(Investir au Cameroun) - Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), le cacao camerounais a encore été le moins bien vendu à l’international, parmi les quatre premiers pays producteurs que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Cameroun. En effet, apprend-on dans le bilan de la dernière campagne dressé par le CICC, alors que le marché international a affiché ses meilleurs prix (entre 1252 FCfa et 1613 FCfa) des trois dernières campagnes, les producteurs camerounais n’ont pas pu tirer profit de cette embellie des cours mondiaux.
«Le différentiel de prix du Cameroun reste à un niveau très bas, par rapport aux autres origines africaines que sont le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Nigeria», souligne le rapport, qui précise : «en guise d’illustration, pour la campagne qui s’achève, on estime que le différentiel par rapport au Ghana, a entrainé un manque-à-gagner de plus de 30 milliards de FCfa, et d’environ 10 milliards avec la Côte d’Ivoire».
A l’origine de cette décote du cacao camerounais, sa qualité, qui demeure préoccupante. «Sur la base des informations recueillies auprès de l’ONCC (office national du cacao et du café), il ressort que 95 % des fèves de cacao sont exportées en Grade II. Même si l’on peut se féliciter de l’émergence des produits certifiés et de l’amélioration, en fin de campagne, du différentiel évoqué plus haut, la régression continue de la fraction du cacao classé Grade I, qui ne représente plus que 0,25 % de nos exportations, contre 3,18 % en 2011/2012 et 0,35 % en 2012/2013, vient nous rappeler l’immensité de la tâche et la nécessite d’une réappropriation des objectifs de promotion de notre filière», rapporte le CICC.
Mais au-delà de cette préoccupation structurelle, il s’est posé, au cours de la dernière campagne, un problème conjoncturel dû aux difficultés à exporter à partir du port de Douala, qui fait face à une congestion sans pareille depuis plus des 9 mois. «Le fait majeur à relever au niveau des exportations de cacao du Cameroun au cours de la campagne 2013‐2014 reste caractérisé par la situation d’engorgement du port de Douala et ses conséquences sur le respect des contrats. En effet, les retards causés par la congestion du terminal ont lourdement pénalisé les exportateurs, qui ont dû constamment renégocier leurs engagements auprès de leurs clients étrangers, en supportant de plein fouet, les effets de la détérioration de la qualité du produit entreposé dans des conteneurs pendant de longues semaines et cela dans un environnement aussi chaud et humide que Douala», se plaint le CICC.
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