(Investir au Cameroun) - Dans le seul parc de Bouba N’djida dans le Mayo-Rey, région du Nord, on déplore environ 300 pachydermes abattus par une cinquantaine de malfrats lourdement armés.
Ces braconniers qui, apprend-on, sont pour la plupart d’origine soudanaise, opèrent avec des complicités locales. De sources sécuritaires, ils sont les maillons d’un vaste réseau de trafic d’ivoire à destination des pays asiatiques. Avant de faire main basse sur le parc de Bouba N’djida, ces malfrats d’un autre genre ont décimé plusieurs éléphants en territoire tchadien.
Selon une étude menée par un expert en environnement et des aires protégées revenu à la réserve naturelle de Bouba N’djida, entre 250 et 300 pachydermes sur une population évaluée à près de 400 individus auraient été abattus depuis le début de la saison sèche. Autant dire qu’à ce rythme-là, on n’est plus loin de l’extinction de l’espèce dans la région du Nord où les autorités locales, fortement préoccupées, ont montré leur impuissance à stopper la saignée. Pire, le massacre des éléphants du parc semble plutôt arranger les affaires des riverains qui se plaignent régulièrement des préjudices causés par les éléphants sur leurs récoltes, sans que des réponses appropriées soient apportées.
Les pouvoirs publics, qui reconnaissent que l’ampleur du braconnage est grande cette année, essaient d’organiser la riposte. Face aux braconniers, une demi douzaine d’éco-gardes mal équipés. Malgré l’arrivée des renforts, déplore Haman Gambo, gouverneur de la région du Nord, rien n’y fait parce qu’ils restent en nombre insuffisant, ils ne disposent que d’un armement rudimentaire et ils opèrent sans logistique conséquente. «Nous avons donc mobilisé le Bataillon d’intervention rapide pour appuyer la riposte. Mais leur nombre aussi est inférieur devant celui des braconniers», avoue le gouverneur qui certifie avoir ordonné l’intervention des avions d’observation du pôle aéronautique à vocation régionale.
Mais tous ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur du phénomène. Face à la modicité des moyens disponibles, face à des groupes remarquablement bien organisés, ce sont des mesures plus globales et la mise en place des réponses sous régionales qui sont attendues pour mettre fin à la saignée.
GCM