(Investir au Cameroun) - Selon le rapport sur le commerce extérieur du Cameroun au premier semestre 2021, les dépenses d’importation des équipements de transport (véhicules personnels et spéciaux, camions, autobus, motos, etc.) au Cameroun ont connu une augmentation de 60% en glissement annuel.
L’Institut national de la statistique (INS) qui publie ce rapport n’explique pas cette hausse. Mais à l’observation, elle intervient après l’entrée en vigueur, dès janvier 2021, de la 5e phase du démantèlement tarifaire dans le cadre de l’Accord de partenariat économique (APE) entre le Cameroun et l’Union européenne (UE).
En effet, cette 5e phase a consacré une réduction de 10% sur les tarifs douaniers des produits dits à rendement fiscal élevé tels que les véhicules personnels et les motos. La décote sur les tarifs douaniers de ces mêmes produits atteint désormais 20% depuis le 4 août 2021 (date de l’entrée en vigueur de la 6e phase du démantèlement tarifaire dans le cadre de l’APE avec l’UE) et pourrait induire un accroissement des importations de ces équipements.
L’augmentation du niveau de la décote tarifaire sur les deux produits du 3e groupe susmentionnés est encore plus importante pour les « véhicules automobiles à usages spéciaux, les tracteurs, les parties & accessoires de motocycle et bicyclettes », qui font partie du premier groupe de produits, et dont la réduction tarifaire atteint 100% depuis plus d’un an. Idem pour les « véhicules automobiles pour le transport de marchandises (camion, etc.), remorques et semi-remorques », qui sont classés dans le 2e groupe dans le cadre de l’APE avec l’UE et dont la décote tarifaire est de 75% depuis août 2021.
Pour rappel, au Cameroun et en Afrique subsaharienne en général, le plus gros lot de véhicules et autres équipements de transport en circulation est constitué de marques asiatiques. Mais, elles sont vendues dans les pays du continent par des concessionnaires européens travaillant avec des usines délocalisées en Europe avec un niveau d’ouvraison dans ce continent pouvant les rendre éligible à l’APE.
Brice R. Mbodiam
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