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Yaoundé - 14 mai 2024 -
Gestion publique

Le Cameroun choisit KPMG France pour l’accompagner dans le processus de renationalisation de l’électricien Eneo

Le Cameroun choisit KPMG France pour l’accompagner dans le processus de renationalisation de l’électricien Eneo

(Investir au Cameroun) - De bonnes sources, au terme d’un appel d’offres restreint lancé il y a deux mois par le ministère de l’Eau et de l’Energie, l’Etat du Cameroun a finalement recruté le cabinet d’audit et de conseils KPMG France, pour l’accompagner dans le processus de renationalisation de la société de production et de distribution de l’électricité Energy of Cameroon (Eneo). Le capital de cette entreprise est actuellement contrôlé par le Fonds d’investissement britannique Actis, qui avait racheté, en 2013, les parts de l’Américain AES dans ce qui était alors devenu AES Sonel, suite à la privatisation du secteur de l’électricité au Cameroun en 2001.

Selon nos sources, dans le cadre de son mandat, KPMG France aidera le gouvernement camerounais à évaluer le coût actuel de l’action d’Eneo, en vue de la signature d’un protocole d’accord transactionnel visant le rachat par l’Etat du Cameroun, de 100% des actifs actuellement détenus par Actis dans le capital d’Eneo. Un projet qui, s’il aboutit, ramènera les volets production et commercialisation de l’électricité au Cameroun dans le giron de l’Etat (le transport a été repris par l’entreprise publique Sonatrel, créée en 2015, Ndlr), 22 ans après son désengagement de ces activités.

Cette ambition des pouvoirs publics camerounais est clairement affichée dans une correspondance adressée au cours du mois de septembre courant au secrétaire général des services du Premier ministre, Séraphin Fouda, par le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que les diligences se rapportant au processus de rachat par l’Etat des actions de Actis au sein de la société Eneo seront placées sous la conduite d’un comité interministériel présidé par le ministre des Finances, assisté en cela par le ministre de l’Eau et de l’Energie, et le ministre de l’Economie (…). Le chef de l’Etat prescrit au comité d’accorder une attention particulière au traitement de ce dossier… », écrit le SGPR.

L’appétit de la CNPS

Cette réorganisation effectuée par la présidence de la République, autour du processus de renationalisation de la compagnie nationale d’électricité, survient après la révélation de tractations entre Actis et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). En effet, le fonds public de pension du Cameroun a été annoncé, il y a quelques mois, comme potentiel repreneur des actifs du fonds d’investissement britannique dans Eneo, en duo avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras séculier de l’Etat du Cameroun dans l’exploration et l’exploitation pétrolière. Dans la correspondance du SGPR citée plus haut, le directeur général de la CNPS fait partie du comité interministériel en charge de conduire le processus de rachats des actifs d’Actis dans Eneo, ce qui tend à confirmer l’appétit de cette entreprise publique pour une prise de participations dans la compagnie d’électricité.

Visiblement, avec le concours cette fois-ci d’une société d’Etat aux performances financières solides, qui s’est lancée dans un processus de renforcement de ses actifs au moyen de divers placements financiers, l’Etat du Cameroun entend dupliquer dans le secteur de l’électricité l’exemple du secteur de l’eau potable. Pour rappel, depuis 2007, la distribution de l’eau potable au Cameroun avait été concédée à la Camerounaise des eaux (CDE), société créée en 2008 et contrôlée par le consortium marocain conduit par l’Office national de l’eau potable (ONEP), et constitué des sociétés MedZ, Delta Holding et du cabinet de conseil en travaux publics Ingema.

Après 10 années d’activités, le chef de l’Etat camerounais a instruit le gouvernement de ne pas renouveler ce contrat à échéance, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour la reprise de cette activité par Camwater (Cameroon Water utilities), également créée en 2008 pour gérer les infrastructures dans le secteur de l’eau potable. Cette prescription consacrait ainsi la fin de la privatisation et la renationalisation de cette activité jadis dévolue à la défunte Société nationale des eaux du Cameroun (Snec). Il est à noter qu’aussi bien dans le secteur de l’électricité que de l’eau potable, la privatisation n’a pas particulièrement révolutionné les activités au Cameroun, notamment en matière de qualité de service.

Brice R. Mbodiam

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