(Investir au Cameroun) - Le 25 février 2015, le gouvernement camerounais a rendu public une liste de 31 sociétés d’Etat et d’organismes publics devant bénéficier d’une dotation financière de 30 milliards de francs Cfa au cours de l’année 2015, afin de réaliser certains de leurs projets. Pourtant, la loi des finances 2015 révèle que malgré des subventions similaires accordées aux 21 sociétés appartenant à 100% à l’Etat en 2013, le chiffre d’affaires de ces entreprises a baissé de 9 milliards de francs Cfa, passant de 269 à 260 milliards de francs Cfa.
Ces contre-performances sont d’ailleurs signalées dans un rapport du FMI sur l’économie camerounaise, avec pour recommandation aux autorités camerounaises de confier désormais des cahiers de charges plus rigoureux aux dirigeants de ces entreprises qui s’illustrent par des «piètres résultats», dixit le FMI, et qui apparaissent plutôt comme de véritables gouffres sous, au lieu d’être des outils de production.
En novembre 2014, c’est la Commission des marchés financiers (CMF), le régulateur de la bourse des valeurs mobilières de Douala (DSX), qui, dans sa note d’information sur le dernier emprunt obligataire de l’Etat (150 milliards Fcfa), lui déconseillait de continuer à emprunter de l’argent pour les sociétés de son portefeuille. La CMF suggérait plutôt que les entreprises publiques soient encouragées à aller elles-mêmes sur le marché des capitaux, ce qui suppose qu’elles justifient au préalable d’indicateurs de performances capables de convaincre les investisseurs.
Ces performances, de l’avis de nombre d’observateurs, ne sont pour l’instant pas au rendez-vous pour diverses raisons : la rente de la subvention étatique, la longévité des DG qui finissent par se lasser de toute initiative d’innovation, les recrutements fantaisistes, les malversations financières, la mauvaise qualité de service, la complicité entre les DG et les organes de contrôle tels que les conseils d’administration…
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