(Investir au Cameroun) - Le collectif budgétaire signé le 29 mai 2019 par le chef de l’État camerounais, apprend-on de sources autorisées, consacre une augmentation de 20,3 milliards de FCFA sur l’enveloppe destinée à la subvention des carburants à la pompe. À en croire les explications du ministère des Finances, cette rallonge budgétaire permet de porter à 124,3 milliards de FCFA la provision faite dans la loi de Finances initiale (104,3 milliards de FCFA), afin de combler les manques à gagner enregistrés par la Sonara, la raffinerie publique.
« Depuis le début de l'exercice 2019, les cours mondiaux du baril de pétrole sont à la hausse. Compte tenu de la politique de stabilisation des prix à la pompe, la Sonara enregistre d'importants manques à gagner, qui se chiffrent mensuellement à environ 11,7 milliards de FCFA, soit, toute chose restant égale par ailleurs, environ 140 milliards de FCFA pour toute l'année », révèle un document interne du ministère des Finances.
En clair, même après avoir revu à la hausse la provision destinée au soutien des prix des carburants à la pompe (elle est passée de 104,3 à 124,3 milliards de FCFA), l’État camerounais devra trouver 16 milliards de FCFA supplémentaires pour pouvoir combler les pertes de la Sonara cette année.
Au demeurant, cette cagnotte devrait logiquement être revue à la baisse, à cause de l’incendie qui a consumé quatre des 13 unités de raffinage de la Sonara, dans la nuit du 31 mai 2019. Ce sinistre a provoqué l’arrêt des activités de raffinage au sein de cette entreprise. Selon les prévisions actuelles du gouvernement, cet arrêt des activités durera au moins 10 mois.
Durant cette période, la Sonara ne raffinera donc plus de pétrole brut, ce qui devrait normalement réduire ce déficit. En effet, ces manques à gagner représentent la différence entre le prix auquel les carburants auraient dû être vendus, en tenant compte du prix d’achat du brut à l’international, et les prix effectivement pratiqués à la pompe, selon une grille homologuée par le gouvernement. La différence qui en résulte est souvent supportée par les caisses de l’État, dans le cadre de sa politique de soutien des prix à la pompe.
Brice R. Mbodiam
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