((Investir au Cameroun) - Investir au Cameroun) «La centrale de Kribi, après quelques incidents, pourra débiter 16 MW supplémentaires dès demain (4 janvier 2014, ndlr), portant la capacité actuelle à plus de 200 MW, et les 16 MW restants seront disponibles à partir de la mi-février 2014». Telle est la teneur d’un communiqué signé le 3 février 2014 par le directeur général d’AES Sonel, Jean David Bilé.
Mais, selon les informations de l’agence Ecofin, le niveau de production de la centrale à gaz de Kribi est bien plus bas, ce qui pourrait justifier les perturbations observées dans la distribution de l’électricité au Cameroun, aussi bien l’année dernière qu’au cours des trois dernières semaines.
En effet, un rapport de mission du «Comité de suivi et d’évaluation des grands projets structurants par le ministère des Finances» daté du 15 janvier 2014, révèle que «du 18 mai 2013, date de sa mise en service commerciale, au 19 décembre 2013, la puissance moyenne maximale injectée dans le réseau par la centrale n’a jamais été au-delà de 118 MW», sur les 216 MW de capacité installée.
Au regard de ce rapport, le déficit de production moyen de la centrale à gaz de Kribi sur la période considérée avoisine 100 MW, soit la capacité de production cumulée des quatre centrales du Programme thermique d’urgence (PTU), que le gouvernement camerounais vient de transférer partiellement à AES Sonel, le concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays.
A la Kribi Power Development Corporation (KPDC), l’entreprise qui gère cette centrale, souligne le rapport, l’on explique ce déficit de production quasi-permanent par le fait que «la quantité d’énergie produite est fonction de la demande exprimée par AES Sonel avec qui KPDC dispose d’un contrat d’achat d’énergie». Cette demande, apprend-on de bonnes sources, s’est même quelques fois limitée à «30%» de la capacité installée de la centrale, soit environ 67 MW sur les 216 MW attendus.
Fort de ces constats, le comité conclu que «le problème des délestages observé n’est donc pas, d’après les explications reçues, lié à la capacité de production de la centrale, mais plutôt au système de transport et de distribution qui relève de la responsabilité d’AES Sonel».
En rappel, AES Sonel et KPDC, qui va réaliser l’extension de cette centrale pour porter sa capacité à 330 MW, sont toutes les deux filiales du groupe américain AES Corporation, qui s’apprête à quitter le Cameroun. Puisqu’il a conclu depuis novembre 2013, un accord de cession de 100% de ses actifs dans le secteur de l’électricité au Cameroun au Fonds d’investissements britannique Actis.
BRM
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