(Investir au Cameroun) - Le Business Council for Africa entend associer les entreprises toutes tailles confondues dans la lutte contre ce fléau.
Une coalition de 60 chefs d’entreprise, regroupés au sein du Business Council for Africa (BCA), a dit sa détermination à se mettre aux côtés des pouvoirs publics afin de tordre le cou à la corruption. C’est tout l’intérêt du partenariat signé vendredi dernier au Yaoundé Hilton Hôtel entre le BCA, la GTZ, Coopération technique allemande et d’autres organisations partenaires. Dans le privé tout comme dans le public, les manifestations de la corruption sont de plusieurs ordres. Elle va de l’embauche aux avancements de carrière, en passant par le traitement des problèmes des usagers, les ventes, on retrouve partout les conflits d’intérêt, les délits d’initié, le paiement de pots-de-vin…pour obtenir des faveurs.
Selon une étude menée conjointement courant 2010 par la GTZ, le Service néerlandais pour le développement (SND) et le Groupement inter-patronal camerounais (GICAM), la corruption a atteint des proportions alarmantes dans les entreprises du secteur privé au Cameroun.
L’étude, qui avait touché une population de 1052 entreprises réparties dans six régions, relève que plus de 76% des chefs d’établissement interrogés affirment que la corruption a eu un impact négatif sur leurs activités contre 73% l’année d’avant. Par ailleurs, 49% de chefs d’entreprises affirment avoir versé des pots-de-vin aux agents des impôts et 36% déclarent avoir versé un montant équivalent entre 1 et 5% de leurs chiffres d’affaires pour obtenir des services.
Si les chefs d’entreprise n’arrivent pas à quantifier les pertes occasionnées par la corruption dans leurs activités et le développement de leurs entreprises, il est clair que ses effets sont corrosifs sur le développement des entreprises et entravent la bonne marche des affaires dans un pays en quête d’émergence. D’après la CONAC, Commission nationale anti corruption, 40% de recettes enregistrées chaque année ne servent pas le développement des entreprises pour cause de corruption. «La corruption viole les droits sociaux, éloigne les investisseurs, réduit les possibilités de création d’emplois. C’est pourquoi nous invitons toutes les entreprises privées à rejoindre la coalition à lutter ensemble et de façon plus efficace contre ce mal», a indiqué Mathieu Mandeng, président du BCA, par ailleurs directeur général de la Stantard Chartered Bank.
Guy C. Moussi
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