(Investir au Cameroun) - Le ministre en charge des Marchés publics (Minmap), Ibrahim Talba Malla, a signé le 31 décembre 2020, une décision portant résiliation aux torts exclusifs de 35 entreprises ayant abandonné des chantiers au cours des exercices 2018 et 2019, principalement dans le domaine des infrastructures routières.
En plus, ces prestataires « sont interdits de soumission à la commande publique pour une durée de deux ans ». Pendant cette période, ils ne peuvent faire acte de candidature, ni cotraiter ou sous-traiter tout ou partie des prestations objet de la commande publique, sauf dérogation spéciale exclusivement accordée par le ministre en charge des Marchés publics.
Avec cette nouvelle liste, le ministre des Marchés publics aura suspendu en tout 369 prestataires de la commande publique au Cameroun en 2020. Les dernières suspensions de l’année remontent au mois de mai dernier. Le membre du gouvernement avait alors suspendu 334 entreprises pour deux ans pour avoir abandonné des chantiers au cours des exercices budgétaires 2014, 2015, 2016 et 2018.
Ce n’est pas la première fois que des entreprises sont suspendues de la sorte. Au point où des acteurs de la chaîne de la commande publique soutiennent que cette mesure est inefficace. Car, disent-ils, avec les facilités existantes dans le domaine de la création des entreprises, il suffit pour les entreprises suspendues de changer de dénomination, tout en conservant les mêmes dirigeants, pour être de nouveau éligible à la commande publique.
Mais le Minmap pense qu’il tient le bon bout. Cette administration estime que le système de suspension des entreprises véreuses a permis au Trésor public d’économiser près de 500 milliards de FCFA entre 2012 et 2017. En plus des économies réalisées, on enregistre, selon le Minmap, des améliorations considérables dans l’exécution des prestations, avec notamment plus de 90% des marchés entièrement exécutés et réceptionnés dans les dix régions du pays depuis 2015.
Sylvain Andzongo