(Investir au Cameroun) - « Situation du revêtement extérieur du stade principal du complexe sportif d’Olembe et travaux en suspens dans la zone Est ». C’est l’objet de la demande d’explications que le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, a adressé le 18 avril à l’entreprise canadienne Magil en charge des travaux du stade d’Olembe, situé dans une banlieue de Yaoundé.
Selon le membre du gouvernement, suite aux intempéries de ces derniers jours, qui se sont accompagnées de vents violents, le revêtement extérieur de l’infrastructure aurait connu de gros dégâts à certains endroits. Il s’agit entre autres de la chute des « écailles de pangolin » et de leurs déplacements par rapport à leur position initiale sur la structure. Le membre du gouvernement révèle qu’il a demandé en vain le certificat de conformité relativement aux éléments de fixation des « écailles de pangolin » notamment sur les supports et les boulons acquis en Chine et en Turquie.
Au regard de la situation, Narcisse Mouelle Kombi demande à l’entreprise de transmettre à ses services « dans les plus brefs délais », les fiches techniques, les certificats de conformité, et de garantie, les attestations techniques d’expérimentation relatives à leur utilisation dans les conditions climatiques du Cameroun, les différentes méthodologies de fixation et les procédures de contrôle et d’entretien.
« Par ailleurs, au-delà des réserves émises par la commission de réception provisoire des travaux de nombreuses tâches dans le domaine de la plomberie, à savoir les regards, les conduites, et certains appareillages, ne sont toujours pas achevées dans les zones Nord-ouest, Nord-est, Est et Sud-est », affirme le membre du gouvernement. Nacisse Mouelle Kombi demande également que lui soient fournis les tests réalisés sur l’ensemble des réseaux de plomberie ainsi que les différentes méthodologies y afférentes. La réponse de Magil, elle, reste attendue.
Travaux quasiment à l’arrêt
Si on s’en tient au pointage de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), 136 milliards de FCFA avaient déjà été décaissés pour le financement du complexe sportif d’Olembe, compte non tenu des 55,17 milliards de FCFA obtenus auprès de la Standard Chartered Bank pour l’achèvement du projet. Si ce crédit est totalement consommé, le coût de ce complexe passera de 163 à 191 milliards de FCFA, soit 28 milliards de plus par rapport au coût initial du projet.
Actuellement, les deux stades annexes de 1000 places chacun sont achevés. Le stade principal (60 000 places) du complexe a aussi été érigé, mais il n’est pas totalement terminé. Il reste par ailleurs à achever le centre commercial ; l’hôtel 4 étoiles de 70 chambres, le gymnase ; les terrains de tennis, handball et basket-ball ; la piscine olympique ; le musée et la salle de cinéma. Mais, à ce jour, les travaux sont au ralenti du fait du non-paiement des sous-traitants engagés dans le projet donc le français Razel.
Le Canadien Magil a repris le marché de construction du complexe d’Olembe après que celui-ci a retiré le 29 novembre 2019 au groupe italien Piccini. Le groupe italien aurait dû livrer ne serait-ce que le stade d’Olembe au mois de septembre 2018. Mais de report en report, le chantier, autant que d’autres dans le pays, n’ont jamais été achevés. Ce qui a poussé la Confédération africaine de football (CAF) à retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 au Cameroun. Néanmoins, la CAF a reprogrammé cet évènement au Cameroun pour 2021. La compétition a finalement eu lieu en janvier 2022 du fait de la pandémie de Covid-19.
Sylvain Andzongo