(Investir au Cameroun) - La désaffection des acheteurs chinois pour le bois camerounais depuis le début de cette année, à cause des prix prohibitifs pratiqués par les exportateurs - lesquels prix sont eux-mêmes consécutifs à une nouvelle augmentation de la taxe à l’exportation du bois en grumes, depuis janvier 2018 - n’a pas pour l’instant d’incidence majeure sur le niveau des ventes du bois camerounais sur le marché international.
L’organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), qui fait cette analyse dans sa note de conjoncture sur le marché du bois, pour la période allant du 1er au 15 juin 2018, révèle cependant une pratique dont sont soupçonnés les exportateurs camerounais, afin de réduire leurs charges d’exportation.
En effet, selon l’OIBT, des informations qui circulent sur le marché du bois font état de ce que les exportateurs camerounais « déclarent des grumes de qualité inférieure, afin de réduire les droits de douane à l’exportation ». Ce qui fait perdre d’importantes ressources financières au Trésor public.
A l’analyse, cette pratique, si elle est avérée, permettrait aux exportateurs de faire face à la dernière hausse des tarifs douaniers à l’exportation du bois, et ainsi maintenir des prix compétitifs sur le marché, puisque les acheteurs boudent la répercussion des nouvelles charges à l’exportation sur le prix final du bois en provenance du Cameroun.
Pour rappel, en plus de la réticence des Chinois, échaudés par les prix du bois camerounais, les exportations des grumes camerounaises vers les pays de l’Union européenne ont chuté de 11%, au premier trimestre 2018, par rapport à la même période en 2017, à en croire les pointages de l’OIBT.
Brice R. Mbodiam
Lire aussi: