(Investir au Cameroun) - «Les procédures administratives semblent être l’un des facteurs qui affectent le plus négativement les affaires des entrepreneurs.» C’est l’une des conclusions du Business Climate Survey 2011 présenté hier, 23 juin 2012, à Yaoundé par le ministère en charge de l’Economie. D’après cette enquête sur le climat des affaires au Cameroun menée auprès de 1585 chefs d’entreprises, 70% des entrepreneurs ont déclaré que ces procédures administratives ont influencé négativement la croissance de leurs activités.
A titre illustratif, le délai moyen de passage des marchandises au port est estimé à 20 jours, et la moitié des opérateurs affirme avoir consacré au moins 12 jours dans les rencontres avec les services des impôts.
Selon l’enquête, cette lourdeur administrative pourrait notamment être liée au déficit de personnel dans certaines administrations publiques. Mais, pour Dieudonné Bondoma, directeur général de l’Economie qui a présenté les résultats de cette étude, le gouvernement a tenté d’apporter un début de réponse à ce problème en recrutant 25 000 jeunes dans la fonction publique.
Dans le même registre, la corruption au niveau des administrations publiques a affecté négativement les activités de 75% des entreprises. Selon l’enquête «ce pourcentage qui reste stable par rapport à 2008 laisse interrogateur sur les effets des politiques de lutte contre la corruption en cours de mise en œuvre».
Pour éviter ces problèmes, les chefs d’entreprises recommandent à l’Etat la promotion de la bonne gouvernance avec une emphase dans les domaines de la justice, de la sécurité des personnes et des biens, de la lutte contre la corruption et l’offre d’un meilleur service public aux entreprises.
Malgré ce constat, Dieudonné Bondoma affirme que «la situation actuelle du risque d’investissement n’est pas inquiétante», car indique-t-il, 39% des entrepreneurs veulent explorer de nouveaux marchés et 54% veulent s’intéresser à l’innovation technologique.
Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre en charge de l’Economie, lui, affirme que le pays est engagé dans de vastes réformes visant à l’amélioration du climat des affaires. Ce qui lui a valu un gain de 10 points dans le classement Doing Business du groupe de la Banque mondiale par rapport au précédent classement.
B-O.D.