(Investir au Cameroun) - Le 12 mars 2013, le gouvernement camerounais sous la plume du Premier ministre, rendait publique une circulaire prescrivant l’utilisation des matériaux locaux dans tous les projets gouvernementaux de construction des édifices publics, jusqu’au niveau R+1. Six ans après cette prescription gouvernementale, des centaines de bâtiments neufs appartenant à l’Etat sont sortis de terre, mais très peu, sinon pratiquement aucun bâtiment n’a été construit en briques de terre produites par la Mission de promotion des matériaux locaux (Mipromalo).
En tout cas, souffle une source autorisée au sein de cet établissement public administratif, la Mipromalo et ses artisans n’ont pas croulé sous le poids de commandes provenant des entrepreneurs du BTP. Pourtant, confie Chindje Melo, la Dg de la Mipromalo cité par le Quotidien de l’Economie du 27 mars 2013, l’utilisation des briques de terre stabilisées dans le BTP est susceptible de réduire le coût final des travaux de 30%, en plus de l’avantage de beauté qu’offre la brique, ainsi que ses vertus en matière de protection de l’environnement.
Interrogés sur leur réticence à utiliser les briques de terre dans la construction des édifices publics en dépit des avantages cités plus haut, les opérateurs économiques invoquent les limites liées à la disponibilité de ces matériaux, leur production actuelle se faisant actuellement de manière artisanale. Mais pour Laurent Mbumbia, expert en matériaux locaux, c’est davantage la fiabilité qui est mise à l’index, le Cameroun n’ayant pas encore mis en place des normes pour la brique de terre. Aussi, les entrepreneurs ont-ils du mal à les adopter dans leurs projets immobiliers publics, malgré la prescription du Premier ministre qui date de 2007.