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Yaoundé - 30 avril 2024 -
Finance

Beac : l’encours des titres publics atteint 6 408,5 milliards de FCFA malgré l’augmentation des coûts des opérations

Beac : l’encours des titres publics atteint 6 408,5 milliards de FCFA malgré l’augmentation des coûts des opérations

(Investir au Cameroun) - Au 31 janvier 2024, l’encours des titres publics émis par les États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) sur le marché de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), ressort à 6 408,5 milliards de FCFA, en hausse de 17,1% par rapport à la même période en 2023. Malgré cette tendance haussière, qui témoigne des besoins de plus en plus croissants de financements par les Trésors publics de la Cemac, à l’effet de satisfaire leurs besoins ponctuels de trésorerie ou d’investissement dans des projets, l’on note cependant une reculade en ce qui concerne la satisfaction de la demande exprimée par les États.

En effet, selon le communiqué rendu public au sortir de la première session de l’année 2024 du Conseil de surveillance de la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac, tenue le 27 mars 2024 à Yaoundé, « la moyenne annuelle des taux de couverture des émissions a baissé de 86,36% à 76,34% ». En d’autres termes, alors que les États effectuant des opérations de levée de fonds sur le marché des titres de la Beac ne recevaient des investisseurs qu’en moyenne 86,36% de l’enveloppe sollicitée au 31 janvier 2023, ils n’en ont reçu que 76,34% en moyenne au 31 janvier 2024. Ce qui correspond à une perte de 10% des souscriptions sur une période d’un an.

Ce repli plutôt important des taux de couverture moyens entre janvier 2023 et janvier 2024 peut s’expliquer par la politique monétaire restrictive mise en place par la Beac depuis 2022, pour combattre les 20% de l’inflation d’origine monétaire dans la zone Cemac. En effet, pour freiner les poussées inflationnistes dans cette espace communautaire depuis la période post-Covid, suivie par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la banque centrale des pays de la Cemac implémente une politique monétaire austère. Cette austérité a pris la forme des relèvements successifs des taux directeurs de la banque centrale pour freiner le refinancement des banques commerciales par la Beac ; la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire ; l’intensification des opérations de reprise de liquidité dans les coffres-forts des banques ; et plus récemment les émissions des bons Beac, pour ponctionner davantage de liquidité auprès des banques.

Cette politique restrictive, dont le but est d’assécher les banques pour durcir l’accès des agents économiques aux financements, s’est notamment traduite sur le marché des titres publics par une augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs. Selon le communiqué rendu public au sortir de la session du Conseil de surveillance de la CRCT du 27 mars 2024, ces taux d’intérêt ont crû de 5,73% à 6,26% entre le 31 janvier 2023 et le 31 janvier 2024, en ce qui concerne les titres de courts termes appelés bons du Trésor assimilables (BTA). Ce qui correspond à une augmentation de 53 points de base sur une période d’un an. Les taux d’intérêts sur les titres de longues maturités, encore appelés obligations du Trésor assimilables (OTA), ont quant à eux progressé de 43 points de base sur la même période. En effet, ils sont ressortis à 9,24% au 31 janvier 2024, contre 8,81% un an plus tôt, selon les données officielles.

Au demeurant, ce durcissement des conditions du marché ne semble pas avoir échaudé les États, qui, pour s’arrimer à la nouvelle donne, ont tous revu à la hausse les taux d’intérêts servis aux investisseurs. Du coup, en raison certainement de cette adaptation des États aux conditions du marché, le Comité de politique monétaire de la Beac, qui a également tenu en mars 2024 sa première session de l’année 2024, projette une nouvelle embellie sur le marché des valeurs du Trésor au cours de l’année courante. Pour preuve, un État comme le Gabon projette des émissions de titres publics d’un montant total de plus de 850 milliards de FCFA tout au long de l’année 2024.

Brice R. Mbodiam

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