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Yaoundé - 05 mai 2024 -
Gestion publique

Aviculture : déjà évoquée il y a 10 ans, la transformation à nouveau au cœur du Salon avicole international de Yaoundé

Aviculture : déjà évoquée il y a 10 ans, la transformation à nouveau au cœur du Salon avicole international de Yaoundé

 (Investir au Cameroun) - L’édition 2024 du Salon avicole international de Yaoundé (Savi) s’est ouverte le 23 avril au palais des Congrès. Jusqu’au 25 avril prochain, les participants à ce rendez-vous organisé par l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) plancheront sur le thème : « aviculture camerounaise, cap sur la transformation ». « Compte tenu du niveau atteint par le secteur avicole, nous avons pensé qu’il fallait mettre l’accent sur la transformation », explique François Djonou, le président de l’Ipavic.

La nécessité de transformer les produits de l’aviculture au Cameroun avait déjà été abordée au cours de la première édition du SAVI, en 2014. « Nous sommes confrontés au problème de commercialisation des poulets sur pied, qui constitue un frein au développement de la filière. Nous devons passer à la phase de la transformation », se plaignait déjà Jean Paul Fouda Ottou, secrétaire permanent de l’Ipavic de l’époque.

Mais, 10 ans plus tard, les unités d’abattage industrielles et autres structures de production de saucissons au poulet n’ont toujours pas remplacé les producteurs artisanaux de saucissons et les jeunes qui déplument les poulets dans les marchés du pays. La faute, soutiennent les aviculteurs, au manque de financements, pour lequel des solutions seront recherchées au cours des discussions devant ponctuer la 5e édition du SAVI, présenté comme une « plateforme de rencontre accueillant des exposants nationaux et étrangers intervenants dans la filière avicole ».

Autres problèmes

Cependant, à l’observation, l’argument du manque de financements pour les investissements dans la transformation des poulets devrait être nuancé. En effet, en 2011, la Société des produits avicoles du Cameroun (SPAC) a bien construit à Bafang (Haut-Nkam), dans la région de l’Ouest, une usine d’abattage de poulets de 5 milliards de FCFA, avec le soutien financier de l’État. Mais, quelques mois seulement après son inauguration, l’entreprise faisait banqueroute, en raison des coûts de production élevés, selon les explications fournies aux députés en novembre 2022 par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé.

Cette réalité, qui rend le poulet abattu, découpé, traité et emballé beaucoup plus cher que le poulet sur pied, apparaît comme un facteur bloquant pour les investissements dans les chaînes d’abattage, par exemple. Sinon, l’on ne comprendrait pas que le groupe Noutchoguoing, le leader du marché de l’aviculture au Cameroun et Afrique centrale, qui multiplie ces dernières années de colossaux investissements dans la production avicole, évite soigneusement le secteur de la transformation.

Pour rappel, malgré les épizooties successives de grippe aviaire qui ont frappé le Cameroun au cours des 10 dernières années, la filière avicole camerounaise s’est toujours relevée, avec le soutien des pouvoirs publics. Selon les données révélées par l’Institut national de la statistique (INS), dans sa « note annuelle du sous-secteur élevage, pêches et industries animales en 2021 », la production de poulets de chair au Cameroun a progressé de 18% en 2021 en glissement annuel. Dans le détail, elle a atteint 52 600 tonnes au 31 décembre 2021, contre seulement 44 400 tonnes un an auparavant.

Cette dynamique observée dans la filière avicole camerounaise en a fait la 2e pourvoyeuse de viande du pays au cours de la période sous-revue, avec 19% des quantités globales. L’aviculture est cependant très loin derrière la filière bovine qui, à elle seule, a procuré au Cameroun 46% (125 000 tonnes) de la viande en 2021.

BRM

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