(Investir au Cameroun) - Les lenteurs administratives au Cameroun bloquent-elles le déclenchement du projet d’extension du chemin de fer camerounais vers Ndjamena, la capitale tchadienne, à partir du terminal ferroviaire de Ngaoundéré, dans la partie septentrionale du pays ? Eh bien, le trihebdomadaire régional L’œil du Sahel répond à cette interrogation par l’affirmative.
En effet, selon cette publication, après l’approbation du financement (environ 4 milliards de FCFA) des études de faisabilité de ce projet par la Banque africaine de développement (BAD), en 2017, les ministères de l’Économie et des Transports ont préparé un dossier qui a été défendu devant le Comité national de la dette publique (CNDP), avant d’être transmis à la présidence de la République.
Depuis lors, apprend-on, le décret d’habilitation attendu pour autoriser le gouvernement à signer cet accord de prêt avec la BAD n’en est pas ressorti. Pourtant, côté tchadien, tout est fin prêt pour décaisser l’argent de la BAD et lancer les études de faisabilité du projet d’extension du chemin de fer camerounais vers le Tchad.
Lassé par cette longue attente de 3 ans, le Tchad, dans son désir de se connecter au rail et ainsi contribuer à désenclaver son territoire, recherche d’autres alternatives. C’est ainsi que le pays d’Idriss Deby a récemment signé une convention avec le Soudan, en vue de la construction d’une ligne de chemin de fer entre Port Soudan et Ndjamena. Selon nos sources, ce projet devrait être réalisé avec le concours financier et technique de la Chine.
Dans le même temps, en janvier 2020 à Bamako, la capitale malienne, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad ont validé les études de faisabilité d’un gigantesque projet ferroviaire devant relier ces cinq pays.
Selon des sources proches du dossier, même si elles ne mettent pas pour l’instant en péril le projet ferroviaire Tchad-Cameroun, ces alternatives explorées par le Tchad constituent au moins une menace pour l’extension du rail camerounais vers la capitale tchadienne.
Pour rappel, en plus de son statut intégrateur au plan sous-régional, le projet ferroviaire Tchad-Cameroun est porteur d’espoir pour les populations des trois régions septentrionales du pays (Nord, Adamaoua, et Extrême-Nord). Il s’agit, en effet, d’une opportunité idoine pour le désenclavement de ces territoires classés parmi les plus pauvres du pays.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi: