(Investir au Cameroun) - Un convoi de 400 véhicules militaires tchadiens, chars, véhicules blindés et pick-ups, accompagnés par des hélicoptères de combat, a franchi, le 17 janvier 2015, le fleuve Chari, pour rejoindre la ville camerounaise de Kousséri. «Nos forces traversent aujourd'hui la frontière, et demain, elles seront opérationnelles» avait lancé quelques heures plus tôt le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno, dont l’armée vient ainsi en renfort des forces camerounaises pour combattre les avancées de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dont les incursions en territoire camerounais sont devenues quasi-quotidienne.
L’arrivée des soldats tchadiens dans le cadre de cette croisade contre Boko Haram, apprend-on, a été accueillie le 17 janvier 2014 dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, par des applaudissements des populations. «Je lance un appel aux autres pays de la CEEAC pour constituer une large coalition pour combattre Boko Haram (…) Nous avons répondu à la sollicitation du président Paul Biya. Nous ne pouvons pas rester indifférents à ce qui se passe chez nos voisins. Le Cameroun est la porte d'entrée et de sortie du Tchad sur le plan économique et donc nous sommes les plus proches et les plus concernés par ce qui se passe au Cameroun (…) Le Cameroun ne doit pas faire face seul à cette nébuleuse qui a fait trop du mal aux populations innocentes du Cameroun comme du Nigeria », a déclaré le Président Déby du Tchad.
Ce dernier a annoncé son intention de libérer la ville nigériane de Baga, où Boko Haram a perpétré ces derniers jours des massacres de masse. Son élan s’est toutefois heurté aux mises en gardes de l’armée nigériane : «Tout soutien à nos opérations sera bienvenu mais il doit se conformer à nos propres opérations en cours, étant donné qu'il s'agit du territoire nigérian», a déclaré Chris Olukolade, porte-parole de l'armée de la première puissance économique du continent, qui s’est révélée jusqu’à lors incapable de contenir les avancées des terroristes, abandonnant des populations entières aux exactions les plus cruelles.
Avant ce secours à l’armée camerounaise, les soldats tchadiens étaient déjà venus combattre aux côtés des Français pour libérer le Nord Mali. Ils ont également accouru pour empêcher un génocide en Centrafrique.
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