(Investir au Cameroun) - Au terme de sa mission au Cameroun, le 8 mai 2014, la mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Mario de Zamaroczy, a vertement critiqué le décalage observé entre les recettes de l’Etat qui sont «rares», et les dépenses qualifiées «d’osées». Toutes choses qui mettent «le budget sous-pression. Il faut repenser le budget, question d’augmenter les recettes et, ensuite, face à la rareté des ressources, regarder ce qui est prioritaire dans la dépense», a indiqué le chef de la mission du FMI.
Pour le FMI, les principales lignes budgétaires concernées par ces observations sont la subvention étatique à la consommation des produits pétroliers et les subventions aux entreprises publiques. L’on se souvient que depuis au moins 2 ans, le FMI suggère invariablement au gouvernement de supprimer la subvention à la consommation des produits pétroliers, qui est passée d’environ 120 milliards de francs Cfa en 2010 à 420 milliards de francs Cfa en 2013, et est projetée à 450 milliards de francs Cfa en 2014, alors que seulement 220 milliards de francs Cfa sont budgétisés pour ce poste cette année.
Concernant les entreprises publiques, dans un de ses récents rapports, l’institution de Bretton Woods faisait remarquer que celles-ci enregistrent régulièrement de «piètres résultats», et avait conseillé au gouvernement camerounais d’assujettir l’octroi de ces subventions au respect scrupuleux d’un «cahier de charges rigoureux».
D’après le chef de la mission du FMI pour le Cameroun, «ce qui est préoccupant c’est la façon dont le déficit budgétaire (projeté à 5,5% du PIB en 2014 et 5,7% du BIP en 2015, selon le FMI) du pays est financé. C’est-à-dire que l’Etat s’endette pour combler ce déficit, même s’il est vrai que ce sont les investissements publics qui sont la première destination de ces fonds». A en croire Mario de Zamaroczy, à long terme, «l’Etat commencera à accuser des retards de paiements pour ce qui concerne les prestations des fournisseurs».
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