(Investir au Cameroun) - Au cours d’une rencontre organisée du 13 au 14 juin 2023 à Antananarivo, la capitale malgache, le panel des experts de l’Organisation internationale du cacao (ICCO en anglais) a admis le Cameroun et le Ghana sur la liste des producteurs du « caco fin », révèle le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Le Cameroun et le Ghana rejoignent ainsi Madagascar et Sao Tomé y Principe, qui étaient les seuls pays africains dans ce club « très sélect », « jusque-là réservé aux seuls pays d’Amérique du Sud », précise ce membre du gouvernement.
« Un cacao fin a trait, en particulier, aux qualités qu’on appelle organoleptiques, c’est-à-dire qui ont très bon goût, un très bon arôme. La meilleure comparaison c’est avec le vin. Il y a de grands crus et les vins de table. Ce qui fait vraiment la qualité du cacao fin, c’est ce qu’on appelle l’élevage, c’est-à-dire le traitement post-récolte. Donc, à peu près n’importe quelle fève peut devenir du cacao fin. Ce qui compte c’est le traitement, la capacité du producteur ou de sa coopérative à bien fermenter et bien sécher », explique Michel Arrion, le directeur exécutif de l’ICCO.
En effet, rappelle le ministre du Commerce, cette distinction du cacao camerounais à Madagascar récompense les efforts menés depuis les 10 dernières années par le gouvernement et l’interprofession cacao-café (CICC), afin d’améliorer la qualité de la fève rouge brique du pays. Il s’agit, entre autres actions, de la lutte contre l’odeur de fumée dans le cacao récolté notamment dans la région du Sud-Ouest, la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, la construction des centres de traitement post-récolte dans les bassins de production, la négociation de partenariats commerciaux stratégiques avec des chocolatiers de renommée internationale, ou encore la distribution de primes aux producteurs du cacao de qualité.
À en croire le ministre Mbarga Atangana, en attendant la détermination par l’ICCO du quota de fèves à exporter par le Cameroun sous le label « cacao fin » (à Madagascar, par exemple, c’est 100%), l’admission du pays dans la liste des producteurs du « cacao fin » devrait avoir pour retombées « une meilleure cotation de la fève camerounaise sur le marché et, corrélativement, un relèvement des prix au producteur ».
BRM
Lire aussi :
18-11-2021 - Cacao durable : le Cameroun exige de l’UE plus de revenus pour les producteurs