(Investir au Cameroun) - Le 23 octobre dernier, l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) a annoncé une harmonisation du prix du poulet sortie ferme. Dans une correspondance adressée aux éleveurs de poulets de chair et de poules pondeuses, le président de ce regroupement corporatiste, François Djonou, fait savoir que le prix de 2 300 FCFA sera désormais appliqué aux poulets d’un poids compris entre 1,8 et 2 kg. Mais ce prix ne fait pas l’unanimité auprès des professionnels du secteur. L’Association des producteurs de poulets de chair du Littoral et du Sud-Ouest (Appolis) affirme que le prix fixé ne reflète pas la réalité des coûts. Elle a d’ailleurs envoyé une correspondance à cet effet le 30 octobre dernier à l’Ipavic.
« Le prix de 2 300 FCFA ne correspondait plus à la réalité du coût de production du poulet de chair. Pour avoir le poulet de 1,7 à 2 kg, il faut prévoir 2 200 FCFA de coût de production. Nous estimons que la marge de 100 FCFA dégagée ne correspond pas aux efforts fournis pendant 2 mois (durée de la production, NDLR) », affirme Patrick Bakam, vice-président par intérim de Appolis, contacté par Investir au Cameroun. Selon ce dernier, Appolis, qui existe depuis moins d’un an, se réjouit que la vente du poulet sortie ferme s’harmonise à celles des autres viandes telles que le porc et le bœuf, mais souhaite toutefois que le prix du kilogramme soit « ajusté » à 1 500 FCFA, alors que l’Ipavic a décidé de plafonner le kilo à 1 150 FCFA.
Si on se fie à cette proposition de Appolis, le prix d’un poulet vif de 2 kg reviendrait ainsi à 3 000 FCFA à la sortie de la ferme d’élevage, au lieu du prix de 2 300 FCFA fixé par l’Ipavic. Lequel prix a été arrêté de commun accord avec les producteurs, tel que le précise Bertrand Benoît Onana, le secrétaire permanent de cette organisation professionnelle. Patrick Bakam, le vice-président par intérim de Appolis, affirme que l’association à laquelle il appartient a été consultée avant l’annonce de l’harmonisation du prix du poulet sortie ferme. Pourtant, l’Ipavic dit ne pas la reconnaître comme association affiliée.
« Appolis comme association est automatiquement affiliée à l’Ipavic puisque l’interprofession est à compétence étendue », réplique Patrick Bakam. Cette association regrette en fait que ses propositions n’aient pas été prises en compte par l’Interprofession. En plus du réajustement du prix du kilogramme, Appolis souhaite aussi que le mode de vente se fasse par voie de balance électronique (de la ferme jusqu’au revendeur du marché), et que le prix du kilo soit fixé en fonction de la fluctuation du coût des intrants et de celui des poussins. Dans son communiqué publié fin octobre, l’Ipavic annonçait déjà que « les prix seront régulièrement réajustés en fonction des cours des matières premières ».
P.N.N
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