(Investir au Cameroun) - Annulations en cascade des réservations de chambres, des séminaires généralement organisés ou financés par les bailleurs de fonds occidentaux, désertion des restaurants... Voilà, selon les hôteliers de la partie septentrionale du Cameroun, le quotidien que vivent les acteurs du secteur de l’hôtellerie dans les trois régions septentrionales du Cameroun depuis plusieurs mois maintenant.
S’exprimant sur le sujet dans le quotidien gouvernemental camerounais, M. Saliou, le directeur adjoint de l’hôtel Relais St Hubert à Garoua, dans la région du Nord, confie que «le taux d’occupation des chambres, tout comme le taux de fréquentation du restaurant a chuté de manière drastique. De 100 touristes que l’établissement accueillait en moyenne par mois au cours des saisons touristiques précédentes, précise-t-il, nous n’en sommes à nos jours qu’à deux touristes à peine par mois». Même son de cloche à l’hôtel la Bénoué (photo).
La situation, selon des sources internes à la délégation régionale du Tourisme de l’Extrême-Nord, est bien plus grave. Sans avancer de statistiques, nos sources annoncent une année touristique morose dans cette région qui abrite les plus importants sites touristiques du pays, à l’instar du parc de Waza.
En effet, apprend-on, c’est l’insécurité qui est montée d’un cran dans cette partie du Cameroun depuis plusieurs mois, qui est à l’origine de la dégringolade de l’activité touristique dans l’ensemble des trois régions septentrionales du Cameroun, plusieurs chancelleries occidentales ayant classé ces régions sur la liste noire et déconseillé leur fréquentation à leurs ressortissants.
En rappel, deux prêtres italiens et une religieuse canadienne ont été enlevés par des hommes armés dans la région de l’Extrême-Nord depuis bientôt un mois. C’est le 3ème enlèvement en 2 ans, après ceux de la famille Moulin Fournier (sept personnes) et du père Georges Vandenbeuch, respectivement en février et novembre 2013. Dans la nuit du 1er au 2 mai 2014, 18 Camerounais ont été pris en otages puis libérés par l’armée camerounaise, non loin de Garoua Boulaï, dan la région de l’Est, limitrophe avec les provinces septentrionales du pays.
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