(Investir au Cameroun) - L’entreprise espagnole Incatema vient de décrocher un marché de gré à gré de près de 52 milliards de FCFA pour la mise en œuvre du projet d’aménagement de 15 280 ha de terres agricoles dans les départements du Mbéré, de la Vina et du Faro et Déo dans la région de l’Adamaoua, a-t-on appris lors de la cérémonie de signature des conventions de financement de ce projet. En effet, le 30 janvier 2024, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le directeur exécutif de la Standard Chartered Bank de Londres, Mustapha Sajjad Hussain, ont signé deux accords prêts pour le financement de projet. Il s’agit d’un crédit acheteur (crédit accordé par la banque du fournisseur pour financer un projet) d’environ 50 milliards de FCFA et d’un crédit commercial d’environ 2 milliards de FCFA.
Incatema se présente comme « une entreprise espagnole de conseil, ingénierie et exécution de projets à vocation internationale, ayant pour objectif de contribuer au progrès et à améliorer la qualité de vie dans les pays où elle est présente ». Elle dit posséder des filiales en Angola, Haïti, République dominicaine et au Royaume-Uni. Selon le Minepat, son marché consiste en la construction d’un système d’irrigation d’importantes surfaces cultivables, de réaliser 100 km de routes, de créer plusieurs unités de production et d’acheter divers équipements agricoles. Il est également prévu l’élaboration d’une étude financière permettant de garantir l’emploi des jeunes et de faciliter la commercialisation des produits agropastoraux.
« Je me réjouis que l’entreprise Incatema, partenaire technique chargée de l’exécution des travaux, veillera à protéger scrupuleusement les cours d’eau de la zone d’influence du projet dans la région de l’Adamaoua. (…) De même, la production de l’électricité à base de la biomasse, dans le but d’atténuer les exigences du projet en termes de consommation de l’énergie, occupe une place de choix dans le cahier de charge du partenaire technique », complète Alamine Ousmane Mey.
Le projet, dont la date de démarrage n’est pas encore connue, s’inscrit dans le cadre du volet aménagement du territoire du Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique (Planut). « Il contribuera à renforcer la sécurité alimentaire et à améliorer la croissance économique du pays, tout en prenant en compte les engagements pris par le Cameroun dans la lutte contre le changement climatique au titre de sa contribution déterminée au niveau national (CDBN) », a déclaré Alamine Ousmane Mey. Concrètement, à moyen terme, il devrait permettre d’accroitre les capacités et la productivité d’une agriculture nationale résiliente face aux changements climatiques et à long terme, de « développer une agriculture de seconde génération intelligente, combinant judicieusement l’exigence de transformation structurelle avec celle de préservation de l’environnement ».
D’après l’analyse du Cadre Harmonisé (outil d’analyse de la vulnérabilité des populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle) de mars 2023, 11% de la population camerounaise reste encore confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Ce qui représente près de 3 millions de personnes réparties principalement entre les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Frédéric Nonos
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