(Investir au Cameroun) - La Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du groupe français Vilgrain et leader du marché camerounais du sucre, escompte une production de 124 000 tonnes au cours de la campagne 2015-2016, qui a démarré le 26 octobre dernier et s’achèvera en juin 2016, a-t-on appris officiellement.
Cette production qui est en baisse par rapport aux 150 000 tonnes prévues pour la dernière campagne, n’est surtout pas très éloignée de la moyenne de 130 000 tonnes produite par cette firme agro-industrielle sur les cinq dernières années. Ce qui, à l’analyse, révèle que les investissements consentis jusqu’ici ne portent pas encore des fruits.
En effet, l’on se souvient que Louis Yinda, le PDG de la Sosucam, avait annoncé à l’ouverture de la campagne 2013-2014 que cette entreprise investira successivement 110 milliards de francs Cfa à partir de cette campagne-là, afin d’atteindre un niveau de production de 170 000 tonnes dès 2017. L’argent ainsi mobilisé devait principalement permettre d’étendre les 23 000 hectares de canne à sucre actuellement exploités par Sosucam dans les localités de Nkoteng et de Mbandjock, dans la région du Centre du pays.
Concrètement, avait alors précisé M. Yinda, sur les 10 000 nouveaux hectares concédés à l’entreprise en 2005 grâce à un bail emphytéotique signé avec l’Etat du Cameroun, près de 3500 ont servi au tracé des routes et à l’installation de certaines infrastructures de base, tandis que 3500 hectares avaient déjà été plantés. Il restait donc à planter 3000 nouveaux hectares, au rythme de 1000 hectares en moyenne chaque année à compter de la campagne 2013-2014, de manière à pouvoir augmenter la production.
Pour rappel, la demande nationale en sucre au Cameroun oscille entre 250 et 300 000 tonnes par an. L’offre cumulée de la Sosucam et des agglomérées locales telles que Nosuca, Sumocam, etc. peinent généralement à la satisfaire. D’où le recours à des exportations souvent autorisées par le gouvernement.
Mais en 2014, le gouvernement a dû prendre des mesures de sauvegarde en interdisant toute importation de sucre sur le marché camerounais, afin de protéger l’industrie locale mise à mal par des importations massives parfois issues de la contrebande.
Brice R. Mbodiam
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