(Investir au Cameroun) - A compte du vendredi 13 janvier 2022, tous les employés de la Fabrique camerounaise de parquet (Fipcam), entreprise à capitaux italiens opérant au Cameroun depuis 2001 dans l’exploitation forestière et le sciage, annonce qu’elle va mettre l’ensemble de son personnel (en 2015, l’entreprise revendiquait 662 employés, Ndlr) en chômage technique. A l’origine de cette décision, l’entreprise invoque la récente augmentation des impôts dans la filière bois, dans le cadre de la loi de finances 2023 de l’Etat du Cameroun.
« Par suite des dernières augmentations de taxes contenues dans la loi de finances 2023, des actions entreprises par l’administration des douanes en vue de revoir à la hausse les valeurs imposables servant de base de taxation, et au silence observé par le gouvernement depuis notre préavis de suspension des opérations douanières, la direction générale, en solidarité avec le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), décide, jusqu’à nouvel ordre, de la mise en chômage technique de l’ensemble du personnel, à compter du 13 janvier 2023 », informe le directeur administratif et financier de Fipcam, Marc Sarraute, dans une note de service signée le 11 janvier 2023.
Après le préavis de grève adressé au Premier ministre le 23 décembre 2022 par le GFBC, action qui avait pris la forme de la suspension des exportations dès le 2 janvier 2023, Fipcam est la première entreprise à passer à la vitesse supérieure en suspendant tous les contrats de travail de ses employés. Cette mesure est consécutive à ce que les exploitants forestiers en activité au Cameroun assimilent à « un étranglement fiscal ».
Pour rappel, la loi de finances 2023 de l’Etat du Cameroun consacre un relèvement des droits de sortie sur les bois transformés de 10 à 15% de la valeur FOB des essences, d’une part, et de 50 à 60% pour les grumes, d’autre part. Ainsi, apprend-on dans le préavis de grève adressé au Premier ministre, entre les exercices budgétaires 2016 et 2023, « les droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de la filière bois ont augmenté de l’ordre de 60% pour la taxe d’abattage, 242% pour les droits de sortie des bois en grume, 165% pour les droits de sortie des bois transformés ».
Ces mesures fiscales prises par le gouvernement camerounais dans la perspective de l’interdiction des exportations des grumes et la promotion de la transformation locale du bois, font dire à la corporation locale des exploitants forestiers que « la filière bois (au Cameroun) subit une pression fiscale à nulle autre pareille (…) dans le bassin du Congo ».
BRM
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