(Investir au Cameroun) - En prenant la parole ce 28 juillet à Saint-Pétersbourg, où s’achevait le deuxième sommet Russie-Afrique, Paul Biya a sollicité que Moscou aide davantage les pays du continent dans le financement de leurs économies. « Les problèmes de développement dans nos pays sont énormes et aggravés par les crises. Nous souhaitons que la Fédération de Russie, comme par le passé, continue à nous soutenir pour trouver des investissements », déclare le président camerounais.

Cette sollicitation n’est pas étrangère au fait que le Cameroun manifeste l’envie de densifier la coopération économique et commerciale avec la Russie. Pour le moment, Yaoundé trouve que ce volet de la coopération avec Moscou est « très peu développé » en comparaison avec la relation militaire entretenue entre les deux pays.

D’ailleurs en quittant Yaoundé le 26 juillet dernier en direction de Saint-Pétersbourg, la délégation camerounaise ne cachait pas que ce sommet constitue une opportunité pour attirer les investissements russes au Cameroun. Yaoundé a même l’intention d’accroître le volume des échanges avec son partenaire russe.

« Dans un contexte mondial marqué par des pesanteurs dans la mobilisation des financements auprès de certains partenaires traditionnels, la piste russe pourrait être utilement exploitée pour la mise en œuvre des grands projets structurants. 8e puissance économique mondiale, la Russie dispose d’un savoir-faire indéniable dans des domaines susceptibles de booster le développement de notre pays, telles que la production du blé, des engrais et l’exploitation minière », comme on peut le lire dans le dossier de presse officiel rendu public par le cabinet civil de la présidence de la République du Cameroun.

Coopération bilatérale

Il faut néanmoins noter que le Cameroun n’a pas attendu le rendez-vous de Saint-Pétersbourg pour solliciter l’accompagnement de la Russie dans la mobilisation des investissements. En mai 2015, après un entretien avec Paul Biya au palais d’Etoudi, l’ambassadeur russe en poste à Yaoundé promet que les banques de son pays vont financer les activités industrielles et énergétiques au Cameroun. En septembre 2018, c’est l’Agence russe de promotion des affaires (Russian Business Centre) qui arrive au Cameroun pour poser les jalons d’un accord de coopération bilatérale. Que la délégation qui accompagne Paul Biya à Saint-Pétersbourg souhaite faire évoluer.

Les sanctions prises contre la Russie dans le cadre du conflit qui l’oppose à l’Ukraine entravent toutefois les ambitions économiques des entreprises russes en Afrique, si on en croit une étude de l’Institut français des relations internationales (IFRI) publiée ce mois.

Bien avant cette étude, en mars 2022, l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P) admettait que ces sanctions allaient davantage affecter les nombreux projets pétro-gaziers sur le continent africain. Cette prévision se fait voir au Cameroun avec les problèmes rencontrés dans un projet pétro-gazier qui implique le russe Lukoil.

Michel Ange Nga

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