(Investir au Cameroun) - Le pays d’Asie estime que des réserves diamantifères de Mobilong déclarées ont été surévaluées. Dans sa défense, le ministère de l’industrie, des mines et du développement technologique (MINIMDT) relève que l’évaluation de la mine relève de la compétence du soumissionnaire.
«Ce sont les Coréens qui ont quantifié les réserves de Mobilong à travers leur recherches. Les évaluations nationales des minerais, quand elles sont effectuées, les résultats sont certifiés par des expertises internationales, parmi lesquelles des cabinets allemands», indique-t-on au MINIMDT, en charge de la gestion du secteur minier.
Un haut responsable de ce département ministériel qui a requis l’anonymat ajoute que le gouvernement camerounais «ne prend pas de risques pour ce qui est de l’évaluation de la carte minière nationale. Lorsqu’il faut évaluer cette carte aux plans qualificatif et quantitatif, le ministère accorde la plus grande attention à l’expertise nationale ou internationale qui représente des garanties solides. Des sociétés ou des cabinets qui sollicitent l’exploration des gisements miniers nationaux le font à leurs risques lorsqu’elles sont retenues.»
Pourtant, explique la même source, «compte tenu du coût onéreux des investissements relatifs à ces recherches, le gouvernement camerounais leur accorde toujours des exonérations diverses, jusqu’à ce que leurs forages en ressortent des échantillons qui seraient validés au plan international.» Argument qu’elle emploie pour réfuter les accusations sud-coréennes consécutives à la surévaluation, côté camerounais, des réserves diamantifères de Mobilong.
Or, nous souvient-il, pour exploiter ces gisements, le partenariat Cameroun-Corée avait crée une société, dénommée Cameroon & Korea Mining (C&K M). Cette entreprise, en raison de la nature du marché, a reçu tous les honneurs et toutes les convoitises nationales. Les banques lui ont ouvert leurs guichets, elle a été copieusement cotée en bourse, jusqu’à ce qu’en février dernier, la presse coréenne en vienne à enquêter sur les gisements de Mobilong, et à s’interroger sur la fiabilité des quantités avancées.
Dans ses enquêtes, les confrères d’Asie avaient avancé que de nombreux fonctionnaires sud-coréens avaient certifié aussi que des quantités de gisements annoncées étaient réelles. Une haute autorité sud-coréenne, répondant à un journaliste, relevait que le bureau du Programme des nations Unies pour le développement (PNUD) basé à Yaoundé avait effectué une contre expertise et constaté à son tour que les quantités de diamant déclarées par les autorités camerounaises dans la réserve de Mobilong n’étaient pas contestables.