(Investir au Cameroun) - La Compagnie industrielle pharmaceutique (Cinpharm SA) ambitionne d’augmenter son capital social de 1,278 milliard de franc Cfa, apprend-on dans un communiqué rendu public le 12 janvier 2015 par son PDG, Célestin Tawamba (photo). Pour ce faire, indique M. Tawamba, une période de souscription au capital de cette entreprise industrielle spécialisée dans la fabrication des produits pharmaceutiques et des consommables médicaux, est ouverte du 20 janvier au 27 février 2015.
Les souscriptions aux 127 800 nouvelles actions d’une valeur de 10 000 francs Cfa chacune, qui seront émises dans le cadre de cette augmentation du capital de Cinpharm, souligne le communiqué sus-mentionné, se feront «en espèces et par compensation avec des créances certaines, liquides et exigibles sur la société». «Le montant de l’augmentation du capital pourra être limité au montant des souscriptions réalisées, dès lors que les souscriptions recueillies atteignent 3/4 de l’augmentation du capital», souligne l’entreprise.
Pour les souscriptions en espèces, apprend-on, elles «seront libérées à hauteur de 25% lors de la souscription, et le reliquat en une ou plusieurs fois, sur appel de fonds du conseil d’administration». En ce qui concerne les souscriptions d’actions nouvelles par compensation de créances sur la société, elles devront être intégralement libérées au moment même de la souscription.
Cet appel de fonds lancé par Cinpharm devrait permettre à cette unité industrielle de pouvoir mobiliser une partie de son besoin en fonds de roulement, estimé à plus de 3 milliards de francs Cfa, avait révélé Jeune Afrique en octobre 2013. En effet, les difficultés financières auxquelles est confrontée cette entreprise, née sous les cendres de Rhône-Poulenc en 2010, ont contraint ses dirigeants à cesser toute activité à partir de mai 2013.
Une décision prise après deux premières années d’activités chaotiques, au terme desquelles les pertes cumulées de cette entreprise se sont élevées à 3,5 milliards de francs Cfa. A l’origine de ce faux départ, apprend-on, des errements doublés d’une défection du partenaire technique de Cinpharm. Il s’agit de l’indien Cipla, l’un des leaders mondiaux du générique, avec lequel l’entreprise camerounaise est aujourd’hui en procès. «Nous avons dès le départ ouvert une lettre de crédit de 1 milliard de francs Cfa [1,5 million d'euros] à Cipla et, à l'arrivée, 80 % du stock était inutilisable», se désolait Célestin Tawamba dans jeune Afrique, en octobre 2013.
Brice R. Mbodiam