(Investir au Cameroun) - Lessivée par la crise dite anglophone, qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis fin 2016, la Cameroon Development Corporation (CDC) affiche des exportations de bananes de 15 712 tonnes entre janvier et juillet 2023, selon les pointages de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam).
Bien que ces volumes sur sept mois représentent pratiquement les exportations du seul mois de mars 2023 de la PHP (15 744 tonnes), le leader du marché, la performance de la CDC est en hausse de 31% (+ 3 712 tonnes) en glissement annuel. En effet, à fin juillet 2022, les expéditions de ce producteur de bananes vers le marché international avaient culminé à seulement 12 000 tonnes.
Ces données de l’Assobacam témoignent de l’embellie observée dans les activités de la CDC depuis l’année 2021. En effet, selon du Comité technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), cette entreprise qui exploite de vastes plantations de bananes, de palmiers à huile et d’hévéa dans les régions du Sud-Ouest et du Littoral du Cameroun, a enregistré des pertes cumulées de 41,1 milliards de FCFA entre 2019 et 2021.
Cependant, si elles ont été plus importantes entre 2019 et 2020, se situant respectivement à 17,9 et 18,3 milliards de FCFA, les pertes du 2e employeur du Cameroun après l’administration publique ont considérablement diminué en 2021. Elles se sont situées à seulement 4,9 milliards de FCFA cette année-là, selon la CTR, soit pratiquement quatre fois moins qu’en 2020.
Cette performance financière enregistrée par la CDC en 2021 est, selon la CTR, la résultante « des efforts déployés par l’État pour assurer la sécurité des installations » de cette entreprise. Par le passé, en effet, ces installations ont été la cible des militants séparatistes, qui prônent l’indépendance des deux régions anglophones du Cameroun. Mais au-delà de la sécurisation des installations, l’embellie observée est surtout consécutive à la reprise des activités de cette société d’État qui, en raison de l’insécurité sur ses sites de production, avait dû suspendre ses activités entre septembre 2018 et juin 2020.
BRM
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