(Investir au Cameroun) - La première édition du « OIC Coffee Meet Cameroon » s’est ouverte, ce 28 novembre 2023, à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Organisée par le Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), en partenariat avec le ministère camerounais du Commerce, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) et le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), cette rencontre vise à jeter un pont entre les investisseurs des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OIC en anglais) et la filière café du Cameroun.
Concrètement, cet évènement, qui s’achève le 29 novembre 2023, apprend-on des documents officiels, « vise à promouvoir les flux commerciaux et d’investissement dans le secteur de l’industrie du café entre les États membres de l’OCI ». Objectif : « développer des solutions durables et équitables, tout en augmentant les opportunités d’investissements, notamment entre le Cameroun et les pays importateurs de café de l’OIC ».
Cette initiative des pays de l’OIC peut constituer une bouffée d’oxygène pour la filière café au Cameroun, sur le déclin depuis plusieurs décennies. Selon les chiffres révélés le 15 mars 2023, lors du lancement officiel de la campagne caféière 2022-2023 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, la saison caféière 2021-2022 au Cameroun a été la plus mauvaise sur plus de 50 ans, en termes de production commercialisée.
Expertise reconnue dans la torréfaction
Selon le bilan de fin de campagne dressé par l’Office national du cacao et du café (ONCC), le Cameroun affiche une production commercialisée de seulement 11 557 tonnes, soit 10 579 tonnes pour le robusta et 977 tonnes pour l’arabica. Cette performance est pire que les 16 142 tonnes de production commercialisée de la campagne 2012-2013, alors qualifiée par les acteurs de la filière nationale, de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».
Mais en dépit d’une production moribonde, le café camerounais continue d’être très apprécié dans le monde, notamment en raison de l’expertise avérée des torréfacteurs locaux. En effet, contrairement à la filière cacao, où les plus grands transformateurs sont généralement des filiales de multinationales étrangères (Tiger Brands, Barry Callebaut…), les nationaux affichent un savoir-faire reconnu dans la torréfaction du café au Cameroun. Ces derniers remportent d’ailleurs très régulièrement des prix à l’international pour la qualité de leurs produits.
C’est le cas de l’Uccao, la faîtière des producteurs de café de la région de l’Ouest, qui rafle souvent de nombreux prix lors des Awards des cafés torréfiés à l’origine, organisés en France par l’Agence de valorisation des produits agricoles (AVPA). Pour ces Awards en 2017, par exemple, les cafés torréfiés au Cameroun avaient raflé cinq prix sur neuf mis en compétition.
BRM
Lire aussi :