pour s’assurer qu’ils vont continuer à investir et à produire afin de satisfaire la demande et répondre aux besoins du marché dans les années à venir », a-t-il déclaré, en soulignant que la SABC, comme les autres entreprises camerounaises, a besoin d’un environnement des affaires stable, caractérisé par une fiscalité qui favorise le développement.

Hausse de 100 FCFA

Pour amortir tous ces chocs, Stéphane Descazeaud plaide pour une hausse du prix de la bière de 100 FCFA. « Il faudrait les augmenter de manière significative pour une simple raison : chaque fois que vous augmentez le prix de la bière de 100 FCFA, l’État prélève 50 FCFA en impôts et taxes. Ainsi, pour obtenir une hausse réelle de 50 FCFA, montant minimal que nous devrions récupérer après les multiples hausses subies ces dernières années, il serait nécessaire d’augmenter le prix de la bière de 100 FCFA. Mais ce sont des discussions qui devront se tenir avec le gouvernement », a-t-il expliqué à Investir au Cameroun, à l’issue de la cérémonie d’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé.

Selon le DG de la SABC, il s’agirait en réalité d’une formalisation. « Les prix ont déjà augmenté sur le marché, mais malheureusement, cela ne bénéficie pas à la filière ni aux producteurs, ce qui est fort dommage », déplore-t-il. Il est effectivement difficile de trouver un bar qui vend la bière au prix public conseillé. Par exemple, pour une bière de 65 cl, le prix conseillé est de 650 FCFA, mais aujourd’hui il est pratiquement impossible d’acheter une bière à moins de 700 FCFA, sauf en vente à emporter.

Cette demande du leader du marché brassicole au Cameroun fait écho à celle de l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (CAPA). Le 20 décembre dernier, ce regroupement, qui inclut la SABC, l’Union camerounaise des brasseries (UCB), Guinness Cameroon, la Société camerounaise de Fermentations (Fermencam), et la Société de Fabrication des Vins du Cameroun (Sofavinc), a demandé au gouvernement une augmentation des prix des bières et des boissons gazeuses de 50 FCFA, en raison de l’augmentation de leurs charges fiscales en 2024.

Coupures d’électricité

Selon le DG de la SABC, cette hausse est d’autant plus vitale que l’industrie brassicole est affectée par d’autres problèmes. « Comme tous les autres industriels, nous subissons de plein fouet les nombreuses coupures d’électricité qui ont réduit nos capacités de production depuis décembre dernier et endommagé beaucoup de nos équipements, pour lesquels les pièces de rechange ne sont pas toujours disponibles. Il en va de même pour nos fournisseurs locaux, dont le taux de rupture a atteint son paroxysme ces derniers mois en raison de leurs difficultés de production », affirme Stéphane Descazeaud. Les conséquences sur le marché sont nombreuses : ruptures de stock répétées, menaces sur des filières entières et, logiquement, les prix de vente sur le marché ne sont plus respectés, énumère-t-il.

À cela s’ajoute la concurrence déloyale de la bière de contrebande venue du Nigeria, qui « inonde les marchés au détriment de la filière camerounaise, qui, elle, paye toutes ses taxes ». Un phénomène qui s’intensifie à mesure que les taxes augmentent au Cameroun, soutiennent les acteurs de la filière.

Patricia Ngo Ngouem 

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La compagnie aérienne Nigériane Air Peace dessert désormais Yaoundé, la capitale camerounaise, au départ d’Abudja, la capitale du Nigéria. Jusqu’ici, la première compagnie aérienne du Nigéria desservait uniquement la ville camerounaise de Douala, avec trois vols hebdomadaires, au départ de Lagos et Port Harcourt. A la faveur de la nouvelle ligne entre Abudja et Yaoundé, cette compagnie aérienne densifie ainsi son réseau au Cameroun.

« Cette liaison aérienne d’environ 755 km offre une connexion pratique entre la capitale du Nigeria et celle du Cameroun, pour une durée du vol d’environ 2 heures et 30 minutes. La société propose trois vols par semaine entre Abuja et Yaoundé. Les vols sont opérés les mardis, jeudis et samedis », explique la compagnie.

Pour rappel, c’est le 19 août 2021 que cette compagnie aérienne a effectué son vol inaugural au Cameroun, dans le cadre de sa stratégie de développement de son réseau africain. L’arrivée de cet opérateur du transport aérien dans le pays, puis le renforcement de son positionnement sur le marché local, grâce à l’ouverture de la ligne Abudja-Yaoundé, dope davantage la concurrence déjà très rude dans le secteur du transport aérien au Cameroun.

BRM

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Aussi curieux que cela puisse paraître, le Cameroun, pays structurellement déficitaire en matière de production d’huile de palme, a réussi à exporter 657,3 tonnes d’or rouge au cours de l’année 2022, pour des recettes estimées à 713,6 millions de FCFA. En glissement annuel, ces exportations d’huile de palme du Cameroun sont cependant en baisse drastique. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), elles étaient ressorties à 4 073,7 tonnes en 2021, générant des recettes d’exportation de 3,6 milliards de FCFA.

Cette évolution à la baisse des exportations d’or rouge est d’autant plus logique qu’au fil des années, le déficit de production qu’enregistre le Cameroun n’a de cesse de croître. Dans un contexte marqué notamment par la multiplication sur le territoire national des raffineries d’huile de palme et des savonneries. Selon l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), le déficit structurel de production d’huile de palme est passé de 130 000 tonnes en 2020 à 160 000 tonnes en 2022.

« Le déficit structurel dont nous parlons souvent est un déficit nominal, qui est différent du déficit réel. Ce déficit nominal est calculé sur la base de 50% des capacités des entreprises de transformation. Sur la base des capacités réelles des transformateurs, le déficit est effectivement beaucoup plus important », précise souvent Emmanuel Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux.

Pour résorber ce déficit structurel, tout en préservant la part d’huile de palme brute destinée à la consommation des ménages, le Cameroun est obligé d’effectuer des importations à taux de douane réduits, pour garantir l’approvisionnement des industriels.

BRM

Au cours de la période de 6 ans allant de 2017 à 2022, le déficit de la balance commerciale du Cameroun s’est progressivement dégradé, atteignant au total 256 milliards de FCFA. En effet, selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2022, le déficit de la balance commerciale du Cameroun est ressorti à 1 172 milliards de FCFA au cours de l’année 2017, avant d’atteindre 1 428 milliards de FCFA en 2022.

Cet indicateur, qui fait la différence entre la valeur des exportations et celle des importations, est plombé par le secteur des hydrocarbures. En effet, souligne le rapport de l’INS, hors pétrole et gaz naturel, le déficit de la balance commerciale du Cameroun double entre 2017 et 2022, passant de 1 674 milliards de FCFA à 3 495 milliards de FCFA. Ce qui correspond à une augmentation de plus de 1 800 milliards de FCFA en 6 ans.

Cependant, le déficit de la balance commerciale hors hydrocarbures, lui, augmente de moins de 1 000 milliards de FCFA sur la même période. A en croire les données de l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, ce déficit est passé de 1 486 milliards de FCFA en 2017 à 2 463 milliards de FCFA au 31 décembre 2022.

Pour réduire ce déficit, le Cameroun est monté en régime depuis 2022 dans l’implémentation de la politique dite d’import-substitution. Celle-ci consiste, à travers de nombreuses facilités faites aux opérateurs économiques de secteurs d’activités précis, à encourager le développement de la production locale, de manière à réduire progressivement les importations des produits susceptibles d’être fabriqués localement, ou pouvant avoir des substituts locaux.  

BRM

 Le directeur général de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (SCDP), Véronique Manzoua Moampea Mbio, a procédé le 11 avril 2024 à la première soudure de la sphère 6 d’une capacité de 1000 tonnes métriques (TM) en cours de construction au dépôt de Bonaberi à Douala, a annoncé l’entreprise. D’après la SCDP, bras séculier de l’État en matière de stockage et de sécurisation des produits pétroliers, le projet est réalisé par le groupe français Parlym après appel d’offres international restreint. Il est exécuté dans le cadre d’un marché en EPCCS (Engineering, Procurement, Construction, Commissionning et Start up).

Le marché, dont le montant n’est pas dévoilé, a été signé à la fin du mois de juillet 2022 pour un délai de 30 mois. Il est donc censé s’achever au mois de février 2025. Mais le directeur général de Parlym Cameroun, Gwendal Mostert, annonce « la fin du projet au mois de juillet 2024, soit 6 mois avant la fin du contrat ». À ce jour, indique l’entreprise française, la phase d’ingénierie est réalisée à 100%, la phase de procurment à 90%, et la construction et le génie civil, assurés par des ingénieurs locaux de Parlym Cameroun, à 35%.

La sphère 6, apprend-on, devrait répondre aux normes modernes de sécurité et intégrer l’augmentation des capacités de défense contre incendie (DCI) dans le dépôt ainsi que l’automatisation de ses fonctions de process et de sécurité. D’après le DG de la SCDP, sa construction va doubler la capacité unitaire des sphères existantes à Bonaberi, site stratégique de réception et distribution du gaz domestique au Cameroun. Elle va ainsi porter la capacité de stockage en gaz de pétrole liquéfié (GPL) du site de 2500 à 3500 TM, soit une hausse de 40% et du pays de 3970 à 4970 TM, soit une augmentation de 25,2%. Ce qui va fluidifier les approvisionnements en gaz domestique dans le pays. 

« Avec cette augmentation de 40% des capacités existantes, les réceptions des navires se feront plus aisément et l’autonomie de consommation sera portée de 4 à 6 jours », a précisé Véronique Manzoua Moampea Mbio. Ce qui va résoudre de manière significative, poursuit-elle, les problèmes de ruptures dans l’approvisionnement GPL sur le marché, en limitant les rotations des navires et la réduction des tensions logistiques dans l’exploitation du dépôt. Selon la SCDP, les approvisionnements pour le marché national en GPL sont passés de 35 000 tonnes en 2000 à 170 000 tonnes en 2021. Et les importations, qui représentent environ 80% du GPL consommé au Cameroun, transitent par le dépôt de Bonabéri.

Créée le 1er juillet 1979, la SCDP gère le stock des produits pétroliers pour les ménages et les marketeurs, le stock de sécurité de l’État, la collecte de la taxe spéciale sur les produits pétroliers, la collecte des recettes sur les marquages chimiques pour la lutte contre la fraude.

Frédéric Nonos

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Dans un communiqué signé ce 11 avril, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, annonce la baisse des prix du riz au Cameroun. La mesure, qui doit entrer en vigueur ce vendredi 12 avril, a permis de faire baisser entre 70 et 90 FCFA le kilo du prix d’achat du sac de 50 kg de riz brisé indien 25% et 5% dans les villes de Yaoundé et Douala, indique le même du gouvernement. En ce qui concerne le riz 25% de brisure, le sac passe à 22 250 FCFA à Douala, soit 445 FCFA/kg, et à 23 000 FCFA à Yaoundé, soit 460 FCFA/kg, selon les nouveaux prix. Pour ce qui est du riz 5% de brisure, le sac de 50 kg est désormais cédé à 23 500 FCFA (soit 470 FCFA/kg) dans la métropole économique et à 24 000 FCFA (soit 480 FCFA/kg) dans la capitale.

Mais la baisse ne concerne pas que le riz indien vendu sur le marché local. Le gouvernement a également fait baisser, entre 20 et 50 FCFA/kg, le tarif du sac de 50 kg du riz brisé pakistanais dans lesdites villes. Ainsi, les sacs de 25% et de 5% de brisure coûtent désormais respectivement 24 250 FCFA (soit 485 FCFA/kg) et 26 000 FCFA (soit 520 FCFA/kg) dans la métropole économique, contre respectivement 25 000 FCFA (soit 500 FCFA/kg) et 26 500 FCFA (soit 530 FCFA/kg) dans la capitale.

Dans la même veine, le prix du sac de 50 kg du riz brisé thaïlandais connaît également une baisse, comprise entre 15 et 50 FCFA/kg dans les deux grandes métropoles du pays. Selon la nouvelle tarification, les sacs de 25% et de 5% de brisure sont désormais cédés à 24 500 FCFA (soit 490 FCFA/kg) et 26 250 FCFA (soit 525 FCFA/kg) à Douala. À Yaoundé, les prix sont respectivement de 25 000 FCFA (soit 500 FCFA/kg) et 26 750 FCFA (soit 535 FCFA/kg) le sac.

Luc Magloire Mbarga Atangana affirme que « la même baisse des prix s’applique, à due proportion, sur l’ensemble des autres villes du pays, en tenant compte de l’incidence du coût du transport ». Le membre du gouvernement indique avoir donné des « instructions précises » aux équipes en charge du contrôle de son département ministériel « pour l’application stricte et effective de ces nouveaux prix sur le terrain, au bénéfice des consommateurs ».

Cette baisse des prix, obtenue à l’issue « d’intenses échanges » avec les opérateurs de la filière, selon le membre du gouvernement, intervient après l’arrivée sur le marché des premières cargaisons découlant du quota spécial de 190 000 tonnes de riz négociées auprès du gouvernement indien. L’Inde, qui a suspendu ses exportations de riz blanc non basmati et brisure depuis juillet 2023 pour privilégier son marché national et éviter un risque de pénurie ou d’inflation alimentaire, a exceptionnellement, en octobre dernier, accordé un quota d’importation à sept pays (Cameroun, Guinée, Côte d’Ivoire, Seychelles, Philippines, Népal et Malaisie) pour une cargaison globale de plus d’un million de tonnes, dont 190 000 pour le Cameroun. Afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité de cette denrée de base pour les populations, et surtout de contrôler le prix de ce produit sur le marché local par ces temps d’inflation, le gouvernement a autorisé l’importation, en franchise de droits de douane, de ces 190 000 tonnes de riz indien. L’objectif, selon les autorités, est de constituer un stock de sécurité afin de couvrir les besoins du marché national, et éviter toute pénurie ou perturbation de l’approvisionnement de cette céréale dans le pays.

Patricia Ngo Ngouem

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Dans l’après-midi du 9 avril 2024, un incendie s’est déclaré à l’usine de la Sodecoton de Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. Selon un communiqué de l’entreprise, « sur les 10 silos de coton graine stocké, trois silos de 500 tonnes chacune ont été impactés par les flammes ». Le directeur général de la Sodecoton, Mohamadou Bayero Bounou, parle dans son communiqué, signé le 9 avril 2024, « d’une perte d’environ 200 tonnes de coton », ajoutant que « l’évaluation précise des dégâts est en cours ».

L’origine de l’incendie n’a pas encore été déterminée. Cependant, l’on peut constater que sinistre survient au moment où cette unité agro-industrielle, qui encadre environ 200 000 producteurs de coton dans les trois régions septentrionales du Cameroun, se prépare à lancer les travaux de construction d’une nouvelle unité d’égrenage à Godola, non loin de son actuelle usine de Maroua. En mars 2024, l’entreprise a indemnisé les populations déguerpies sur le site devant abriter l’usine, à hauteur de 48 millions de FCFA.

La future usine d’égrenage de coton de Godola fait partie du plan de redressement 2017-2023 de la Sodecoton. Cette usine vise à doper les capacités de transformation de l’entreprise, en prélude à la hausse de la production cotonnière annoncée à 400 000 tonnes dès l’année 2025.

BRM

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Après deux mois d’attente, le Congolais Marcel Ondélé a été finalement nommé, le 9 avril 2024, au poste de secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA). C’était au sortir d’une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Cemac, organisée par visioconférence. Il sera secondé par la Gabonaise Patricia Danielle Manon.

Ces deux personnalités avaient déjà été proposées aux mêmes postes par leurs pays respectifs, au cours de la Conférence des chefs d’État de la Cemac organisée le 9 février 2024. Mais, leurs nominations avaient été renvoyées à plus tard, en raison d’une opposition du président de la transition au Tchad, le général Mahamat Idriss Deby. Ce dernier revendiquait alors le poste de secrétaire général de la Cobac pour son pays, se basant sur le principe d’équité dans la répartition des postes à la tête des institutions communautaires. En effet, à en croire le chef de l’État tchadien, son pays est lésé depuis le départ de son compatriote Abbas Mahamat Tolli du poste de gouverneur de la Beac.

Une posture contestée par Denis Sassou Nguesso et Brice Clotaire Oligui Nguema, respectivement chef d’État du Congo et du Gabon, qui ont quant à eux excipé le principe de rotation par pays et selon l’ordre alphabétique, à la tête des institutions de la Cemac. Finalement, le consensus a prévalu. Le Tchad a retiré sa candidature, puis le Congo et le Gabon ont respectivement vu leurs choix être validés, pour les postes de secrétaire général et de secrétaire général adjoint de la Cobac.

Le nouveau SG de la Cobac est un ancien des institutions communautaires. Il a fait ses armes à la Commission de surveillance du maché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Au sein de cette institution, il a gravi les échelons avant d’être propulsé au poste de secrétaire général. Puis, surviendra sa désignation à la vice-présidence de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC).

Quant à la Gabonaise Patricia Danielle Manon, elle fera plutôt son baptême du feu au sein d’une institution communautaire. Banquière de profession, elle aura passé 23 ans au sein du groupe bancaire BGFI, dont elle prendra les rênes de la filiale gabonaise en 2013. Elle sera débarquée en 2015, avant de rebondir en 2019 à la tête de la Caisse des dépôts et consignations du Gabon, poste qu’elle quittera le 7 février 2024, les autorités de son pays l’ayant destinée au poste de SGA de la Cobac.   

BRM

Les banques commerciales de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) n’ont pas souscrit à l’émission de bons effectuée le 8 avril 2024 par la Beac, l’institut d’émission commun aux six États de cet espace communautaire. Cette opération, à travers laquelle la banque centrale espérait retirer une enveloppe de 50 milliards de FCFA du circuit bancaire, asséchant ainsi les établissements de crédit pour combattre l’inflation à travers la restriction de l’accès aux financements, a été déclarée infructueuse. Ce, malgré un taux de rémunération de 3,5% proposé par la banque centrale aux banques commerciales, pour des titres à 28 jours de maturité.

À la faveur de cette nouvelle bouderie des banques, la Beac enregistre ainsi sa 2e émission de bons infructueuse, après le premier revers de février 2024. Le résultat de la dernière émission de bons Beac témoigne surtout d’un besoin de liquidité dans le secteur bancaire sous-régional, dans un contexte de durcissement de la politique monétaire visant plutôt à restreindre les marges de manœuvre des banques en matière de financement des économies de la sous-région.

Ce message semble transparaître en filigrane de toutes les émissions de bons Beac effectuées jusqu’ici. En effet, si la première opération avait été déclarée infructueuse, comme celle du 8 avril 2024, toutes les autres ont enregistré des taux de couverture de la demande atteignant à peine 30%, grâce à un seul souscripteur de surcroît. Un désintérêt des banques que le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, ne met pas sur le compte d’un besoin de liquidité bancaire, mais plutôt de critères d’éligibilité visiblement trop contraignants. Ce dernier n’exclut d’ailleurs pas la possibilité pour la banque centrale de revoir ces conditions, afin de pouvoir davantage attirer les banques commerciales vers les valeurs émises par la Beac.

Pour rappel, après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit. Ceci, dans l’optique de pouvoir réduire dans la zone Cemac la part de l’inflation d’origine monétaire (20%).

BRM

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Les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun (MTN et Orange) disposent d’un délai de 60 jours, pour soumettre au gouvernement des informations à jour concernant le nombre et l’identité de leurs abonnés, selon une directive de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale. Cette exigence répond à une augmentation notable de l’utilisation de cartes SIM non enregistrées par des individus malveillants pour, entre autres, commettre des extorsions de fonds et émettre des demandes de rançon, particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, touchées par une crise sociopolitique depuis fin octobre 2016, dans l’Extrême-Nord, où opère Boko Haram, et dans l’Adamaoua, affecté par les kidnappings avec demande de rançon.

D’après le ministre de l’Administration territoriale, environ 450 cartes SIM non enregistrées circulent actuellement dans les zones de conflit. Paul Atanga Nji a révélé que, dans les deux régions anglophones du pays, les séparatistes ont reçu plus de 320 millions de FCFA via ces cartes au cours des 12 derniers mois, tandis que dans l’Extrême-Nord et l’Adamaoua, les preneurs d’otages ont accumulé quelque 75 millions de FCFA. « C’est une situation d’une extrême gravité. Les terroristes ont commis trop de forfaits et de mal. Les opérateurs de téléphonie mobile ne vont pas gagner de l’argent au détriment de la sécurité du Cameroun », a-t-il déclaré lors d’une réunion le lundi 8 avril avec les directeurs généraux d’Orange Cameroun, Patrick Benon, de MTN Cameroon, Mitwa Ng'ambi, et de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), Ebot Ebot Enaw. Cette agence est le bras séculier de l’État dans le domaine des TIC. 

Pour mettre fin à cette situation, Paul Atanga Nji a exigé l’identification systématique de chaque carte SIM vendue dans ces régions comme l’exige la réglementation, avec les données exactes de celle-ci. Surtout que, déplore-t-il, au moins une vingtaine de cartes SIM non identifiées sont saisies chaque fois qu’un groupe de terroristes est démantelé. « Après utilisation d’une carte, celle-ci est purement et simplement détruite par son propriétaire, ce qui contribue à le rendre intraçable ce d’autant plus qu’il n’a pas été identifié », a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par le quotidien public Cameroon tribune. Il a par ailleurs sommé Orange et MTN de lui fournir une liste complète de ceux qui vendent leurs produits dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et de ceux qui exploitent les kiosques Orange Money et Mobile Money, dans le délai imparti. Le Minat les a menacés de « graves sanctions » s’ils ne se conformaient pas à cette mesure.

Le décret du Premier ministre du 3 décembre 2015 fixant les modalités d’identification des abonnés et des équipements terminaux des réseaux de communications électroniques dispose que « les opérateurs sont tenus d’identifier leurs abonnés, ainsi que les équipements terminaux, au moment de la souscription à tout service de communications électroniques ». Le même texte précise également qu’une seule et même personne ne peut détenir plus de trois modules d’identité par opérateur. En juillet 2019, Orange, MTN et Nexttel avaient écopé d’une amende globale de 3,5 milliards de FCFA infligée par l’Agence de régulation des télécommunications (ART). Le régulateur reprochait à ces sociétés des « manquements récurrents » dans la mise en œuvre dudit décret, notamment la commercialisation des cartes SIM pré-activées, la vente des cartes SIM dans la rue, la détention par des personnes physiques de plus de trois cartes SIM et l’activation des numéros sans identification préalable.

P.N.N

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Pour réussir à lever la somme de 200 milliards de FCFA (100 milliards en valeurs du Trésor, et le reste en emprunt obligataire) sur le marché domestique au cours de cette année 2024, la République centrafricaine compte sur les investisseurs camerounais. À cet effet, son ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, a organisé un roadshow (campagne de marketing direct où le pays part à la rencontre des investisseurs) ce 9 avril à Douala, afin de leur présenter le plan d’action de la RCA sur le marché des capitaux de la Cemac en 2024.

Le choix porté sur le Cameroun par la RCA pour cette campagne est justifié par la place qu’occupent ses investisseurs sur le marché des obligations publiques de la sous-région. « Le poids du Cameroun dans la mobilisation des fonds est important. Douala est devenue aujourd’hui la place financière de la sous-région. Et même si c’est une banque de la RCA qui demeure la première mobilisatrice de nos ressources sur le marché des titres, c’est une banque camerounaise en l’occurrence CCA Bank qui est la plus forte détentrice des titres de la RCA, avec un taux de détention d’un peu plus de 15% », explique Hervé Ndoba.

Par ailleurs, le Cameroun est le pays de la Cemac qui regorge le plus de spécialistes en valeur du Trésor (SVT) agréés en RCA, soit 70%. « Nous avons un réseau de 10 spécialistes en valeur du Trésor. Et parmi ceux-ci, sept sont au Cameroun et seulement trois en RCA », explique Dieu-Béni-Socrate Djamawa-Endjikpeno, chef de service de négociation, renégociation d’emprunts et émission des titres publics. Il s’agit de Ecobank Cameroun, Société Générale Cameroun, UBC, Afriland First Bank, UBA Cameroon, Bicec et CCA Bank. « Le Cameroun a une plaque d’investissement importante en termes de portefeuille des investisseurs. Nous sommes venus pour capitaliser ceux qui sont là, si nous arrivons à les convaincre, ce sera facile de ventiler par la suite dans la sous-région », poursuit-il.

« Risque très faible »

Cette campagne de séduction auprès des investisseurs est menée dans un contexte où la RCA peine à mobiliser les fonds qu’elle sollicite sur le marché. Dans ses opérations récentes, le pays enregistre des taux de mobilisation inférieure à 50%. Pour changer la donne, le ministre centrafricain des Finances et du Budget a mis en avant les efforts qui sont faits pour améliorer la transparence, la gouvernance, la solvabilité et la fiabilité de son pays, des facteurs importants qui améliorent la confiance des investisseurs.

Ce qui s’est par exemple traduit par la première notation en monnaie locale obtenue par le pays. Bloomfield Investment Corporation a en effet attribué à la RCA la note BB+ pour ses emprunts à long terme assorti d’une perspective stable, au terme d’une évaluation entamée en 2023. Cette notation correspond à la catégorie « risque très faible » de l’agence ivoirienne. Une initiative qui permet aux « investisseurs d’avoir la meilleure perception du risque crédit de la République centrafricaine d’une part et de prendre les bonnes décisions en matière d’allocation de leurs ressources d’autre part », selon les autorités centrafricaines. « Depuis l’entrée de la République centrafricaine sur le marché des valeurs du Trésor en 2011, aucun défaut de paiement n’a été enregistré. Toutes les échéances sont payées à terme échu. En plus, le mécanisme de remboursement de dette de marché est garanti par un débit d’office par la Beac », ajoute le membre du gouvernement.

Les fonds à mobiliser par la RCA au cours de cette année serviront à couvrir les besoins d’investissement courant de l’État, apurer une partie de la dette intérieure et financer certains projets spécifiques d’investissement de l’État contenu dans le Plan national de développement. Il s’agira de la mise en œuvre des projets d’infrastructures routières, dans l’agriculture et les secteurs sociaux de base (santé et l’éducation) et d’assurer la défense nationale, apprend-on.

Le roadshow de la Centrafrique à Douala intervient environ deux semaines après celui du Gabon dont l’objectif était de présenter aux investisseurs camerounais, sa stratégie de mobilisation de fonds sur le marché des capitaux de la sous-région en 2024.

Sandrine Gaingne

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Au cours d’une assemblée générale élective du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), tenue ce 9 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun, la liste conduite par Célestin Tawamba, l’unique en lice, a été plébiscitée par les adhérents à plus de 98%. Le patron du groupe Cadyst Invest devient ainsi le tout premier président de cette organisation patronale, née de la fusion controversée entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la première organisation patronale du pays, et Entreprises du Cameroun (Ecam), un regroupement patronal de moindre envergure, né lui-même à l’époque de dissensions au sein du Gicam.

 Le Gicam et Ecam avaient signé un traité de fusion le 5 avril 2023, texte validé le 11 juillet 2023 au cours d’une assemblée générale qu’avaient essayé de bloquer des adhérents du Gicam opposés au traité de fusion. Ces derniers, qui avaient alors ouvert le front judiciaire, soupçonnaient Célestin Tawamba de vouloir dissoudre le Gicam pour des intérêts personnels. Pour les tenants de cette thèse, celui qui aura présidé aux destinées du Gicam pendant deux mandats, ne pouvant pas briguer un 3e selon les textes, engageait le processus de fusion pour pouvoir reprendre les rênes de la nouvelle organisation en gestation.

À l’appui de l’argumentaire des opposants à la fusion, les patrons du Gicam et d’Ecam avaient opté pour une fusion-création et non pour une fusion-absorption, pourtant moins susceptible d’entretenir des soupçons de manœuvres de la part de Célestin Tawamba. C’est dans ce contexte que va naître le Gecam, consacrant ainsi la dissolution du Gicam, malgré les réserves émises aussi bien par des membres du comité des sages, que du conseil d’administration de ce qui était encore la principale organisation patronale du Cameroun.

Sous le feu de la critique depuis le début de son projet de fusion, Célestin Tawamba avait toujours soutenu vouloir simplement œuvrer pour une unification du patronat, pour une défense plus efficace des intérêts des entreprises. Ce, jusqu’au 29 janvier 2024. Ce jour-là, dans une correspondance adressée aux adhérents de la nouvelle organisation, il dira ne pas pouvoir se dérober face aux multiples appels des adhérents souhaitant sa candidature pour la présidence de l’organisation patronale nouvellement créée.      

« Je dois à la vérité, confesser qu’il est des requêtes que le devoir impose d’accepter sous peine de trahisons. Vous avez été nombreux, individuellement ou collectivement, à me demander de prendre ma part de responsabilité, en poursuivant au-delà de la simple porte d’entrée, le processus de solidification de cet important édifice que nous avons construit ensemble », écrira-t-il, confirmant ainsi les soupçons des opposants au processus de fusion.

Au moment où Célestin Tawamba prend les rênes du Gecam, plusieurs procédures judiciaires, intentées par les membres du Gicam opposés au processus de fusion qui a débouché sur la création du Gecam, sont toujours pendantes devant les tribunaux.

BRM

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Le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique a annoncé, le 5 avril, l’inauguration dans la localité de Kana, dans la région de l’Est, de la première unité de traitement en vase clos du minerai d’or du Cameroun. Une première en Afrique centrale, selon le patron par intérim de ce département ministériel, Fuh Calistus Gentry, qui affirme que le projet est porté par les sociétés Codias, Yucam et Xin Wang.

Avec une capacité de traitement maximal de 500 tonnes de minerai par jour, ce système innovant du traitement de l’or installé sur le site minier Shunda Mining devrait permettre d’améliorer le rendement de la production à plus de 90%, d’augmenter les réserves nationales et assurer une meilleure transparence de la production réelle, apprend-on. En plus d’être rentable pour l’Etat et les opérateurs, il est également présenté comme plus respectueux de l’environnement et une « solution efficace » dans la lutte contre le travail des enfants dans les mines.

« Ce système de traitement gravier minéralisé en vase clos va permettre de réduire drastiquement le gaspillage de la ressource, opérant ainsi un changement de la situation précaire qui prévaut actuellement dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, tout en diminuant significativement l’empreinte environnementale de l’exploitation minière telle que pratiquée actuellement suivant des méthodes d’il y a trois siècles », a déclaré le ministre Fuh Calistus Gentry, dans des propos rapportés par le quotidien public Cameroon tribune.

Il faut souligner que jusqu’ici, le traitement du minerai d’or se fait en système ouvert. Or, selon les experts, cette méthode a pour conséquence une faible récupération de l’or métal estimé en moyenne à 30%. On dénote par conséquent un gaspillage de la ressource (70%) qui est déversée dans la nature. Le nouveau système a l’avantage de permettre de tripler taux de rendement métal de 30 à 90%, voire 95%. Par ailleurs, grâce à cette méthode, les résidus autrefois déversés dans la nature deviennent des gisements potentiels à exploiter pour extraire davantage d’or.

Systématisation

 L’ambition du gouvernement est d’atteindre 10 installations de système d’exploitation en vase clos au Cameroun, dans son objectif de l’industrialisation de l’exploitation de l’or. « A ce titre, les sociétés Codias SA, Yucam et Xing Wang sont résolument déterminées à respecter le chronogramme d’activités relatif à l’installation d’un système d’exploitation en vase clos en août 2024 sur le site du projet d’exploitation de la petite mine d’or de Colomine, ainsi que sur le site minier de Batouri-Est dédié à l’exploitation minière artisanale semi-mécanisée », indique le ministère des Mines. Dans la même veine, deux autres installations sont prévues dans les sites miniers de Bétaré-Oya, toujours à l'Est, en plus de l’inauguration d’un système d’exploitation clos conçu par une société française prévue en fin de ce mois, et de celle d’un système d’exploitation clos conçu par une société canadienne en juin 2024, selon la même source.

Le but du gouvernement est de rompre définitivement avec la méthode artisanale. Jusqu’ici, certains exploitants artisanaux semi-mécanisés font usage de produits chimiques, en l’occurrence le mercure et la cyanure, pour la récupération de l’or issu des filons minéralisés. En conséquence, il s'ensuit un déversement non contrôlé dans la nature des effluents issus des unités de traitement du gravier minéralisé avec pour corollaire la pollution de l’écosystème, ce qui expose les populations environnantes aux risques de contamination aux matériaux lourds.

En juillet 2023, Fuh Calistus Gentry a enjoint les exploitants miniers à mettre en place des unités de traitement en vase clos (ou circuit fermé), en vue notamment d’éliminer tout risque de déversement accidentel des effluents dans la nature. Le 5 avril dernier, il a, une fois de plus, invité les opérateurs exerçant dans ce secteur à migrer « dans les meilleurs délais » vers ce système, au risque de voir leurs permis de recherche retirés. Le membre du gouvernement affirme qu’il ne sera plus possible pour un opérateur de se voir délivrer un permis d’exploitation minière semi-mécanisée sans avoir pris des dispositions d’installation du système d’exploitation en vase clos, ou signé un partenariat avec une société disposant d’un tel système. Il a par ailleurs donné un délai de 6 mois aux exploitants ayant déjà un permis pour s’arrimer à cette nouvelle exigence.

 Patricia Ngo Ngouem

22-01-2024 – Or : l’Etat milite pour l’adoption d’un nouveau système en vue d’augmenter la production du Cameroun

Entre le 8 et le 22 avril 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) se propose de lancer trois opérations d’émission de bons Beac, pour pouvoir ponctionner une enveloppe de 150 milliards de FCFA dans les coffres-forts des banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad). À raison de 50 milliards de FCFA par opération. La première, lancée le 8 avril et dont les résultats sont attendus, porte sur des titres de 28 jours de maturité, rémunérés à un taux d’intérêt nominal de 3,5%. Les deux prochaines, prévues les 15 et 22 avril 2024, portent sur des valeurs à 14 jours de maturité, assorties d’un taux d’intérêt de 2,5%.

À travers ces nouvelles opérations, la banque centrale lance ainsi sa 3série d’émission de bons Beac. Il s’agit de la nouvelle arme de cet institut d’émission pour assécher la liquidité bancaire et pouvoir ainsi lutter contre la proportion de l’inflation d’origine monétaire (20%), en restreignant notamment l’accès au financement bancaire. Les deux premières séries de ces opérations ont été boudées par les banques, témoignant plutôt d’un certain besoin de liquidité dans le secteur bancaire sous-régional.

En effet, si la première série avait été déclarée infructueuse, faute de souscriptions, la 2e a quant à elle enregistré des taux de couverture de la demande atteignant à peine 30%. Un désintérêt des banques que le gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui, met sur le compte des critères d’éligibilité visiblement trop contraignants. Ce dernier n’exclut d’ailleurs pas la possibilité pour la banque centrale de revoir ces conditions, afin de pouvoir davantage attirer les banques commerciales vers les valeurs émises par la Beac.

En effet, pour participer à ces opérations qui vise à céder de la liquidité à la banque centrale contre rémunération, les banques doivent s’assurer de ne pas solliciter de facilité de la Beac pendant la période de maturité de l’instrument émis, et intégrer que les bons Beac ne sont pas éligibles au refinancement de la banque centrale. Autant de critères austères, qui semblent rendre frileuses les banques de la Cemac, visiblement soucieuses de continuer à financer l’économie sous-régional, malgré la politique monétaire restrictive implémentée par la banque centrale.

BRM

Le Cameroun a enregistré des exportations de bananes de 14 208 tonnes au cours du mois de mars 2024, selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Les volumes ainsi exportés sont en baisse de 26% en glissement annuel, puisque les expéditions de bananes du Cameroun vers le marché international culminent à 15 744 tonnes en mars 2023, selon la même source.

Ce recul des exportations camerounaises en mars 2024 est observé chez tous les producteurs. Mais, il est principalement le fait de la baisse de régime à la société des Plantations du haut Penja (PHP), le leader du marché. En effet, cette filiale au Cameroun du Français Compagnie fruitière de Marseille affiche des exportations de 10 174 tonnes en mars 2024, contre 15 744 tonnes en mars 2023. Ce qui correspond à une baisse de 5 570 tonnes en valeur absolue, et de 35,4% en valeur relative.

La 2e plus importante baisse des expéditions de bananes vers le marché international est celle de Boh Plantations Plc. Ce producteur, selon les chiffres compilés par l’Assobacam, a vu ses exportations chuter de 17,5%, passant de 955 tonnes en mars 2023 à seulement 788 tonnes en mars 2024. Quant à la CDC, le numéro 2 du marché de la banane au Cameroun, ses exportations fléchissent légèrement (2%), passant de 2 528 tonnes en mars 2023, à 2 475 tonnes un an plus tard.

Objectif 500 000 tonnes en 2030

Même l’arrivée sur le marché local d’un 4e producteur de bananes depuis juin 2023 n’a pas pu redresser la courbe des exportations en mars 2024. Deuxième filiale de la Compagnie fruitière de Marseille au Cameroun, la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM) a exporté 771 tonnes en mars 2024, ce qui n’a pas empêché une chute des exportations globales en glissement annuel. L’on peut cependant remarquer que la CDBM réalise en mars 2024 son 3e plus gros volume d’exportation depuis son entrée dans le marché en juin 2023, après les 946 tonnes de janvier 2024 et les 896 tonnes de décembre 2023.

L’Assobacam n’explique pas les raisons de cette nouvelle baisse généralisée des exportations de bananes, la 2e consécutive depuis le mois de février 2024. Même l’argument de la sécheresse souvent invoqué au cours de cette période peut être battu en brèche, dans la mesure où les deux baisses de février et mars 2024 surviennent après une hausse des ventes à l’international de 25% en janvier 2024, par rapport à la même période en 2023.

Principalement vendue dans les pays de l’Union européenne, la banane fait partie du top 10 des exportations non pétrolières du Cameroun. Pour tirer davantage de revenus de ce produit, le pays entend porter la production nationale annuelle à 500 000 tonnes en 2030 (contre 210 000 à 240 000 tonnes actuellement), selon les projections contenues dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 20-30) élaborée par le gouvernement.

Brice R. Mbodiam  

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Au Cameroun, l’arrivée du fournisseur de service Internet par satellite Starlink inquiète les autorités qui redoutent que cette offre de la société de l’entrepreneur américain Elon Musk représente une menace pour Camtel, l’opérateur public des télécoms. « Nous savons qu’au Cameroun, il y a Camtel qui est l’opérateur historique. C’est le seul qui est compétent pour gérer les infrastructures de transport. Si Camtel ne se réveille pas pour être performant, Starlink va le balayer », a déclaré la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng. Elle s’exprimait à cet effet le 4 avril dernier, lors du lancement officiel du programme Industry Maker Academy (IMA 2024), une initiative portée par l’organisation à but non lucratif Digital Transformation Alliance (DTA) en partenariat avec le gouvernement dans le but d’accompagner les entreprises à la maîtrise des technologies de pointe.

Il faut dire que Starlink a de nombreux atouts qui séduisent les consommateurs : un équipement réduit, une installation autonome, un Internet haut débit fiable et la capacité de se connecter partout, même depuis les zones reculées. « Il suffit d’avoir l’équipement Starlink, d’avoir un code, vous le branchez et vous êtes connecté avec tous les risques que cela comporte », indique la ministre. En plus, cette offre met ses utilisateurs à l’abri des perturbations liées aux ruptures de la fibre optique qui sont récurrentes au Cameroun. En ces sens, Starlink constitue une alternative pour répondre à la demande croissante en connectivité à haut débit de qualité, en raison notamment de la simplicité de sa mise en œuvre alors que les réseaux terrestres, comme ceux exploités par Camtel, nécessitent des investissements colossaux pour le déploiement de câbles ou de fibres optiques pour assurer leur bon fonctionnement.

Selon le Digital Report 2024, le dernier rapport mondial du numérique présenté par l’agence créative We Are Social et l’entreprise Melwater, le Cameroun compte 12,73 millions d’utilisateurs d’Internet à janvier 2024, soit un taux de pénétration de 43,9%. C’est dire si le pays est un marché pour Starlink, dans un contexte où les internautes sont généralement confrontés à la faible couverture et à la mauvaise qualité du service régulièrement dénoncées par l’Agence de régulation des télécommunications (ART) qui multiplie les mises en demeure contre les opérateurs télécoms.

Absence de licence

La panne d’Internet survenue le 14 mars dernier suite aux incidents sur certains câbles sous-marins de fibre optique, et qui a perturbé la connexion au Cameroun et dans plusieurs autres pays africains, a renforcé l’intérêt des internautes africains en général et camerounais en particulier pour Starlink, dont l’objectif est de fournir une offre Internet par satellite en très haut débit destiné à couvrir les zones pas ou peu couvertes par la fibre optique ou l’Internet mobile. Face à cet intérêt pour Internet par satellite proposé par Starlink, Minette Libom Li Likeng a appelé l’entreprise publique des télécoms à optimiser les capacités de la fibre optique, en vue de permettre aux utilisateurs de bénéficier d’une meilleure connexion à Internet avec moins de perturbations du réseau.

Pour l’instant, la société américaine n’a pas encore obtenu l’aval réglementaire des autorités camerounaises pour opérer dans le pays. « J’ai déjà reçu la directrice Afrique de Starlink, et nous lui avons dit que le marché camerounais est ouvert, mais réglementé. Il faut avoir une licence. Nous leur avons donné les conditions pour aller le faire », a déclaré la ministre. Minette Libom Li Likeng précise qu’elle leur a demandé d’aller à l’ART, le régulateur du secteur, en vue d’obtenir la licence d’exploitation nécessaire à leurs activités. Alors que les procédures sont en cours pour régulariser la présence de Starlink dans le pays, dit-elle, il a été constaté des activités commerciales et d’exploitation frauduleuse de terminaux de Starlink. « Il se trouve que les consommateurs ont hâte d’avoir cette connexion haut débit. Ils vont acheter des équipements (au Nigeria notamment) qu’ils mettent dans leurs sacs et les douaniers pensent que c’est un appareil de technologie simple, pourtant c’est une connexion haut débit », déplore-t-elle.

La Minpostel craint que l’usage sans contrôle desdits équipements ne pose un problème de sécurité et de protection des données personnelles. « La protection des données personnelles est comme je me protège et comme je m’habille. Il faut que je m’assure qu’il n’y a pas de bandits dehors. Si vous allez sur les nouvelles technologies, vous laissez des informations. Vous ne vous souciez pas de comment elles sont protégées et gérées, vous vous livrez à la merci des bandits [qui] pourront faire de vous ce qu’ils veulent », argue Minette Libom Li Likeng. Aussi, a-t-elle annoncé avoir adressé une note il y a quelques jours à Starlink pour leur demander de « bloquer » les utilisateurs camerounais. Elle a par ailleurs invité ces derniers à attendre que Starlink ait « officiellement » la licence pour utiliser ses services afin de « protéger » le marché.

Patricia Ngo Ngouem

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La Facilité africaine de soutien juridique (ALSF), créée par la Banque africaine de développement (BAD) pour aider les pays africains à négocier des transactions complexes en matière de dette, de ressources naturelles et d’investissements, a annoncé ce 8 avril 2024 la nomination de l’avocat camerounais Akeré Muna, comme ambassadeur de bonne volonté. À ce titre, apprend-on, Me Akéré Muna aura pour mission d’aider l’ALSF à mobiliser des ressources pour rendre ses services accessibles à ses pays membres.

 « Avec M. Muna à nos côtés, nous renforçons notre position en termes de capacité à générer de la bonne volonté et du soutien en faveur de la facilité dans ses efforts pour accomplir son mandat si particulier. Sa vision, son réseau et sa riche expérience renforceront non seulement la gestion de l’ALSF, mais profiteront également à nos bénéficiaires et à nos partenaires grâce à l’institutionnalisation d’un dialogue constructif », a souligné le président de l’ALSF, Stéphane Mousset.

« Je mesure l’ampleur de la tâche qui m’attend et je suis prêt à m’y atteler avec tout l’engagement et la rigueur nécessaires. Notre unité et notre solidarité nous permettront de réussir à faire la différence de manière significative dans la protection des intérêts juridiques de l’Afrique », a commenté Me Akere Muna à la suite de sa nomination par le conseil d’administration de l’ASLF.

Avocat camerounais de renommée internationale, Me Akéré Muna, qui s’est récemment lancé en politique avec des visées sur le palais présidentiel, a été bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, président de l’Union panafricaine des avocats (UPA) et président du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine. Il est le fondateur de Transparency International Cameroun et a été vice-président du conseil d’administration mondial de Transparency International.

Cette figure emblématique de la lutte contre la corruption au Cameroun est réputée très proche de hautes personnalités en Afrique et en dehors. Ancien membre du groupe consultatif pour l’Afrique subsaharienne du Fonds monétaire international (FMI), et tout premier commissaire de la Commission des sanctions de la BAD, Akéré Muna a également conseillé de nombreux pays africains en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, notamment les gouvernements du Togo et de la République démocratique du Congo. Cette vaste expérience et son carnet d’adresses lui confèrent le profil de l’emploi auquel le destine désormais l’ASLF, qui, dans le cadre de sa stratégie à moyen terme 2023-2027, étend ses activités pour approfondir l’impact de ses interventions dans ses Etats-membres.

A ce jour, cette facilité mise en place par la BAD revendique l’approbation de plus de 120 millions de dollars de financement pour plus de 300 projets dans 50 pays en Afrique. Ses interventions ont couvert des domaines tels que les litiges entre créanciers, la restructuration de la dette et la renégociation des contrats. Les interventions de l’ALSF, apprend-on, ont également permis de réaliser des économies et de générer des recettes d’environ 15 milliards de dollars, de faciliter des investissements d’environ 20 milliards de dollars, et de former plus de 12 500 professionnels du droit et fonctionnaires africains.

BRM

Le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ouvre officiellement son bureau pour la région de l’Afrique centrale à Yaoundé, au Cameroun, vendredi 12 avril, a annoncé l’institution financière dans une note d’information parvenue à Investir au Cameroun. Cette inauguration intervient près de 5 ans après la signature de l’accord d’établissement du siège signé en juillet 2019 entre le Cameroun et la BAD. Ce nouveau bureau fait ainsi partie des cinq bureaux régionaux de l’institution financière en Afrique, et va couvrir 7 pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad, apprend-on.

L’ouverture d’un siège régional en Afrique centrale participe de la volonté de la BAD de renforcer sa stratégie dans la sous-région et d’améliorer l’efficacité de ses opérations. « Ce bureau jouera un rôle crucial dans la coordination et la mise en œuvre des activités du groupe de la Banque dans la région de l’Afrique centrale en général, et au Cameroun en particulier. Il permettra également à la Banque de se rapprocher de ses États membres dans la sous-région et lui offrira l’opportunité de renforcer les partenariats avec les gouvernements, les institutions régionales, les organisations de la société civile, les partenaires du secteur privé et la communauté du développement », indique l’institution dans sa note.

À date, le portefeuille de la BAD dans la sous-région compte près de 600 opérations d’une valeur totale de 10,2 milliards de dollars, soit près de 10 953 milliards de FCFA, apprend-on. Au 1er avril 2024, le portefeuille actif des opérations multinationales du groupe comprenait 26 opérations pour une enveloppe de 2,49 milliards de dollars américains, selon l’institution. Au Cameroun, la BAD revendique un portefeuille global de 2,8 milliards de dollars, soit 2,975 milliards de FCFA, depuis sa création jusqu’à ce jour. Ces financements permettent de conduire 120 projets principalement dans le secteur des infrastructures. Parmi ceux-ci, l’on retrouve aussi bien des projets intégrateurs (comme la construction du pont sur le Logone qui reliera la ville camerounaise de Yagoua à la ville tchadienne de Bongor, et dont la fin des travaux est annoncée pour le premier trimestre 2024), que des projets propres au Cameroun.

P.N.N

Le 5 avril 2024, le ministre camerounais de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe (photo), a procédé au lancement officiel de la campagne agricole 2024 dans la partie méridionale, qui compte sept des dix régions du pays. « Malgré les changements climatiques et leur cohorte d’inondations et de sécheresse, vous êtes restés debout et vous faites du Cameroun un pays où les populations mangent à leur faim », a indiqué le ministre en s’adressant aux agriculteurs.

En effet, la nouvelle campagne s’ouvre dans un contexte de poussées de chaleur, qui ne sont pas de bon augure pour les rendements agricoles et du secteur de l’élevage, selon les prévisions météorologiques officielles. Mais, mis à part les caprices du climat, la campagne agricole 2024, comme les deux précédentes, est marquée par le renchérissement des intrants agricoles sur le marché, à l’instar des engrais et des pesticides. À titre d’illustration l’urée son prix augmenté de 293% entre janvier 2020 et janvier 2022, selon les chiffres de l’organisation patronale Gicam (devenu Gecam). 

Une situation consécutive à la période post-Covid, qui a été amplifiée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. En effet, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), la Russie est le premier fournisseur des engrais au Cameroun, avec 43% des parts de marché, contre seulement 11% pour la Chine. En 2022, le pays a réalisé des importations de 129 600 tonnes d’engrais, pour un coût total de 66,4 milliards de FCFA. En glissement annuel, la valeur de ces importations est en hausse de 81,6 %, puisqu’en 2021, le Cameroun n’avait dépensé que 36,5 milliards de FCFA pour importer 203 324 tonnes d’engrais. Ce qui illustre la hausse des prix.

BRM

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Le 4 avril 2024, le ministre des Forêts, Jules Doret Ndongo (photo), a signé un arrêté interdisant l’exportation sous forme de grumes de 76 essences de bois. « Conformément aux décisions issues des récents travaux du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale, tenus à Bangui le 23 février 2024, l’entrée en vigueur de la décision sous-régionale est fixée au 1er janvier 2028. Dans l’intervalle, le ministre poursuivra la réduction du nombre d’essences de promotion et l’élargissement concomitant de la liste des essences interdites de sortie. L’objectif étant de minimiser les impacts négatifs de la baisse ponctuelle des recettes consécutive à l’implémentation de ladite décision et de tabler résolument sur les avantages économiques et financiers qu’induit la transformation », explique le ministre Doret Ndongo dans un communiqué accompagnant son arrêté.

En effet, réunis le 23 févier 2024 dans la capitale de la République centrafricaine, les ministres en charge des forêts de la Cemac et de la RD Congo ont pris la résolution d’interdire, à compter du 1er janvier 2028, toutes les exportations des bois en grumes. Mais, précise le communiqué final ayant sanctionné les travaux de Bangui, les pays concernés doivent entamer la mise en œuvre progressive de cette mesure d’interdiction à compter du 1er janvier 2025. Huit mois plus tôt, le Cameroun, lui, vient d’enclencher le processus, avec l’interdiction de l’exportation de 76 essences. À en croire le ministre des Forêts, la liste des essences interdites d’exportation devrait progressivement s’allonger au fil des années.

Le gouvernement camerounais monte ainsi davantage en régime dans la promotion de la 2e transformation du bois. En effet, depuis 7 ans, l’État du Cameroun a entrepris de décourager les exportations des grumes et des sciages issus de la première transformation, à travers des relèvements successifs des droits de sortie. C’est ainsi que sur la période de 6 ans allant de 2017 à 2023, le droit de sortie des grumes est passé d’un taux de 17,5% à 60%. Ces revalorisations successives correspondent à une hausse globale de la taxation des exportations des grumes de 343% en valeur relative. Dans la loi de finances 2024, ce droit de sortie des grumes a été à nouveau revalorisé, passant de 60% à 75% de la valeur FOB de l’essence. Sur le même registre, le droit de sortie des sciages a crû de 165% entre 2016 et 2023, selon les propres calculs des forestiers.

Cette surtaxation porte d’ores et déjà ses fruits, dans la mesure où les exportations des grumes deviennent résiduelles dans les cargaisons de bois expédiées par le Cameroun vers le marché international. En 2022, par exemple, révèlent les données de l’Institut national de la statistique (INS), seulement 746 m3 de grumes ont été exportés, sur une cargaison globale de 1,7 million de m3 de bois vendus à l’international par le Cameroun. Ces expéditions des grumes ont d’ailleurs chuté de 22% cette année-là, puisqu’elles se situent à 958,3 m3 en 2021, selon l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Cette chute des exportations des grumes est cependant synonyme de pertes de recettes d’exportation pour le pays. C’est d’ailleurs cette psychose de la perte des recettes, qui a amené les autorités de la Cemac à différer à 2028 l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des grumes, initialement prévue pour le 1er janvier 2022, puis repoussée dans un premier temps au 1er janvier 2023. À en croire les estimations de la commission de la Cemac, l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des grumes devrait faire perdre au Cameroun des recettes d’environ 80 milliards de FCFA chaque année. Une enveloppe qui, selon les défenseurs de la mesure d’interdiction, devrait progressivement être compensée par les retombées économiques (recettes fiscales, emplois directs et indirects, création de la plus-value) de la transformation locale du bois, que le Cameroun encourage depuis quelques années, à coups d’exonérations des droits et taxes sur les équipements y afférents.

Brice R. Mbodiam

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Orange Money, leader du mobile money et tout premier Etablissement de Paiement au Cameroun, lance une importante ccommunication pour consolider les liens de ‘’famille’’ créés avec ses clients depuis les débuts.

Cette campagne qui va s’étendre sur toute l’année autour du thème « Une affaire de famille », vise à célébrer les utilisateurs d’Orange Money de tous les réseaux comme des membres de la famille, mais surtout de rappeler à quel point ses offres et services sont toujours présents dans chaque moment fort de la vie des Camerounais.

33659Orange Money Bango Bango avec ses clients

En effet, jusqu’au 31 mai 2024, tous les clients Orange Money, quel que soit leur réseau, pourront tenter de faire partie des 2 millionnaires en moyenne chaque jour, ou de bénéficier d’un des nombreux autres lots en cash, en crédit d’appel et en data chaque heure.

Pour faire écho à cette campagne, un message fort : « Orange Money et toi c’est Bango Bango », réhaussé par une reprise du titre à succès « Bango Bango » de l’artiste Lydol qui met à disposition tout son savoir-faire artistique au profit d’une marque toujours plus proche de ses clients.

Comment être l’un des heureux bénéficiaires? C’est simple : il suffit de faire une transaction d’au moins 5000 FCFA avec Orange Money au #150# ou via l’Application Max it. (voir les conditions générales sur www.orangemoney.orange.cm )

A titre de rappel, Orange Money reste le moins cher avec -25% sur les retraits d’argent. Et est accessible à tous les autres réseaux en téléchargeant l’Application Maxi it et en créant son compte en quelques secondes.

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