(Investir au Cameroun) - Selon les analystes de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le portefeuille crédit des banques ayant effectué des appels de fonds dans le cadre des opérations d’injection de liquidité par la Banque centrale s’est davantage dégradé à fin mars 2021. « En effet, le taux de créances en souffrance de cette catégorie de banques s’est situé au-dessus de la moyenne d’ensemble depuis janvier 2021 », révèle la dernière édition de « La lettre de la recherche », une publication de l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale.
À en croire cette publication, qui ne révèle cependant aucun chiffre, la mauvaise qualité du portefeuille est même l’une des raisons ayant poussé nombre d’établissements de crédit à recourir au refinancement de la banque centrale. « Ainsi, la demande de refinancement de ces banques pourrait également être une conséquence des besoins de liquidité résultant de la dégradation de la qualité du portefeuille », souligne « La lettre de la recherche » de la Beac.
Au demeurant, bien qu’induit par un portefeuille crédit peu reluisant, le refinancement des banques auprès de la banque centrale a fait le bonheur des agents économiques de l’espace Cemac, au cours de la période sous revue. Concrètement, selon les données de la Beac, ce mécanisme d’injection de la liquidité dans les banques a permis de booster le financement des opérateurs économiques de 283 milliards de FCFA entre mars 2020 et mars 2021. La même progression des concours financiers des banques a été observée sur le marché des titres publics, jugé plus sûr du point de vue des remboursements.
« L’encours des titres détenus pour compte propre par les établissements de crédit se refinançant auprès de la Banque centrale, relativement stable au cours du premier trimestre de l’année 2020, s’est inscrit à la hausse à partir de mai de la même année. Les plus fortes augmentations ont été observées entre novembre 2020 et mars 2021. Il ressort de cette évolution que les reprises des injections actives de la Beac pourraient avoir favorisé le soutien financier apporté par certaines banques aux États à travers le marché des valeurs du Trésor pendant cette crise de la Covid-19, traduisant un comportement de préférence pour des actifs moins risqués que les crédits à l’économie, notamment en période d’incertitudes », explique la banque centrale dans sa publication sus-mentionnée.
BRM
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